Focus Jazz, c’est un mois de jazz en Normandie, en mars et ce depuis 2007. Quelques échos de cette 11ème édition...
Créé en 2007, à l’initiative du Collectif Jazz de Basse-Normandie, le réseau Focus Jazz assure les échanges, la circulation de l’information et la construction de projets entre les acteurs régionaux ainsi que le soutien et la promotion des artistes et groupes normands.
Ce mouvement s’est traduit par la création de l’événement "1 Mois de Jazz en Basse-Normandie". Désormais avec la création de la "grande" Normandie, ce rendez-vous donne l’occasion de découvrir ou de redécouvrir les acteurs du jazz dans la région durant le mois de mars.
Impossible pour nous de suivre puis de rendre compte de l’ensemble des concerts qui se sont déroulés pendant cette 11è édition en mars 2017 dans toute le Normandie. Nous vous proposons néanmoins un petit aperçu en images et textes...
Jeudi 2 mars - Théâtre d’Hérouville-Saint-Clair - 20 H 00
Pour ouvrir cette édition de Focus Jazz en Normandie, le contrebassiste Kyle Eastwood était l’invité du théâtre d’Hérouville-Saint-Clair avec son quintet. Une formule bien rodée, peut-être trop selon notre ami photographe.
En première partie, le trio normand Infernale Momus témoignait de la vitalité des émanations actuelles du jazz dans la Manche avec le collectif Orval Cosmique dont ils sont le fer le lance.
Infernale Momus : Morgane Carnet : saxophones ténor & baryton / Martin Daguerre : saxophones alto & baryton / Philippe Boudot : batterie
Kyle Eastwood Quintet : Kyle Eastwood : basse, contrebasse / Chris Higginbottom : batterie / Andrew McCormack : piano / Quentin Colins : trompette / Brandon Allen : saxophone
Mardi 7 mars - Auditorium Jean-Pierre Dautel - Conservatoire de Caen - 20 H 00
"Des énergies nouvelles et renouvelables à revendre !". Telle était la conclusion de l’article que Jean-Louis Libois a consacré à ce concert pour CultureJazz : lire ici....
Un concert qui correspondait aussi avec la parution du nouvel album de ce remarquable quatuor sur le label orléanais Ô Jazz : "Musique de chambre avec basse électrique".
Kimono : Christophe Monniot : saxophone alto, sopranino, Novation Keystation, composition / Roberto Negro : piano, composition / Stéphane Decolly : basse électrique / Adrien Chennebault : batterie, percussions.
Samedi 11 mars - Foyers Du Théâtre de Caen - 17 H 00
Je ne vous cacherai pas que je n’ai jamais été très sensible à la musique de ce fameux Hadouk Quartet (auparavant Hadouk Trio) sur ses différents disques. De la "world-music" qui surfe sur la vogue des sonorités ethniques pensais-je. Ce concert m’a probablement conquis et réconcilié, s’il en était besoin, avec cette formation dont je n’ai jamais nié le potentiel. Avec Éric Löhrer, ici exclusivement à la guitare électrique, ce concert a pris une couleur et une forme de jeu nettement plus "jazz" qui a sans doute fait la différence. Que Didier Malherbe revienne souvent au saxophone soprano n’est pas pour déplaire non plus. Loy Ehrlich, quant à lui, dessine des lignes de basse toujours pertinentes sur un instrument hybride aux cordes naturelles assez étonnant (mais revenant aussi parfois à des instruments plus strictement traditionnels). Enfin, Jean-Luc DiFraya a su se faire une place dans cette formation avec son fort potentiel de percussionniste précis et inventif et ses performances vocales assez étonnantes. Un beau concert sensible, chaleureux et poétique... pour apprécier pleinement Hadouk !
Signalons qu’un nouvel album vient de paraître : "Le cinquième fruit" (Naïve)... Mais nous ne l’avons pas (encore) reçu. Nous aurons peut-être l’occasion d’en parler...
Thierry Giard
Hadouk Quartet : Didier Malherbe : saxophone soprano, flûte, doudouk instruments à anches doubles / Loy Ehrlich : basse, gumbass, hajouj... / Éric Löhrer : guitare / Jean-Luc DiFraya : percussions, voix
Vendredi 17 mars - Théâtre Municipal de Coutances - 20 H 30
En février 2016, nous vous présentions "The Last Blues", premier album du groupe Tabasco que co-pilotent les deux frères Yvan et Loïc Réchard, respectivement contrebassiste et guitariste. Ils se retrouvaient sur les terres normandes de leur origine pour présenter une formule un peu remodelée du quintet avec l’arrivée de Fred Pasqua à la batterie. Entourés de Leonardo Montana, pianiste dont nous avons souvent souligné les qualités d’adaptation et l’inventivité mélodique dans de nombreux contextes, et de Robin Nicaise, saxophoniste au talent également remarqué, les frères Réchard proposent une musique tonique et énergique ancrée dans l’esprit du jazz à base de compositions originales séduisantes qui permettent aux solistes de s’exprimer sans débordements... On pourra trouver que c’est peut-être un peu (trop) sage et appliqué, sans doute parce que cette formation, comme tant d’autres, aurait besoin de jouer beaucoup plus pour s’affranchir des contraintes et les cadres établis.
Thierry Giard
Tabasco Quintet : Loïc Réchard : guitare / Ivan Réchard : contrebasse / Robin Nicaise : saxophone ténor / Leonardo Montana : piano / Fred Pasqua : batterie
Mardi 21 (et mercredi 22) mars - Théâtre Municipal de Coutances - 20 H 30
Parmi les "Grands Formats", les grands orchestres à la française dans le jazz d’aujourd’hui, le Surnatural Orchestra se distingue toujours par l’originalité et l’inventivité des projets qu’il met en œuvre ou auxquels il participe. Un peu à la manière de la vénérable Marmite Infernale (de l’ARFI lyonnaise), cette formation jeune se met en scène, crée des ciné-concerts, invente des formes insolites (musicales et scéniques), imagine des disques atypiques ou se confronte à l’univers du cirque contemporain avec Esquif, spectacle saisissant auquel nous avons eu la chance d’assister. Ça vaut le détour ! À base de poutres de bois, de câbles et d’innombrables bouteilles de gaz, le spectacle implique dans un même tourbillon, les musiciens et artistes circassiens, sur scène et dans la salle. On en oublie presque la musique organique, palpitante, envoûtante, impertinente de l’orchestre dans l’inventivité de la mise en scène et pourtant, elle est là élément fondamental d’un spectacle plein de vie, d’humour, riche en émotions et souvent parlpitant. Le public est transporté dans un tourbillon mené sans failles ni temps morts. Un ensemble parfaitement réussi par l’implication même des musiciens dans le spectacle (il défient les lois de l’équilibre !), ce qui permet à cette musique-là de toucher très largement ceux qui ne l’écouteraient pas dans d’autres conditions. La démarche est exemplaire.
Thierry Giard
Surnatural Orchestra : Flûte, piccolo : Fanny Ménégoz / Flûte : Clea Torales / Sax alto : Adrien Amey / Sax alto, clarinette : Baptiste Bouquin / Sax alto, Cavaquinho : Jeannot Salvatori / Sax ténor, clarinette : Camille Sécheppet / Sax ténor, voix : Nicolas Stephan / Sax baryton, fx : Marielle Chatain / Trompette, mellophone : Izidor Leitinger / Trompette, baryton : Julien Rousseau / Trompette, bugle : Antoine Berjeaut / Trombones : François Roche-Suarez, Hanno Baumfelder / Trombone basse : Judith Wekstein / Soubassophone : Laurent Gehant / Claviers, guitare : Boris Boublil / Batterie : Emmanuel Penfeunteun / Percussions : Arthur Alard /+/ Acrobates : Yann Ecauvre, Rémy Bezacier / Funambule : Tatiana-Mosio Bongonga
Vendredi 31 Mars - Théâtre de Caen - 20 H 00
Le compte-rendu signé Jean-Louis Libois ets à lire dans les pages de CultureJazz.fr :
"Bien embouchées, elles le sont nécéssairement ces trompettes, qu’elle soit reconnue (Stéphane Belmondo),prestigieuse (Wallace Roney) ou bien montante (Alexandre Hérichon). Non, nous songions à celles de Chet Baker auquel le trio de Stéphane Belmondo rendait hommage et de Miles Davis qu’acompagnait Wallace Roney. Cinq trompettistes pour une seule Nuit du jazz, voilà qui peut expliquer la faveur et la ferveur du public venu en nombre assister à cette jam-session en quelque sorte dans l’espace et dans le temps..." [Lire la suite...]
Nuit du Jazz - Théâtre de CAEN, vendredi 31 mars 2017 - 20h00
Stéphane Belmondo Trio : Stéphane Belmondo : trompette / Jérôme Barde : guitare / Thomas Bramerie : contrebasse.
Wallace Roney Quintet : Wallace Roney : trompette / Ben Salomon : saxophone / Oscar L.Williams Jr : piano / Curtis Lundy : contrebasse / Eric Allen : batterie
Daïda : Alexandre Hérichon : trompette / Vincent Tortiller : batterie / Gabriel Gosse : guitare / Joran Cariou : clavier / Samuel F’Hima : contrebasse