Par la grâce d’une manifestation en partage « Jazz sur la ville » jointe à nombre d’autres initiatives, quotidiennement le swing vibre de toute part.
Par la grâce d’une manifestation en partage « Jazz sur la ville » jointe à nombre d’autres initiatives, quotidiennement le swing vibre de toute part.
Un plaisir de cheminer, de découvrir quand chemin faisant on observe que les grands animateurs-acteurs de cette scène ont également fréquenté de bonnes écoles.
www.facebook.com/JazzSurLaVilleMarseille/
Tandis que nombre de musées sont aux abonnés absents dans la grande ville, l’immense bibliothèque l’Alcazar (longtemps music-hall de référence) cultive la mémoire dans ses moindres recoins. Exposition photographique (de votre serviteur) dédiée à l’enfant adoptif de Marseille, Didier Lockwood, bonifié d’un moment musical inédit. Plusieurs décennies après les premiers séjours de Didier Lockwood à Marseille, retrouvailles chaleureuses d’acteurs de l’époque : Francis Lockwood (clavier des hauteurs) secondé des inséparables Alain Caronna et Jacques Ménichetti, deux agitateurs en cordes sensibles. Dans le nombreux public, deux autres guitaristes émérites certifient l’événement : Claude Vesco et Jean-Marc Montera.
Dépossédée de leur local par des voisins grincheux, l’équipe du Jam animée des infatigables Henri Fiore et John Massa investit des lieux inattendus à l’hospitalité complice. Bâtisse du XVIIème siècle ambiance Arsenal, cet atelier de costumes sera l’étonnante surprise du mois. Podium spacieux, accueil d’auditeurs en formule club et en action le quartet en verve du saxophoniste Gaël Horellou. Dans le public deux trompettistes discutent (de quoi ?) avant de participer aux festivités : Stéphane Belmondo et Christophe Leloil. Un mot d’ordre semble se profiler : ensemble ne renonçons pas.
Gaël Horellou saxophone alto, Etienne Déconfin piano, Samuel Hubert contrebasse, Antoine Paganotti batterie
www.facebook.com/lejam.marseille/
Actif depuis mars 1981, l’association le Cri du Port peut revendiquer un sacré palmarès. Elle aime aussi innover et accueille en primeur trois filles intrépides sous l’autorité de Leïla Soldevila (contrebasse) entourée de Rafaëlle Rinaudo (harpe) et Émilie Lesbros (chant). Résidence en cours (Le Petit Duc, Charlie Free), expérimentation, improvisations joyeuses, affaire à suivre.
Évoquée sur ce site, un gala en forme de feu d’artifice pour célébrer les 200 ans du conservatoire qui porte maintenant le nom d’un de ses plus illustre directeur, le pianiste Pierre Barbizet. Ce grand talent eut l’audace de créer à Marseille en 1964 la toute première classe de jazz de France : aux commandes Guy Longnon trompettiste mué en pédagogue aussi novice qu’avisé. Un événement rempli d’étoiles filantes parmi lesquelles celle d’Erik Truffaz dont Marseille est devenue son port d’attache.
www.culturejazz.fr/spip.php?article3718
Chaque semaine « Jazz sur la ville » soit une conjugaison de bonnes volontés, apporte son lot de belles surprises. Au studio Hyperion lieu providentiel pour répéter ou enregistrer au juste prix, le trio de pointures réuni par le formidable batteur Ahmad Compaoré (encore orphelin de la disparition de Lucky Peterson) émerveille des auditeurs motivés. Rémi Abram dans la stratosphère du saxophone (ténor et soprano) et le contrebassiste tout terrain Patrick Ferné. Un set habité de 2h15, son magnifique, soirée offerte par la mairie locale du 4 et 5 ème arrondissement qui se plaît à cultiver la gratuité !
espacemusichyperion.wixsite.com/espacehyperion
Un des lieux les plus musicaux de la ville, très accessible, ce qui reste pertinent dans cette ville où la plupart des transports en commun disparaissent vers 21h. Christophe Leloil y présente en avant première son nouvel opus « Open MindeD » chroniqué ici par Jean-Louis Libois : https://www.culturejazz.fr/spip.php?article3631#15
Le casting diffère du disque, les principaux partenaires du marseillais d’adoption ayant regagné les rives du lac Michigan que Famoudou Don Moye, présent ce soir au premier rang, a lui quitté depuis près de vingt ans. La magie du live, nous donne à entendre deux solistes rare. Serge Lazarevitch, doyen de la soirée, brillant guitariste depuis plusieurs décennies, invite au voyage tout comme le chant inspirant d’Émilie Lesbros devenue depuis son retour de New York la providence des belles initiatives. Christophe Leloil, la plume facile ou l’art des rencontres et connivences.
Christophe Leloil trompette et bugle, Serge Lazarevitch guitare, Émilie Lesbros chant, Simon Tailleu contrebasse, Cédric Bec batterie.
En plein centre à deux pas de la Canebière, jouxtant le grand lycée Thiers (Marcel Pagnol, Albert Cohen, Jean Balard, Paul Ricard, …) dans les locaux de ce qui fut la boulangerie de référence pour plusieurs générations de lycéens, le saxophoniste Léo Mérie a installé son atelier musical. Il y enseigne et propose quelques jams sessions en bonne compagnie : le contrebassiste Pierre Fénichel, le saxophonistes Gérard Murphy ou le batteur Fred Pasqua.
Grand magasin d’instruments musicaux, l’enseigne Scotto fait autorité. Régulièrement elle accueille des figures qu’elle assiste généreusement. Ce mercredi après-midi on peut ainsi écouter l’inclassable Jacques Ménichetti tester des amplis pour la guitare qu’il a inventé. À cette heure il est le seul à savoir en jouer. Ménichetti, ancien de la classe de jazz époque Guy Longnon poursuit sans relâche ses aventures. Peu arrivent à le suivre car chez lui la pulsion est dense et la trajectoire sinueuse. Un grand singulier de Marseille hors catégorie.
Hôtel 5 étoiles, accueil et service à la hauteur, chaque mercredi une place de choix pour le jazz. Clémence Latrouitte programme avec goût, ne se prive pas de quelques pointures de passage, n’hésite pas à présenter des musiciens en formation tel le LMN trio (par leurs prénoms) excellents élèves des classes de jazz d’Aix-en-Provence et Marseille. Le contrebassiste Nghia Duong brille aux côtés de la pianiste Maryline Ferrero et du batteur Léo Achard. Ensemble ils cultivent notamment les univers de Billy Strayhorn ou Benny Carter. Puis arrive de leur invité spécial, leur mentor, Jean-François Bonnel, grand maître de la clarinette, pédagogue hors pair à qui Cécile McLorin Salvant doit tant.
Bonnel, trop discret, n’est pas du genre à parader mais ses moyens sont considérables, son swing magistral. Lorsque incidemment il embouche un saxophone ténor, on s’émerveille d’entendre Stan Getz. Cette équipée vaut bien des détours.
www.c2-hotel.com/concert-marseille.html
Visible dans la vitrine du luthier Alain Le Gouic, un étui de contrebasse, c’est le « flight case » de Barre Phillips. En 1969 lors d’une tournée avec Jimmy Giuffre et Paul Bley, le californien fait escale à Marseille. Convié à s’y produire durablement par le metteur en scène Antoine Bourseiller qui dirige le théâtre du Gymnase. Barre finira par accepter et s’installera quelques années plus tard à demeure dans l’annexe d’une chapelle sur les hauteurs de Puget-Ville. 50 ans après cet heureux choix et de fécondes connexions locales, Barre Phillips, 87 ans, décide de rentrer aux États-Unis laissant ses fidèles quasi orphelins. Son étui n’est pas près de s’envoler de la rue des Trois Mages.
365 jours par an, ce bar constitue une valeur sûre pour boire un verre ou se restaurer avec cette vue assez unique sur le Vieux-Port et la colline de Notre-Dame-de-la-Garde. La Caravelle propose aussi quelques sessions musicales. Rémi Abram annonce un set relax adapté à l’auditoire pas forcément présent pour écouter de la musique live. Mais il n’en sera rien. Rapidement avec son complice contrebassiste Patrick Ferné joint au pianiste David Timsit, la fièvre monte, le silence s’imposera à tous. L’audience du jour mesure-t-elle à quel niveau navigue le saxophoniste Rémi Abram ? Moment inattendu, le trio invite au débotté deux chanteuses qui s’expriment courageusement a capella. Tour à tour l’occasion d’entendre Lynda Kent puis Maud Revol, trésors locaux.
http://www.lacaravelle-marseille.com
Chaque samedi vers 18h, des mélomanes curieux convergent vers un lieu confidentiel dans une rue peu éclairée du Panier (17 rue des Muettes). Au Roll’studio la musique acoustique préside, Claude Norbert présente des fidèles sans négliger de nouveaux venus. Sous l’autorité de Christophe Leloil on entend pour la première fois à Marseille le jeune pianiste Oscar Teruel. En duo avec son professeur (du conservatoire de Digne) Oscar, 16 ans, déroule le plus naturellement du monde son art sur des compositions du trompettiste qui ne manque aucune occasion de cultiver son propre répertoire. Savoureux comme les pizzas à partager à l’issue des deux sets.
Accompagné de mon guide de nuit (il en faut un à Marseille) Rémi Abram, excursion dans le quartier du Rouet peu connu des noctambules. À l’étage du bar O’Zinc une salle cosy propose régulièrement du divertissement sans a priori : chanson, cabaret, strip-tease. Ce week-end place au jazz sous l’égide de la bande très organisée « Le Jam hors les murs ».
À l’affiche, pour deux soirs un enfant du pays (ancien de la classe de jazz de Marseille tout comme Rémi Abram) : Jean-Jacques Élangué ténor du sax. Rythmique de feu : Fred Drai piano, Lilian Bencimi contrebasse, Max Briard batterie. Des jammeurs viennent partager la scène tel Olivier Témime (lui aussi ancien de la classe de jazz promotion Raphaël Imbert) et ce samedi Christophe Leloil, John Massa saxophoniste (pilier du Jam avec Henri Fiore), Cyril Benhamou pianiste, … Élangué porté par un tel contexte s’envole sur plusieurs registres des plus incandescents, confirme son haut niveau. Public aux anges.
Le Jam offre contre vents et marées des soirées mémorables mais autant ses idées sont riches autant sa trésorerie est menue. Pour soutenir son action constante une souscription est en cours :
www.helloasso.com/associations/le-jam/adhesions/adhesion-participative-le-jam-hors-les-murs
Tout au long de ces semaines automnales, les lieux du jazz furent fort bien fréquentés, en qualité et quantité de spectateurs.
Dimanche après-midi complet au Cri du Port pour la venue de Magic Malik et son combo « jazz association »
Tel un chaman, le flutiste formé au conservatoire de Marseille, envoute son auditoire au prétexte de quelques standards. Le son, le jeu, la densité, le chant concourent à son odyssée.
Le grand jazz y est célébré, vibre en direct propulsé d’une rythmique 100 % d’origine marseillaise : Damien Varaillon contrebasse, Fred Pasqua batterie. Alter-ego du leader Olivier Laisney trompette, Maxime Sanchez complète le brillant tableau. Tout le monde regagne ses foyers dans un froid inhabituel mais le cœur chaud.