Pendant les vacances, le jazz continue.
Empreinte
Tommy Halferty : guitare
Jean Philippe Lavergne : orgue Hammond
Christophe Lavergne : batterie
Nouvel enregistrement du trio Halferty Lavergne avec ce Spiorad Ama, l’Esprit du temps en irlandais qui succède à celui réalisé dix ans auparavant sans que le fil conducteur invisible de l’inspiration et de la complicité ne soit rompu entre les musiciens, Tommy Halferty à la guitare, Jean Philippe et Christophe Lavergne respectivement à l’orgue Hammond et à la batterie.
Entamé sous des cieux placides avec le titre Fluide, le trio s’anime rapidement et laisse place à un dialogue séduisant à trois voix tout comme dans le titre L’Estran composé collectivement ou bien dans un autre registre le titre final.
Le swing des différents titres alterne avec l’imagination improvisatrice d’autres telle la composition collective ou bien encore Atlantic .
Les collaborations du guitariste d’origine irlandaise avec des musiciens tels que Dave Liebman, Lee Konitz ou bien encore Martial Solal n’y sont probablement pour rien. Un disque intemporel et dans l’air du temps la fois.
Art Expression
Ugo Lemarchand : saxophone, compositions
Edgardo « Dado » Moroni : piano
Darryl Hall : contrebasse
Jason Brown : batterie
Si les débuts du jeune élève Ugo Lemarchand au conservatoire de Montpellier auraient pu le faire pencher vers le répertoire classique ; passé ensuite du côté de la musique improvisée, c’est aux géants du jazz qu’avec cet enregistrement il entend se confronter. Sam Rivers John Coltrane, Bill Evans sont ainsi convoqués sous ses doigts et sous ceux du batteur Jason Brown, du contrebassiste Darryl Hall et du pianiste Dado Moroni pour ce disque Thalia. Pour un résultat plus que convaincant.
Ici pas de volonté iconoclaste mais, en revanche, se manifeste un plaisir évident de jouer dans la cour des grands.
L’ensemble des autres titres sont cependant le fait du saxophoniste - à un Bill Evans près- et s’insèrent dans la continuité des standards très naturellement.
Il est vrai qu’avoir à ses côtés un pianiste, Edgardo « Dado » Moroni qui a accompagné les plus grands et joue en duo depuis 2015 avec cet autre pianiste Kenny Barron, un contrebassiste américain ,installé en France depuis deux décennies, Darryl Hall qui a joué aux côtés aussi bien d’ Archie Shepp que de Didier Lockwood….et enfin un batteur américain Jason Brown, « élève » de Billy Hart n’est pas étranger à cette continuité d’inspiration du quartette. Homogénéité qui vaut pour l’ensemble des titres qu’ils soient des standards ou des compositions personnelles.
On notera enfin la très belle ballade à fleur de peau Thalia composée par le saxophoniste et qui donne son titre au disque.
https://www.facebook.com/ugo.lemarchand/
Zoot records
Neil Saidi : saxophone baryton
Noe Codjia : trompette
Thomas Gomez : saxophone alto
Ossian Macary : trombone
Clément Trimouille : guitare
Pablos Campos : piano
Clément Daldosso : contrebasse
David Pacha : batterie
Nataly Dessay : récitante
Elsa Rooke : textes
Zoot Octet, c’est déjà quatre disques enregistrés depuis 2017. C’est aussi l’écriture à partir de 2019 sous l’impulsion de Neil Saidi-le saxophone baryton du groupe- de la musique du spectacle autour de l’égérie des musiciens de jazz, Pannonica de Koenisgwarter la « baronne du jazz « dont le texte et la mise en scène ont été réalisées par Elsa Rooke, avec Natalie Dessay comme narratrice et comédienne ; sa création ayant eu lieu au Bal Blomet le 27 mai dernier.
C’est enfin cette dernière parution qui reprend à son compte ce spectacle-concert.
On retrouve ainsi les vingt titres qui ont été composés à cette occasion ponctués d’extraits des interventions de Natalie Dessay récitante.
Une oeuvre discographique pas banale donc.
L’histoire de Pannonica, c’est une part de l ‘histoire du jazz, de ses héros et de leur versant déshérité que le sexette a voulu évoquer musicalement. Billie, les rencontres avec Bird, Thelonious ainsi que la biographie de la » baronne » sont ainsi tour à tout citées dans les textes de la dramaturge.
Le bop coule à flots dans les compositions originales dues à l’ensemble -ou presque- des musiciens de l’octette.
Le projet est très séduisant et on imagine assez bien le spectacle dans son intégralité avec cette large part faite à la musique dont l’imagination ainsi que les arrangements brillent de tous leurs feux tandis que l’octette rugit parfois tel un big band…probablement aussi pour passer la rampe.
Signalons enfin que Pannonica est aussi une salle de spectacle et un club de jazz nantais où officient les musiciens du Zoot Octet qui ont par ailleurs créé des « Zoot Studios » ainsi que le label « Zoot Records ».