Avant dernière soirée à Jazz Campus en Clunisois
Vendredi 25 août 2023
En ce 25 août qui vit par le passé le décès de l’écossais David Hume (1711-1776), penseur des lumières ayant fortement influencé Emmanuel Kant, la musique de Sylvain Rifflet fut ce qu’elle est toujours pour moi, une source de divagation mentale capable par son flux de régénérer l’imaginaire de mes neurones (ceux qui demeurent actifs). Avec ses tournures obsessives, ses ruptures et ses crescendos lyriques, elle fit sa place dans mes oreilles et dans celle d’un public aisément acquis, distilla son esprit sorcier au gré des compositions abordées. Yoann Loustalot en coéquipier de luxe tint un rôle important dans l’exposition de la dramaturgie musicale. Quant à la rythmique de Csaba Palotaï (guitariste discret mais redoutable d’efficacité) et du percussionniste Benjamin Flament (une belle élasticité dans la frappe et un sens aigu de la modulation), elle généra l’assise sur laquelle purent s’appuyer le saxophoniste et le trompettiste. Je pus conséquemment, à l’écoute de cette musique traversière, me laisser dériver paisiblement. Hélas, douze fois hélas, des problèmes de son en début et en fin de concert, un saxophone difficilement audible dans les deux premiers morceaux et un larsen récurrent sur le dernier, me désarçonnèrent et m’irritèrent un tant soit peu. Ajoutez à cela une utilisation excessive de la machine fumigène, un éclairage scénique aussi incompréhensible que perturbant, et votre serviteur se trouva au un peu déçu que la fête soit de la sorte partiellement gâchée. Cela n’empêcha pas Sylvain Rifflet de nous offrir un rappel solitaire fort convaincant pour clore les débats.
En première partie de soirée, Simon Goubert donna un solo construit autour de plusieurs œuvres du compositeur avant-gardiste Ivan Wyschnegradsky (1893-1979). En toute franchise, ayant fait beaucoup d’efforts tout au long des décennies passées pour pénétrer les arcanes de la musique contemporaine, je dois avouer aujourd’hui que ce fut un échec. Je reconnus néanmoins hier soir, et très volontiers, la grande valeur du jeu du batteur (connaissez-vous quelqu’un qui dirait du mal de Simon Goubert ?!) et sa capacité à habiter l’espace, à le nourrir d’une forme de poésie authentique, mais cela ne m’émut pas. Je ne mis pas pour autant la rate au court-bouillon et acceptai mes limites ; vouliez-vous que je fisse autrement ?
LE MATIN DES OMBRES
Simon Goubert : batterie
AUX ANGES
Sylvain Rifflet : saxophone, shruti-box, music-box, compositions
Yoann Loustalot : trompette
Csaba Palotai : guitares
Benjamin Flament : percussions