Festival haut de gamme

Dès l’origine en juillet 2000 du festival rêvé et créé par Roger Luccioni (1934-2008 : contrebassiste, cardiologue, conseiller municipal de Marseille) le Parc Longchamp a accueilli d’illustres têtes d’affiche. La jauge semble illimitée dans ce grand espace célébrant l’arrivée de l’eau domestiquée au XIX ème siècle. Pour parfaire, le site est accessible en métro et tramway, crucial dans cette métropole où les autres transports en commun s’arrêtent vers 20h.
Un bémol : pas de sièges pendant les concerts où le public se campe d’emblée en mode standing ovation.

  Mardi 25 juillet.

Samara Joy en joie, confie son bonheur d’être en vacances, venant de terminer son année à la fac new-yorkaise, partageant sa félicité d’ouvrir une soirée dédiée au maestro Gilberto Gil. En son honneur Samara interprète un standard Brésilien. La jeune chanteuse ne possède pas encore de diplôme universitaire mais les médailles ne cessent de pleuvoir sur cette prodige. Lorsqu’elle célèbre celle qui semble être une repère, Betty Carter, on mesure instantanément le niveau du phénomène.

Gilberto Gil et la France soit une histoire d’amour continue. La légende s’exprime en français, se remémore ses engagements auprès de SOS Racisme il y a près de 40 ans. Trajet musical richissime, Gilberto n’a plus à créer mais déploie son odyssée en mode familial entourée de sa fructueuse descendance. Un show millimétré qui ne permettra pas d’accueillir l’étonnante Samara Joy.

  Mercredi 26 juillet.

Soirée de découvertes, celles des nouvelles tendances incluant les chouchous de 2023 Emile Londonien, trio fort joyeux. Les ambianceurs convient le saxophoniste Léon Phal et on leur donne tout à fait raison.

Nubya Garcia illustre la mixité effervescente de la scène Londonienne, un festival permanent outre Manche. Présence scénique épatante, beau son de saxophone ténor dopé des effets du moment, le plaisir de l’instant.

Michael Leonhart joue dans le haut de l’étagère, « top shelf ». Gratifié d’une généreuse carte blanche délivrée par Hugues Kieffer directeur artistique du festival, le brillant trompettiste s’aventure au gré de son humeur, de ses inventions. Un band international traduit son propos. En son sein, Max Pinto (saxophone baryton et flûte) ne dépareille pas l’ensemble bien au contraire. Des locaux non anonymes font office de sidemen de luxe tel le trompettiste Christophe Leloil presque invisible au milieu d’une pléthore de musiciens. Cerise sur la gâteau surgit le MC rappeur de Brooklyn JSWISS n’ayant pas la langue dans sa poche. Les envoyés spéciaux de Jazz à Fip, Charlotte Bibring et Mathieu Durand, n’en rateront pas une miette, tout comme le ténor du saxophone Rémi Abram en villégiature dans les jardins du Parc Longchamp. Chacun trouve sa place de prédilection dans les coins et recoins de Longchamp.

La photographe marseillaise à l’oeil avisé, Clara Lafuente documente le tout pour la mémoire des 5 Continents.


www.marseillejazz.com

Samara Joy
Samara Joy : chant, Luther Allison : piano, Mikey Migliore : contrebasse, Evan Sherman : batterie

Gilberto Gil & Family
Gilberto Gil : chant, guitare, Bem Gil : chant, guitare, basse, Nara Gil : chant, Flor Gil : chant, Mariá Pinkusfeld : chant, Jose Gil : chant, tambours, João Gil : chant, guitare, basse, Francisco Gil : voix, guitare, Leonardo Reis : percussion, Danilo Andrade : claviers, Diogo Gomes : trompette, Thiagô Queiroz : saxophones

Emile Londonien
Nils Boyny piano claviers, Matthieu Drago : batterie, Théo Tritsch : basse + invité : Léon Phal : saxophone ténor

Nubya Garcia
Nubya Garcia : saxophone ténor, Sam Jones : batterie, Daniel Casimire : basse, Deschanel Gordon : claviers

Michael Leonhart Orchestra & JSWISS
Michael Leonhart : direction, trompette, piano, JSWISS : rap, Jason Marshall : saxophone baryton, Max Pinto : saxophone baryton et flûte, E.J. Strickland : batterie, Joe Martin : contrebasse, Elizabeth Pupo-Walker : percussion, Guillaume Latil : violoncelle. Nombreux invités dont Christophe Leloil, bugle.