ANTOINE KARACOSTAS QUARTET . Frames

We see music

Antoine Karacostas : piano
Pierre Bernier : saxophone
Gabriel Midon : contrebasse
Simon Bernier : batterie

C’est un jazz sans histoire que propose le pianiste grec Antoine Karacostas avec ce premier enregistrement en quartette, mais non sans histoire personnelle. Ses compositions autant que son interprétation en conservent les traces en même temps qu’elle contribuent à créer une identité propre. C’est ainsi que le titre Trava Re Alani renoue avec la source d’inspiration d’Antoine Karacostas, le rebetiko, genre musical traditionnel grec associé à la chanson auquel l’auteur a déjà auparavant consacré un disque en trio.
On retrouve ainsi dans les compositions personnelles -dans l’esprit sinon à la lettre - cette musicalité chaleureuse et colorée qui caractérise l’ensemble des titres de cette enregistrement. Le saxophoniste Pierre Bernier apporte, par ailleurs, sa force tranquille à ce qui était à l’origine un trio dans ses deux premiers disques. A la coloration exotique initiale, l’ensemble ajoute une palette de couleurs directement inspirée (et revendiquée) de l’art pictural.
Au total, un disque haut en couleurs.

Concert de sortie du disque:13 décembre prochain , New Morning


https://www.antoinekaracostas.com/


  SIMON MARTINEAU . Tapes from nowhere

Soprane records

Simon Martineau : guitare
Gabriel Midon : contrebasse
Thomas Delor : batterie

Voilà un disque d’une simplicité désarmante dû à un jeune guitariste, Simon Martineau par ailleurs lauréat du Prix International du disque en 201, leader d’un quartette avec Fred Pasqua (« One », 2018) et ayant joué aux côtés de Gaël Horellou, François Moutin….
Trop classique, trop mélodique, trop élégant…un disque de tous les excès ? Non ,bien sûr ou alors dans le genre « trop poli pour être honnête »
Sans aspérité en apparence, ce second enregistrement de Simon Martineau à l’image de sa pochette, colorée quoiqu’abstraite, séduit autant par ses couleurs que par ses motifs.
La musique semble couler de source ; sans histoire et sa force est dans son évidence même.
De cet art du trio, le guitariste- par ailleurs compositeur- révèle la quintessence dans les trois derniers titres de l’album. Entre une version originale de la composition de John Coltrane Countdown et le "oya fait entendre une étrangeté aussi discrète qu’évidente.
Aussi, fin mélodiste et coloriste, le guitariste Simon Martineau tisse-t-il sa toile (de peintre) en compagnie du contrebassiste Gabriel Midon et du batteur Thomas Delor.


https://www.simonmartineau.com/


  PIERRE DE BETHMANN QUARTET . Credo

Alea Musique

Pierre de Bethmann : piano, synthétiseur
David El Malek : saxophone ténor
Simon Tailleu : contrebasse
Antoine Paganotti : batterie

Après des « années Covid » consacrée aux rééditions de ses nombreux albums, paraît un nouveau Pierre de Bethmann ; nouveau parce que dernier en date bien sûr mais nouveau par l’esprit qui semble animer l’ensemble des titres qui le composent et composés par ses soins. Le cogito cartésien y serait-il pour quelque chose ? En tous cas la musique semble plus raisonnée, l’énergie plus canalisée au bénéfice du groupe. Aux grandes digressions familières du pianiste succèdent de véritables chorus qui semblent davantage construits. Et comme il se doit (?), c’est au Credo ergo sum  emprunté à Descartes qu’on doit le titre qui groove le plus du disque tandis que "Eternel détour" qui lui succède laisse entendre une étrangeté discrète qu’on ne lui connaissait pas.
Un piano bien tempéré ? Non, un univers musical plus cadré qui laisse à son auditeur le temps de déguster l’imagination créatrice toujours en éveil avec de Pierre de Bethmann.

Le disque sortira le 12 janvier 2024 suivi de deux concerts au Sunside les 9 et 10 février .


www.pierredebethmann.fr