Retour en bord de Saône pour débuter l’année, là même où je l’avais fini, avec un quintet franco-togolais
Vendredi 12 janvier 2024
Ce n’est pas le tout de glander au coin du feu, il faut aussi aller au concert, histoire de cultiver le jazz et ses dérivés. D’ailleurs, depuis la rentrée, cela dérive pas mal dans la région. L’Amérique du sud et l’Afrique ont envahi les scènes locales et ma foi, ce n’est pas ce que je préfère. Et voilà que pour débuter la nouvelle année le Chien à 3 pattes me programme un trio togolais augmenté de deux musiciens du cru. En de telles circonstances, devant l’imprévu et la nouveauté, je pars à l’aveugle et advienne que pourra. Et que vis-je donc en ce 12 janvier, jour qui vit la naissance du label Motown en 1959 ? Un clavier qui sonnait vintage, une guitare basse cinq cordes aux rondeurs appuyées et une batterie équipée pour la transe ou l’hypnose ou les rythmes africains répétitifs, si vous voyez ce que je veux dire, un guitariste électriquement discret et un trompettiste / bugliste qui, comme son acolyte laissa beaucoup de place au trio venu de Lomé, ce qui fut sympathique en terme de coopération musicale mais pas aussi judicieux qu’il y paraît de prime abord : un bon brassage musical plus dense m’eut plus sûrement convenu. À l’écoute, ce fut cependant un joyeux mélange de mélodies claires qui prédomina, mélange entre le rythme africain itératif, le jazz rock millésimé et une once de jazz stricto sensu. Pas désagréable, à l’évidence festive, bien construite autour de brisures rythmiques efficaces, la musique aisément déchiffrable se déploya avec une vigueur certaine, ce qui ravit le public nombreux (quand ce n’est pas tout à fait du jazz, on remplit mieux les salles), d’autant que les jeunes musiciens, visiblement très heureux d’être là, ne furent pas avares de leur temps. De fait, le premier set approcha la durée d’un concert et, comme l’année en cours est plus longue que d’habitude, je décidai d’un commun accord avec mon double d’escamoter le second set, histoire de ne pas griller toutes mes cartouches d’un coup d’un seul et d’arriver entier dans ma grotte. Je dois néanmoins avouer que ce ne fut pas un brise-cœur d’écourter la soirée ; mais comme disait Coubertin, le facho misogyne de l’olympisme (vivement 2025), l’important c’est de participer… Une question pour finir, avez-vous eu la fève ?
ZANGBETO
Joachim Amouzou : clavier
Honoré Dafo : basse
Henoc Fafadji : batterie
Invités :
Romain Baret : guitare
Félicien Bouchot : Trompette