Une fois n’est pas coutume ; après la Nuit du jazz au théâtre de Caen, place à une Semaine avec un concert tous les deux jours.Voilà qui fait forcément du bien !
Salle des fêtes Louvigny
Jeudi 21 mars 2024, 20 h 30
C’est au Camion Jazz dorénavant installé dans la salle de spectacle de Louvigny, non loin du centre ville de Caen, que le responsable de la programmation, le saxophoniste Guillaume Marthouret a choisi d’inviter son frère Matthieu en compagnie de sa formation Springbok composée de Matthieu Marthouret (orgue), Julien Alour ( trompette), Robby Marshall ( saxophone) et deThomas Delor (batterie).
D’emblée la musique du quartette s’impose par sa force de conviction autant que par son évidence constamment renouvelée par l’inspiration propre de chaque instrumentiste.
Tour à tour lyrique, intériorisée, extravertie, elle se déploie librement à partir des compositions de l’organiste rythmée par les interventions à tour de rôle du saxophoniste et du trompettiste.
Plus largement l’opposition entre la rythmique piano-batterie et trompette-saxophone contribue à dynamiser l’ensemble des compositions de Mathieu Marthouret qu’on écoute/ découvre avec grand plaisir.
Avant un ultime rappel en sa présence, le frère Guillaume rejoignait le quartette pour un Monk commun.
Au total, « un jazz inventif et pas passéiste pour deux sous » (Y.D, culture jazz 20-05-2022)
Matthieu Marthouret : orgue
Julien Alour : trompette
Robby Marshall : saxophone, clarinette
Thomas Delor : batterie
Photo : Guillaume Marthouret
Foyer du théâtre de Caen
Samedi 23 mars 2024, 15 h 30
Retour au théâtre de Caen après la Nuit du Jazz de la semaine passée avec la réception du saxophoniste Sylvain Beuf dans le cadre de ses rendez-vous traditionnels des Foyers. L’occasion pour les spectateurs d’avoir la primeur des titres du dernier enregistrement du quartette de Sylvain Beuf.
A l’instar de de nombreux musiciens français, le saxophoniste avait déjà été l’invité de ces samedi jazz en compagnie de la formation Inlandsis, la formation du guitariste Olivier Louvel.
Ici, c’est sous sous ses propres couleurs, avec sa propre formation et ses compositions personnelles qu’il s’est présenté sur scène.
Placé sous le signe du voyage ce disque- et donc ce concert- a permis au nombreux spectateurs présents de visiter en musique les lieux géographiques aussi bien qu’imaginaires inventés par le saxophoniste tels le Brésil et la samba, Ornette Coleman ou bien encore tel souvenir personnel ou impression du moment comme autant d’étapes, autant de circonstances, autant d’ambiances qui donnent leur titre « Couleurs d’automne » au dernier enregistrement du quartette.
Compositions personnelles certes mais interprétation collective mettant en avant chacun des protagonistes aussi bien le pianiste Pierre-Alain Goualch que le contrebassiste Philippe Aerts, avec une mention particulière pour le batteur Gautier Garrigue au jeu tout en finesse et non en force.
Sylvain Beuf : saxophone
Pierre-Alain Goualch : piano
Philippe Aerts : contrebasse
Gautier Garrigue : batterie
Photo : Stéphane Barthod
Auditorium du Conservatoire de Caen
mardi 26 mars 2024, 20 h 00
Le pianiste prolixe et rigoureux Pierre de Bethmann est venu à l’auditorium du conservatoire de Caen partager ses standards en compagnie du contrebassiste Sylvain Romano et du guitariste Nelson Veras .
Très en verve. Comme toujours, les notes lui brûlent les doigts avec le risque parfois de devenir inaudible tant sa vélocité est grande, son imagination musicale vaste et son goût pour l’improvisation insatiable. Il ne lui reste plus dès lors pour ralentir le flux qu’à extraire ses doigts du piano . Ce qu’il n’a pas manqué de faire ce soir là à maintes reprises, laissant ainsi le champ libre à ses partenaires. Il est vrai que le choix d’un répertoire de standards ou d’airs populaires imposait des pauses dans la frénésie .Aussi, un certain retour à la mélodie, était-il l’occasion pour Sylvain Romano et Nelson Veras de s’exprimer et de reprendre la main. Chaque reprise faisait ainsi l’objet d’une redistribution des rôles ; de l’extrême liberté pour le standard de Cole Porter (Love for sale) au respect du thème (Un singe en hiver) du compositeur Michel Magne en passant par l’immersion dans l’ambiance latine de Carlos Jobim via le guitariste franco-brésilien, l’univers du trio s’ouvrait jusqu’à accueillir Ludwig van Beethoven et son deuxième mouvement de la Symphonie n° 7 pour le plus grand plaisir, on le suppose, du public du Conservatoire et de ses classes de jazz.
Bref un concert inédit pour des standards. Essais réussis.
Pierre de Bethmann : piano
Sylvain Romano : batterie
Nelson Veras : guitare
