Un tout nouveau trio bourguignon à Jambles
Dimanche 08 septembre 2024
Adrien Desse : batterie et compositions
Olivier Py : saxophones ténor et soprano
Guillaume Orti : saxophones alto, baryton et soprano
De retour à la Nouvelle Galerie, lieu d’expression culturelle multiple porté par l’association Les Rats d’Arts à Jambles (71640), j’ai pu l’autre dimanche écouter un tout nouveau trio bourguignon constitué du batteur, et pour l’occasion compositeur, Adrien Desse et des saxophonistes Olivier Py et Guillaume Orti. Bien qu’il se nomme Not Only a Trio, ils n’étaient bien que trois sur scène. D’emblée, je constatai que les compositions donnaient à ouïr des thèmes singuliers, richement ouvragés, et qu’une attention soutenue était requise afin de ne pas en perdre une miette, sous peine d’être gentiment largué. Plus percussionniste que batteur, Adrien Desse démontra que la fine souplesse et la légèreté dynamique étaient un atout et l’occasion pour moi de découvrir un musicien inspiré. Avec Guillaume Orti aux saxophones alto, soprano et baryton, Olivier Py au ténor et au soprano, il infligea au pu-blic du timbre en veux-tu en voilà, dans toute sa variété tonale. Des chorus nets, réguliers et précis, des improvisations plongeant dans des spectres ouverts, suffirent à captiver l’audience. Rythmiquement calme ici, franchement échauffée ailleurs, la musique du collectif fit des vagues ; et la vague voyez-vous, qu’on la regarde venir à nous, elle est toujours unique, dissimilaire de la précédente comme de la suivante. A ce petit jeu, le trio sut imposer un flux et un reflux homogène autant qu’audacieux, nourri des caractéristiques harmoniques propres à chaque musicien ; ce que l’on appelle communément du trois en un, n’est-ce pas ? Toujours fut-il que je ne m’ennuyai pas à l’écoute de cette musique affiliée une école du jazz que je qualifierai de française, ce qui n’est pas une injure car cette partie du jazz a donné et donne encore de belles choses à écouter et découvrir, pourvu qu’un soupçon de curiosité anime les auditeurs. Ceci eut lieu un 08 septembre, jour qui vit naître l’ubuesque Alfred Jarry (1873-1907), énergumène littéraire qui préféra le principe de plaisir au principe de réalité, les trois attributs du premier principe étant la bicyclette, le revolver et l’absinthe... Il fut à l’origine de la pataphysique, fut aussi une inspiration pour les surréalistes et définit peu ou prou ce qui devint ensuite le théâtre de l’absurde. Vous trouverez dans son ouvrage Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien de quoi nourrir vos neurones. Bonne lecture.