Dimanche 1er décembre 2024

Marc Copland : piano
Robin Verheyen : sax ténor
Stéphane Kerecki : contrebasse
Fabrice Moreau : batterie

Quinze jours sans aller au Crescent, fichtre ! Mais Mâcon n’est pas la seule ville où le jazz existe, n’est-ce-pas ? J’étais cependant fort heureux ce premier dimanche de décembre en fin d’après-midi d’y retourner afin d’écouter/voir Marc Copland avec ce quartet, qui vient de sortir son deuxième disque, où figure Robin Verheyen et, pour la tournée européenne, une rythmique française haut de gamme, constituée par Stéphane Kerecki et Fabrice Moreau, en lieu et place de Drew Gress et Mark Ferber sur l’enregistrement. Le moins que je puisse dire, c’est qu’une bonne humeur non feinte régnait au sein du combo ; d’entrée, Marc Copland annonça que de playlist il n’y avait pas et il prit d’ailleurs quelques dizaines de secondes, immobile devant le clavier, avant d’entamer un Yesterdays qui définit la couleur de l’ensemble des deux sets, à savoir des structures jazz conventionnelles avec des ouvertures suffisantes pour que chacun s’exprime. Fabrice Moreau prit ses quatre quatre et Stéphane Kerecki me gratifia de soli vraiment inspirés. Devant, je découvrais sur scène Robin Verheyen, puissant et redoutablement précis. Quant au leader, à la recherche de l’harmonie ultime, il détourna savamment les thèmes, sans jamais les défigurer, avec l’élégance et le savoir qu’on lui connaît et qui font de lui l’un des pianistes majeurs en activité. Le public fut très participatif et il fut d’ailleurs notable que le club fût plus que bondé. Hélas pour moi, contraint par un impératif d’ordre domestique, je ratai le ou les rappels. Cela m’emmerda, je ne vous le cache pas, mais bon, c’est ainsi. Une chose fut toutefois avérée : Marc Copland et ses acolytes prirent autant de plaisir à jouer qu’ils en donnèrent à l’auditoire et il y avait bien longtemps que je n’avais pas assisté à un concert de jazz fondé sur l’impromptu avec un collectif totalement complice. Bizarre me direz-vous puisque l’improvisation est le ferment du genre. Pas autant qu’il n’y paraît cependant car bien des concerts sont de nos jours conceptuels, dans l’idée comme dans la composition, et ce n’est pas ce que je préfère. Je n’aime pas les carcans, j’ai besoin de liberté. Le quartet du philadelphien m’en servit quelques louches joyeuses et bienvenues. C’était un 1er décembre, jour qui vit naître le saxophoniste Jimmy Lyons (1931-1986), seul membre constant du groupe de Cecil Taylor, autre maître aujourd’hui ignoré : sont-ils nombreux au purgatoire des jazzmen ! C’est également ce jour qu’en 1832 le lyonnais Charles Philipon créa Le Charivari, premier quotidien satirique illustré de l’histoire de la presse, en opposition à la monarchie de juillet. Une bonne idée.


https://www.marccopland.com/
https://www.lecrescent.net/