Quatre disques avec ou sans Noël
Auto production
Yoann Loustalot : trompette ,bugle
François Chesnel : piano
Serge Lazarevitch : guitare
Antoine Paganotti : batterie
La complicité entre le trompettiste Yoann Loustalot et le pianiste François Chesnel n’est plus à démontrer ainsi que l’atteste leur production discographique commune, de « Derniers reflets « en 2022 à ce nouvel opus « Flower District « en passant par l’enregistrement de « Sleeper train » en 202O. Enregistrement mais aussi concert pour ce dernier album en novembre 2021 à l’Auditorium du Conservatoire de Caen.
A Frédérique Chiffoleau et Fred Pasqua -dont nous avions pu apprécier et dire la variété et la richesse de l’inspiration mélodique et de leur arrangement au sein du quartet ( culturejazz 14-11-21)-ont succédé les non moins chevronnés Serge Lazarevitch à la guitare et Antoine Paganotti à la batterie.
Bien sûr, rien n’est tout à fait semblable mais nous retrouvons la pâte coloriste, la subtilité mélodique, le tissage étroit des différents instruments dans des compositions aux titres évocateurs tels »Sans hâte », « Brise », » « Mer d’huile » qui n’excluent pas, cependant par contraste des temps de dramatisation rythmique sous les doigts du pianiste notamment.
Plus que le calme plat cependant, les univers sonores successifs sont autant de grands aplats colorés, animés sous l’impulsion des doigts ou du souffle des instrumentistes dont le lyrisme singulier leur donne leur contour aussi bien que leur relief.
Enfin, un hommage de Yoann Loustalot » Enrico » à son alter ego vient compléter celui qu’on devine rendu au compositeur contemporain Ligeti par Serge Lazarevitch ,« György on my mind »,en référence à un certain Ray Charles.
https://yoannloustalot.com/
https://francoischesnel.com/
Jazz Family
Gaspard Guerre : compositions, batterie
Simon Buffaud : contrebasse, basse électrique
Alix Gosse : piano, synthétiseurs
Louis Mardivirin : saxophones alto, soprano
Deux disques pour un seul ou un seul en deux disques ? La réponse est dans le sous-titre .Le second est la version jazz du premier « Mao » en effet (rien à voir avec le célèbre tyran) n’est autre qu’un disque réalisé en musique assistée par ordinateur là où le second Jazz reprenant -ou presque -à l’identique les titres du premier en bénéficiante outre du service du batteur Gaspard Guerre présent dans les deux versions, de l’apport du saxophone de Louis Mardivirin, du piano et synthétiseur de Alix Gosse et de la contrebasse de Simon Buffaud.
Objet bicéphale un peu fou, il est vrai mais il suffit d écouter les deux disques à la suite ou mieux encore d’alterner la version électro avec la version jazz d’une même composition pour se convaincre du plaisir qu’a pu procurer à son créateur cette aventure inédite sinon un peu folle. Comme l’est un peu à sa manière Gaspard Guerre qui sillonne journellement la montagne et observe cette translation au sein de la nature devenue ,ici, celle du numérique à l’organique.
Au total le versant jazz s’en porte bien, porté avec conviction, tantôt répétitif tantôt improvisé sans jamais perdre de vue l’horizon mélodique par ailleurs commun aux deux versions.
L’auditeur conscient de cet échange, de ce glissement pourrait parfois se croire à l’écoute de « Repassez moi le standard » ( France Musique) sauf qu’ici bien sûr il s’agit des compositions originales du seul Gaspar Guerre !
Une expérience et une curiosité à découvrir.
https://www.facebook.com/gaspard.guerre/
Production ADT 2023
Armel Dupas : piano, arrangement
Jules Billé : contrebasse
Christophe Piot : batterie
Noël arrive à petits pas et déjà chacun s’affaire dans les magasins, les séries tv, les publicités…et bien sûr les enregistrements discographiques des chants de Noël. Le jazz n’y échappe pas avec son lot de chanteurs et chanteuses mais aussi de musiciens qui reprennent des airs populaires comme autant de standards (de rengaines -diraient certains) qu’ils sont souvent devenus. Le dernier enregistrement en date -connu de nous - est celui du pianiste français Armel Dupas et son trio.
Pa de fioritures dans cet enregistrement, pas d’improvisation débridée et pas vraiment non plus de réécriture comme on disait au début des années 2000. Le texte, rien que le texte ? Non pas davantage car c’est plutôt les sentiments d’enfance, de nostalgie de celle-ci qui irriguent ces interprétations qui n’ont pourtant rien de mièvres. C’est ainsi que la ballade nostalgique « White Christmas » succède à un latino « Christmas song » lui même suivi d’un swinguant « O Tannenbaum ».
Dues à un trio (Jules Billé contrebasse, Christophe Piot batterie) à l’élégance classique, ces reprises de refrains populaires et de standards revus et légèrement corrigés ont un goût de temps retrouvé.
»Let it snow, Let it swing » ; on ne saurait mieux dire !
Jazz Family
Jérôme Masco : saxophone ténor
Kira Linn : saxophone baryton
Nolwenn Leizour : contrebasse
Nicolas Girardi : batterie
A la suite d’une tournée dans la région Aquitaine en compagnie de la saxophoniste allemande Kira Linn, son collègue français Jérôme Masco réunit un quartette avec Nolwenn Leizour à la contrebasse et Nicolas Girardi à la batterie en hommage aux deux grands saxophonistes de la « west coast » Gerry Mulligan et Stan Getz . C’est ce projet instrumental original qui débouche donc sur la création de ce répertoire original principalement composé par Jérôme Masco. Enregistré en octobre 2021, « Seeking Directions » constitue donc le premier album dû au saxophoniste Jérôme Masco.
Ce qui de prime abord pourrait sembler trop écrit se révèle être à l’inverse une écriture spontanée du moins dans l’interprétation puisque cet enregistrement a été réalisé en studio dans des conditions de semi direct.
On appréciera par ailleurs ce jeu entre ses deux saxophones qui se cherchent, dialoguant sans instrument harmonique à l’instar de leur maître Gerry Mulligan.
Tel est peut-être aussi le sens du titre de l’album Seeking Directions.
jeromemasco.com
