Le guitariste Manu Codjia et ses invités sont à l’Opéra de Lyon cette semaine.

En résidence cette semaine, à l’Amphi de l’Opéra de Lyon, Manu Codjia donne à écouter une musique multiple. Nous avons assisté à deux de ses concerts. Avec son trio (Philippe Garcia, batterie, et Jérôme Regard, contrebasse), Manu Codjia dévoile un univers fécond de coloriste inspiré.

Manu Codjia trio avec Jeanne Added et Mario Boisseau
Copyright Yves Dorison

Qu’il la puise dans son répertoire ou dans de nouvelles compositions créées pour l’occasion, sa musique nous séduit par ses aspects ambulatoires. On adhère sans effort à la densité discursive du trio car il nous conduit vers des espaces méthodiquement construits, où s’égaillent des traits improvisés dont la fulgurance réjouit, sur des harmonies à l’élégance subtile. Pas de ronds de jambes inutiles, pas de poses, juste une musique cohérente, entre musiciens complices, au service des auditeurs.

Manu Codjia
Copyright Yves Dorison

Il y a dans cette musique un œil qui nous sourit, une voix qui nous regarde. On est heureux d’en être, le temps d’un set ou deux.

Le jour précédent, Manu Codjia avait convié, en sus de son trio, Jeanne Added (chant) et Mario Boisseau (violoncelle). Sentiments mitigés ; la greffe n’a que partiellement réussi. Nous croyons pourtant qu’il existe dans ce quintet une aire avec un terreau fertile, sise aux confins du jazz, qui ne demande qu’à être remuée, travaillée, pour dévoiler une gamme d’émotions naissantes mais à l’heure actuelle encore inabouties. Nous ne jetons pas la pierre, non, car il est bon et nécessaire d’aller à l’aventure, de défricher les terrains minés du conformisme ambiant.

Jeanne Added
Copyright Yves Dorison

Il nous reste à saluer le travail de François Postaire, à la tête de l’Amphi de l’Opéra de Lyon, qui œuvre inlassablement auprès des jeunes musiciens français afin de leur offrir une semaine de liberté musicale dans des conditions remarquables de professionnalisme et de convivialité.







> Lien :

  • la chronique du disque "Songlines" de Manu Codjia : Lire