Pour tous les goûts, une fois encore !

Au menu ce mois-ci, par ordre alphabétique :

> Celano Baggiani Group : “Nothing Changes

> Sébastien François Trio : "Sébastien François Trio"

> James Hayes Quintet : "Thesaurus"

> James Hunter : "The Hard Way"

> Szilárd Mezei Wind Quartet : “We Were Watching The Rain

> Municipale Balcanica : “Road to Damascus

> Ida Sand (avec Ola Gustafsson) : "True Love"

> Wark : "Wark"

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  Celano Baggiani Group : “Nothing Changes“

Celano Baggiani Group : "Nothing Changes"
Trytone records

> Trytone TT559-040

Michael Moore (cl, as), Gorka Benitez (ts, fl), Guillermo Cellano (g), Sven Schuster (b), Marcos Baggiani (dm).

Six compositions de Celano, trois de Baggiani, deux de Moore / Enregistré à Amsterdam en janvier 2008.

En septembre dernier, nous vous avions présenté le label Trytone qui nous fait découvrir des acteurs, souvent jeunes et peu connus en France, de la scène néerlandaise. C’est à nouveau le cas avec ce groupe co-dirigé par Guillermo Cellano et Marcos Baggiani, deux musiciens argentins installés à Amsterdam depuis 2001. Ils proposent une musique très élaborée, fine, attachante, mélodieuse et ouverte, d’où toute agressivité est bannie. Les compositions, raffinées, subtiles et ouvertes, sont magnifiées par le jeu sensible et délié du guitariste, et enrichies par la présence du grand clarinettiste (et saxo-alto) Michael Moore, qui apporte à l’ensemble beaucoup plus qu’une caution de “grand aîné“, et dont les improvisations et contre-chants sont un régal à suivre.

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> À écouter également :

  • Big Grin - Trytone TT559-039 (Celano en trio)

> Liens :

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  Sébastien François Trio

Sébastien François Trio

> Autoproduction - à commander par courriel : sebast.francois@free.fr

Sébastien François : contrebasse / Antoine Bost : saxophones ténor & sopranos / Sébastien Mourant : batterie

Prenez un contrebassiste compositeur inventif et subtil, avec un archet redoutable.
Ajoutez un saxophoniste lyriquement inspiré, énergique, aux articulations claires.

Adoignez-leur un batteur quasi pointilliste au nuancier ruchement coloré.

Ajoutez une écoute mutuelle sans faille

et vous obtenez...

une musique climatique,

des ambiances au long cours,

des sinuosités harmoniques,

des saisissements rythmiques,

des échanges millimétrés,

des soli poétiques

... bref, un album porté par un souffle ample qui distille une musique attractive, captivante.

C’est le Sébastien François trio.

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> Lien :

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  James Hayes Quintet : "Thesaurus"

James Hayes Quintet
Thesaurus, 2008

> JHQ002 - Disque disponible sur www.jazzcds.co.uk, Amazon.com et iTunes...

Nick Haseman : trompette et flugelhorn / Mal Rouse : saxophones tenor et soprano / James HAyes : piano / Richard Sadler : contrebasse / Chris Nicolls : batterie — Don Stuart, flûte (8) et flûte alto (6, 10)

Les productions récentes dans le monde du jazz étant ce qu’elles sont, force est de constater qu’il nous est quelquefois fois loisible, voire nécessaire, d’aller piocher dans la discothèque un vieux Joe Henderson ou un Charles Tolliver, histoire de se dire que tout a commencé un jour passé, pour la musique comme pour nous : une sorte de retour au camp de base avant d’autres découvertes. Avec Thesaurus, le dernier album du quintet londonien de James Hayes, on se trouve confronté à la nouveauté comme à l’ancien. Voilà donc un disque de hard bop entièrement écrit et arrangé au XXIème siècle par le pianiste précité. Ah ! n’est-ce pas vain de refaire ce qui a déjà été fait avant, me direz-vous ? Surtout quand d’illustres ancêtres ont démontré leur excellence dans un style qu’ils créaient session après session. Mais en quoi cela empêcherait-il des musiciens d’aujourd’hui, passionnés du genre, de créer leur hard bop ? En l’occurrence, c’est plutôt bien fait. L’écriture de James Hayes est aérée et la musique du quintet en profite avantageusement.

Rejoints sur trois morceaux par le flûtiste Don Stuart, les musiciens se livrent à quelques joutes de bon aloi, comme au bon vieux temps... avec en plus, un je-ne-sais-quoi d’actuel, du au talent d’écriture et au jeu très articulé de Hayes, sans omettre une mention pour la tenue des musiciens (rythmique tendue, cuivres incisifs) qui donne tout son sens à ce disque. A tribute to donc, respectueusement original.

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> Liens :
www.myspace.com/jameshayesquintet

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  James Hunter : "The Hard Way"

James Hunter : "The Hard Way"
Hear Music / Universal

> Hear Music 0888072308541 - distribution Universal

James Hunter : guitare et vocal / Damian Hand : saxophone ténor et arrangements de cordes / Lee Badau : saxophone baryton / Jason Wilson : contrebasse / Jonathan Lee : batterie et percussion / Kyle Koehler : orgue

Enregistré en 2008 à Londres.

James Hunter fait partie de ces musiciens pour qui la musique semble se restreindre à un style et une époque comme si rien ne s’était passé depuis... Une culture de la nostalgie qui n’est pas en accord avec pas à notre conception de la création artistique mais qui semble correspondre à une tendance forte dans la musique d’Outre-Manche. Ce blues-rock US made in London typé "années 50-60" est, de ce fait, trop connoté et figé pour retenir notre attention. Ce qui ne doit pas laisser penser qu’on minimise la qualité du travail des musiciens pour autant.

Ce n’est pas notre tasse de thé mais cette musique en ravira beaucoup !

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> Lien :

NB : Sur ce même label "Hear Music" on trouve "Shine", le dernier album de Joni Mitchell (2007). C’est tout autre chose !

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  Szilárd Mezei Wind Quartet : “We Were Watching The Rain“

Szilárd Mezei Wind Quartet : "We Were Watching The Rain"
Leo Records / Orkhêstra

> Leo Records LR 530 - distribution Orkhêstra

Szilárd Mezei (avln), Bogdan Rankovic (cl, bcl, as), Branislav Aksin (tb), Kornél Pápista (tu).

Sept compositions de Szilárd Mezei / Enregistré live à Novi Sad (Serbie), le 13 juillet 2008.

L’altiste (violoniste) hongrois Szilárd Mezei s’était fait connaître il y a trois ans par un remarquable disque en octette (« Draught » - Leo Records LR 447 - cf. Jazzman n°121). Nous retrouvons ce musicien de 35 ans, vivant en Serbie Monténégro, en quatuor “de chambre“, pour un second disque totalement différent. Certainement moins jazz que le précédent — encore que la souplesse et la science des improvisations et des collectives ne laissent aucun doute sur la culture et la pratique des musiciens —, il s’inscrit également dans une tradition classique contemporaine, à laquelle s’ajoutent des réminiscences folkloriques des Balkans (comme pour Bartok ou Kodály). Si, instrumentalement, la formation n’est pas sans rappeler le défunt quartette de Maarten Altena, la musique, très différente, possède une autre ampleur. Il en résulte des compositions à l’écriture et à l’exécution volontiers dissonantes, teintées parfois de nostalgie, avec, sous une certaine légèreté, un réel sens dramatique. Cette musique d’une grande richesse, somptueuse par moments, met souvent l’auditeur dans un véritable état de fascination.

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  Municipale Balcanica : "Road to Damascus"

Municipale Balcanica : "Road to Damascus"
Felmay / Orkhêstra

> Felmay fy 8140 - distribution Orkhêstra

Paolo Scagliola (tp, flh), Michele De Lucia (cl), Armando Giusti (as, bs), Raffaele Piccolomini (ts, ss), Raffaele Tedeschi (g, voc), Giogio Rustigliano (b), Luigi Sgaramella (dm), Nico Marziale (perc, effets) + Ggiuseppe Volpe (acd), Alessandro Paparella (mand), Guiseppe Dantes (tu), Francesco “Fry“ Monetti (vln, g).

Quatorze titres (compositions de Piccolomini, traditionnels et divers) / Enregistré prob. en 2008.

Nous avions découvert l’orchestre associatif italien Municipale Balcanica il y a trois ans avec un disque de folie, absolument renversant et tournant à 200 à l’heure (« Foua » - Mittelest MITCD 2009). Il était alors dirigé par le pianiste Livio Minafra, qui avait également signé la moitié des compositions, et accueillait des invités comme son père, Pino Minafra (trompette), ou Michele Marzella (trombone). Livio n’est plus là mais le même groupe de base n’a pas changé. Certes, nous n’avons plus le choc de la découverte, mais l’esprit et la générosité restent les mêmes. L’orchestre-fanfare de Terlizzi (dans les Pouilles) inscrit sa musique qui voyage de l’Italie aux Balkans, en suivant la Méditerranée, dans une nouvelle world music italienne, revendiquée et assumée. En cela, et avec l’apport de combinaisons instrumentales et vocales originales à la fois traditionnelles et contemporaines, il se distingue de nombre d’orchestres qui se tournent — c’est la mode — vers l’Europe orientale. Plaisir assuré.

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  Ida Sand (avec Ola Gustafsson) : "True Love"

Ida Sand (avec Ola Gustafsson) : "True Love"
ACT / Harmonia Mundi

> ACT 9481-2 - distribution Harmonia Mundi

Ida Sand - vocal, piano, wurlizer / Ola Gustafsson - guitares / Mattias Torell - guitares / Peter Forss - basse et contrebasse, violon / Per Lindvall - batterie, percussion // invités : Peter Asplund - trompette, bugle / Magnus Lindgren - flute, clarinette basse / Ingela Olson et André De Lang - vocaux

Ce second album de la pianiste-vocaliste Ida Sand est annoncé comme un changement de direction musicale. Comme nous ne connaissions pas son travail précédent, on ne demande qu’à se laisser entraîner par le chant de cette charmante sirène... bien épaulée ici par son hidalgo de mari, le guitariste Ola Gustafsson. True Love vous accompagnera sans encombres dans vos virées sur autoroute : GPS, régulateur de vitesse, anti-patinage, tout est réglé, prévu, pas de risque de se perdre dans les méandres des l’improvisation.

Pour votre confort, la playlist est équilibrée : style pop-jazz-soul pour commencer, jazz-soul-pop ensuite et pour conclure chaleureusement du soul-pop moins jazz. Tout cela en 12 étapes avec une belle escale au milieu du voyage : une version dépouillée et revigorante de Manic Depression de Jimi Hendrix qui fait suite à Heart Of Gold de Neil Young... Vous avez dit nostalgie des seventies ?

PS : Sérieusement, si toutes les musiques FM étaient de ce niveau, le monde serait peut-être différent. Ce disque met en valeur le travail de vrais instrumentistes de haut-niveau dans des arrangements toujours équilibrés. A souligner !

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  Wark : "Wark"

Wark : "Wark"
Petit Label / Les Allumés du Jazz

> Petit Label 015 - distribution www.petitlabel.com et Les Allumés du Jazz

Marc Baron : saxophone alto / Antoine Daures : saxophone ténor / Sébastien Beliah : contrebasse / Guillaume Dommartin : batterie

Enregistré au conservatoire de Gennevilliers en janvier 2008.

Voilà encore un disque qui a le charme incomparable du travail d’artisans. Bien entendu, il y a le support toujours aussi original proposé par le Petit Label, les irréductibles bas-normands adeptes du carton brut et de la sérigraphie qui tirent leurs albums à cent exemplaires numérotés ! Rare et pas cher pour autant... Equitable et éthique impeccable ! Et la musique alors ? Wark, ça interpelle ! Du jazz neuf qui ne rejette pas l’ancien, comme taillé à l’opinel, anches affutées de Baron et Daures qui s’échauffent et se jaugent sur les compositions délurées et denses du contrebassiste Sébastien Beliah titillé continuellement par la batterie joueuse de Guillaume Dommartin (écoutez "The Bonesetter", il y excelle !). Du travail d’experts sans faux-semblants, authentiquement inventif... Que peut-on demander de plus ?

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