François Postaire proposait trois duos la semaine dernière à l’Amphi de l’Opéra de Lyon. Nous en avons vu deux.
Amphi Jazz, Opéra de Lyon
> Vendredi 22 mars 2013 :
Laika Fatien & Pierre-Alain Goualch
> Samedi 23 mars 2013 :
Maria Pia de Vito & Huw Warren
Une infidélité au final d’A Vaulx Jazz 2013 nous avons fait. Oui. Mais bon, mettez-vous à notre place. Nous qui n’écoutons plus ces temps-ci que des duos : Jeanne Lee / Mal Waldron, Sheila Jordan / Cameron Brown, Sienna Dahlen / Dave Restivo, et j’en passe. Il était donc impensable de laisser passer ces soirées à l’Amphi.
Nous avons certes manqué Claudia Solal et Benjamin Moussay, mais il faut dire que le même soir à Vaulx, avant Francesco Bearzatti, il y avait la première d’un duo d’avenir, en l’occurrence Émile Parisien & Vincent Peirani.
Nous voici donc avec Laika Fatien et Pierre-Alain Goualch. Ils sont deux, c’est un fait, mais l’on s’aperçoit très rapidement que, s’ils sont dans la même maison, ils ne sont pas dans la même pièce.
Cruelle désillusion...
La voix de Laika est toujours aussi belle et ses chansons tristes n’ont pas démérité. Hélas son collègue d’un soir les entendait d’une autre façon. Ce fut donc donc, au mieux un chassé-croisé, au pire de beaux moments d’incompréhension qui nous laissèrent dubitatifs, voire interrogatifs, bref sur notre faim.
Le lendemain Maria Pia de Vito et Huw Warren ont à l’inverse démontré comment fonctionnent des musiciens qui se connaissent.
C’est calé. Point barre.
Ensuite, ce qui fit plus encore la différence, c’est le point d’honneur que mirent les deux solistes virtuoses à mettre au service d’un désir musical commun leurs ego respectifs. Et bien sûr on ne s’ennuie pas et on vibre avec eux du début à la fin.
On regrettera cependant les exercices de scats ultimes un peu trop nombreux à notre goût. Certes ils impressionnent, mais est-ce une nécessité pour deux artistes de cette envergure qui n’ont rien à prouver ?
Pour le reste, de très belles mélodies, variées, et traitées avec la finesse nécessaire. Pas d’emphase inutile, juste la musicalité dont a besoin une belle chanson pour vivre et permettre au public de se l’approprier en toute complicité.
En ces temps de crise, l’économie de moyens est une vertu, paraît-il. Laika et Pierre-Alain Goualch l’on testée pour nous en oubliant de répéter. Sans succès. Maria Pia de Vito et Huw Warren l’ont utilisée à bon escient sur scène. Tout est affaire de circonstance et de jugeote.
De respect du public aussi.
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