F.Ambrosetti

Rassurez-vous, je n’ai pas viré fasciste. Franco, en l’occurrence, c’est un prénom et c’est celui d’un musicien suisse dont le patronyme est Ambrosetti. Sa carrière débuta avec son saxophoniste de père, Flavio. Après quoi, il devint l’un des trompettistes et buglistes européens freelance les plus demandés de par le monde. Quand il s’agit d’enregistrer ses propres disques, il aime s’entourer de musiciens de son calibre tels Michael Brecker, John Scofield, Daniel Humair, Geri Allen, Phil Woods, Dado Moroni, Hal Galper, Tommy Flanagan, Howard Johnson, Greg Osby, Steve Coleman, Gato Barbieri, Dave Holland, John Abercrombie, Miroslav Vitous, Billy Hart, Mike Richmond, Don Sebesky, Eddie Daniels, Ron Carter, Buster Williams, Grady Tate, Kenny Barron, Victor Lewis, Billy Drummond, Uri Caine, Clarence Penn, Drew Gress, Niels Henning Ørsted Pedersen, j’en passe et pas des moins bons. C’est avec le disque « Tentets », en 1985, que je découvris son travail ; j’étais à Milan, ça je m’en souviens, et je fus scotché par sa virtuosité et plus encore par sa fluidité et sa souplesse d’interaction avec les autres musiciens au service d’une musique charnue et soyeuse à la fois, colorée et riche de rebondissements dans ses arrangements. Doté d’une capacité particulière (qui évoque Clifford Brown) quant à l’élaboration de ses soli, il semble les dessiner comme un grand couturier qui privilégie l’élégance à la fanfaronnade quels que soient les états du jazz dans lesquels il choisit de se baigner. Redoutablement précis, il ne dédaigne pas de cheminer sur les talus du swing, histoire de soulever un peu de cette poussière qui brouille les codes, secoue l’auditeur et enrichit l’écoute. A bientôt quatre-vingt ans, son dernier album en quintet, « Long waves », sorti l’été dernier, réunit autour de lui, John Scofield, Uri Caine, Scott Colley et Jack Dejohnette, ne renie rien du jazz et de ses héritages. Plus apaisé, il emprunte les routes d’un hard bop haut de gamme, fait la part belle au dialogue et ne dépareille pas dans la discographie du sieur de Lugano. Ses collègues de jeu ne s’en laissent pas compter. Le Sco est bien là. La rythmique joue sur du velours et le piano de Uri Caine harmonise l’ensemble aux petits oignons. Tout cela donne une impression de sérénité entre gentlemen heureux de se retrouver à New York autour de quelques thèmes pour le plaisir du jazz. C’est déjà beaucoup.


  FRANCO AMBROSETTI QUINTET . long Waves

Unit
2020

Franco Ambrosetti : trompette, bugle
John Scofield : guitare
Uri Caine : piano
Scott Colley : contrebasse
Jack DeJohnette : batterie

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  FRANCO AMBROSETTI . Tentets

Enja
1985

Franco Ambrosetti : flugelhorn
Lew Soloff : trompette
Mike Mossman : trompette
Alex Brofsky : bugle
Steve Coleman : saxophone alto
Mike Brecker : saxophone ténor
Howard Johnson : saxophone baryton, tuba
Tommy Flanagan : piano
Dave Holland : contrebasse
Daniel Humair : batterie


https://www.francoambrosetti.com/