| 00- RANDAL DESPOMMIER . A midsummer odissey- OUI !
| 01- OWL TRIO w. KURT ELLING . Life of the party- OUI !
| 02- WAYNE SHORTER . Live at the Detroit Jazz Festival
| 03- JD ALLEN . Americana Vol.2- OUI !


  RANDAL DESPOMMIER . A midsummer Odyssey

Sunnyside Records

Randal Despommier : saxophone alto
Ben monder : guitare

Nous avons failli passer à côté de ce duo qui joue la musique du saxophoniste baryton, et néanmoins suédois et parfaitement inconnu de nos services, Lars Gullin. Randal Despommier et Ben Monder habite ses mélodies avec une économie de moyens tout à fait pertinente, des mélodies qui possèdent d’ailleurs un je ne sais quoi d’énigmatique les rendant étonnamment attrayantes. Le sax alto, aussi suave qu’intense s’appuie à merveille sur l’assise que lui donne le guitariste. Tout à tour be bop ou blues, cool ou presque chambresque, leur interprétation des titres de Lars Gullin donne à écouter une musique chaleureuse et paisible improvisant autour des thèmes avec une sorte de sérénité lumineuse qui devrait en fasciner plus d’un tant elle est irrésistible. L’entente dans ce duo relève du très haut niveau avec une qualité d’écoute réciproque qui ne peut que séduire. C’est si beau que l’on n’a pas grand-chose à ajouter, sinon de vous dire qu’il serait bon que vous vous jetiez dessus. Un bijou.


https://www.randaldespommier.com/


  OWL TRIO with KURT ELLING . Life of the party

Newvelle Records

Orlando Le Fleming : contrebasse
Will Vinson : saxophone alto
Lage Lund : guitare
Kurt Elling : chant

Si vous aimez la musique intelligente et mélodique quand elle est jouée par des musiciens qui entretiennent depuis des années un lien amical fort, ce disque est pour vous. Dans le cas contraire, ce disque est aussi pour vous car la musique du trio est très au-dessus du moyen de gamme, croyez-nous. Il y a en elle, nous semble-t-il, une quasi filiation avec Jim Hall et Ron Carter dans leur mythique « live at the village west » en cela qu’elle coule d’une source évidente dans sa musicalité comme dans son inspiration. Ces trois-là savent faire dans la dentelle, sans trop la surcharger, de telle sorte que l’espace l’entourant et la traversant respire naturellement. C’est dans cet espace que leur musique serpente en confiance car cette discussion musicale entre amis le permet. Histoire de ne pas refaire le disque de 2012, le trio a convié Kurt Elling. Dans cet écrin où chaque note compte, le chanteur a su, par son talent de conteur, se glisser entre les lignes avec une justesse affolante. Mais bon, c’est Kurt Elling. Empreint d’une poésie de tous les instants, ce disque, sur nos étagères, appartient d’ores et déjà à la catégorie « les disques que l’on écoute régulièrement sans jamais se lasser. » C’est vous dire.


https://www.owltrio.com/


  WAYNE SHORTER . Live at the Detroit Jazz Festival

Candid Records

Wayne Shorter : saxophones ténor et soprano
Terri Lyne Carrington : batterie
Leo Genovese : piano et claviers
Esperanza Spalding : contrebasse et chant

Ce disque enregistré en concert en 2017 témoigne d’une des dernières performances scéniques de Wayne Shorter. Avec un line-up très haut de gamme, la musique ne pouvait être que bonne, voire excellente. Le saxophoniste est toujours inspiré et ses acolytes le suivent avec vaillance et inventivité. Si nous n’avons pas été convaincus par les vocalises de la contrebassiste, le reste nous a plu à bien des égards. Somme toute aussi perché dans son monde parallèle, aux confins de d’un ésotérisme qui lui est propre, que lors de ces dernières apparitions à Vienne il y a une douzaine d’années, Wayne Shorter tient encore la route mais souffre bien évidemment de son âge et laisse beaucoup d’espace aux autres musiciens. On ne lui en veut pas car sa discrétion relative est compensée par un jeu d’une grande lucidité, toujours précis et surprenant. Assurément un disque pour les aficionados ultimes mais qui pourra aussi séduire au-delà de ce vaste cercle.


https://www.facebook.com/wayneshortermusic


  JD ALLEN . Americana Vol. 2

Savant Records

JD Allen : saxophone tenor
Charlie Hunter : guitare
Gregg August : contrebasse
Rudy Royston : batterie

Voilà un disque au son bien racinaire qui explore l’âme noire et ses combats en s’appuyant sur ses fondements, notamment ses fondements musicaux. Engagé bien évidemment, profondément habité de bout en bout par des musiciens inspirés, il exprime pleinement une humanité lyrique qui soigne la douleur qui résonne en elle. Sur une rythmique souvent obsédante, le saxophone guttural, rugueux, de JD Allen trace des énoncés d’une poésie brute, sinon brutale, qui giclent comme une urgence irrésistible. Sur un blues en particulier plongeant loin dans les abysses, la guitare de Charlie Hunter est impitoyable de vérité. JD Allen dit d’ailleurs du guitariste que « quand il joue le blues, je le crois ». C’est dire. Certains titres sont proches du songe, du mauvais rêve qui n’en finit jamais de finir. D’autres claquent comme des gifles. D’autres encore sont d’une telle densité qu’ils en sont oppressants. C’est un enregistrement d’une intensité folle, aussi folle que rare. Le premier volume, Americana, était déjà un coup de maître. Celui-là va encore plus loin. Aussi bluffant qu’indispensable, ce Cd démontre s’il le fallait encore que JD Allen est un musicien doté de qualités peu communes.


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