| 00- DARREN PICKERING SMALL WORLDS . Volume 1
| 01- GARD NILSSEN ACOUSTIC UNITY . Elastic wave- OUI !
| 02- JAKOB DREYER . Songs Hymns and ballads
| 03- JULIA HÜLSMANN QUARTET . The Next Door- OUI !


  DARREN PICKERING SMALL WORLDS . Volume 1

Ratlle Records

Darren Pickering : piano, modular, iPad
Witch Dwyer : guitare
Pete Fleming : contrebasse
Mitch Thomas : batterie

Il est fort probable que vous ne connaissiez pas le quartet de Darren Pickering. Nous ne le connaissions pas non plus. Il faut dire qu’il vient de Nouvelle Zélande, de Christchurch pour être précis. Il n’empêche que là-bas, au loin, le jazz existe aussi. Celui que propose le quartet navigue entre les paysages en développant des ambiances qui nous ont quelquefois parues methenyennes. C’est donc moderne, parfaitement mélodique, et le mouvement général est basé sur la fluidité. L’apport de l’électronique est assez discret mais épaissit néanmoins un propos dont les sonorités sortent régulièrement du cadre habituel auxquelles sont confrontées nos oreilles. Il y a dans cette musique un je ne sais quoi de plus qui fait pour partie son charme. L’interaction est au rendez-vous et l’on peut dire que les musiciens du quartet possèdent l’osmose nécessaire pour que leur musique s’épanouisse pleinement. Soyez curieux, écoutez-les.


https://www.darrenpickeringmusic.com/


  GARD NILSSEN ACOUSTIC UNITY . Elastic wave

Ecm

Gard Nilssen : batterie
André Roligheten : saxophone ténor, soprano et basse, clarinette
Petter Eldh : contrebasse

Le trio du batteur norvégien Gard Nilssen fréquente les grands espaces en mêlant la douceur à la furie passagère. Lyrique en toute circonstance et non dénué d’inventivité rythmique, la musique de Gard Nilssen et de ses acolytes ne manque pas de profondeur introspective et d’expressionisme tellurique. Toujours entre les pôles, elle donne à entendre une vision qui flirte avec les vues d’un Pharaoh Sanders par exemple. Mais on peut également la raccrocher aux élans vitaux d’un Albert Ayler. Dans ses sonorités avant-gardistes d’hier, elle touche l’auditeur de plein fouet et l’embarque avec aisance tant les flux développés sont denses autant que variés. Dans les moments les plus enlevés, les plus nerveux, elle presse le tempo jusqu’à ce que la musique atteigne une sorte de fulgurance du plus bel effet. L’inspiration des trois musiciens, tout au long de l’album, est la base d’un travail audacieux dont l’aspect exploratoire n’a d’égal que l’équilibre qui s’en dégage.


https://www.gardnilssen.com/


  JAKOB DREYER . Songs, Hymns and Ballads, Vol.1

Fresh Sound Records

Jakob Dreyer : contrebasse
Jason Rigby : saxophone
John Cowherd : piano
Jimmy McBride : batterie

Jakob Dreyer est un contrebassiste allemand exilé à New York depuis un bout de temps. Ce disque est son premier en tant que leader et, ma foi, c’est plutôt une bonne idée. Très bien accompagné par des musiciens du cru appartenant au haut du panier, il propose des compositions personnelles, ancrées dans le jazz moderne (il avoue d’ailleurs être influencé par Wayne Shorter), qui sont en toute circonstance mélodiques. On suit sans peine le quartet dans cet exercice musical de bon goût entre musiciens rompus à toutes les gymnastiques. Ils ont d’ailleurs enregistré ce premier volume et le second en deux jours. C’est dire que la maîtrise est leur fort. Ce qui nous fait dire aussi qu’avec un peu plus de temps, le résultat eut été peut-être un peu plus puissant et inventif car la succession des titres donne un ensemble linéaire qui dilue singulièrement l’originalité du propos. Ce n’en est pas moins un bon disque, mais il aurait mérité une approche plus lente afin que le quartet puisse sortir un peu des partitions et donner un supplément d’âme qui l’aurait démarqué d’autres bons disques.


https://jakobdreyer.com/


  JULIA HÜLSMANN QUARTET . The Next Door

Ecm

Julia Hülsmann : piano
Uli Kempendorff : saxophone ténor
Marc Muellbauer : contrebasse
Heinrich Köbberling : batterie

La pianiste allemande Julia Hülsmann est aisément identifiable par son jeu très particulier. Dans cet album, avec les membres de son quartet, elle met en avant presque exclusivement des compositions originales toutes de délicatesse et de sensibilité. Les textures sont cependant fortes et l’on sent là un quartet bien rodé, à l’interplay diablement efficace. Ici, le quartet s’enroule autour du thème, là il se meut dans le souffle. Ailleurs il laisse flotter. De polyrythmie tendue en swing relâché (à la façon d’un duo Bley Swallow), certains titres lâchent un peu les chevaux mais point trop. La musique est toujours claire, aérée et ouverte, et elle ne manque pas d’agilité chromatique. Elle est en outre d’une précision redoutable. L’ambiance générale est au raffinement et on se surprend à plonger sans réserve dans les entrelacs expressifs du groupe car ils donnent le sourire. Et oui, c’est assez rare pour être signalé. Un disque à l’univers faussement simple qui mérite amplement un détour conséquent.


https://www.ecmrecords.com/artists/1435047541/julia-hulsmann