JAN HARBECK QUARTET . Balanced

Stunt Records

Jan Harbeck : saxophone ténor
Henrik Gunde : piano
Eske Nørrelykke : contrebasse
Anders Holm : batterie
Eliel Lazo : congas (1,3,4,7,8)

Pour une fois, le saxophoniste danois Jan Harbeck s’éloigne des standards et donne à écouter un nouvel album avec ses propres compositions. Avec son quartet et leurs quinze années de compagnonnage, il s’est installé dans une église repérée pour le son chaleureux qu’elle permet. Le résultat ne dépareille pas dans la discographie de ce quartet où tout roule avec aisance. Le son plein du ténor, de tous les instruments d’ailleurs, est renforcé par l’acoustique du lieu. Les harmoniques se mêlent naturellement et la musique gagne en épaisseur. C’est du jazz classique, comme d’habitude chez Harbeck, mais cela ne devrait pas déranger l’auditeur en quête de sensation car c’est réalisé avec grâce et éloquence. Habile et technique, Jan Harbeck sait placer la musique avant tout, comme ses accompagnateurs, et le Cd est habité par une belle profondeur musicale. Jazzy, bluesy, groovy, à la Ben Webster, à la Paul Gonsalves et j’en passe et d’aussi grands. Pour la petite histoire, Jan Harbeck joue sur un Selmer de 1939 ayant appartenu à Stan Getz.


https://www.janharbeck.com/


  JOHN ESCREET . Seismic shift

Whirlwind Recordings

John Escreet : piano
Eric Revis : contrebasse
Damion Reed : Batterie

Anglais exilé de l’autre côté de l’Atlantique, John Escreet, avec Seismic shift, sort son neuvième album. Lui qui fréquente la crème du jazz américain actuel, développe avec ce trio un jazz incendiaire, bourré d’imagination harmonique, dans lequel nous avons vu passer l’ombre de Martial Solal (dès le premier morceau entre autres), allez savoir pourquoi. Une chose est évidente, le niveau d’improvisation des trois compères est impressionnant. Leur capacité à déborder du cadre sans jamais le perdre de vue, leur aisance dans la gestion du tumulte, leur facilité à sculpter un univers sonore et la qualité de leurs interactions, les situent sur le haut du panier (pour ne pas dire sur l’anse). Intense de bout en bout, ce « mouvement sismique » libère une énergie musicale puissante qui s’étend de la franche mélodie jusqu’à l’abstraction contemporaine. Nous écoutons très rarement des enregistrements dont la musique est jouée avec un tel engagement, une telle vigueur. Ce trio ne vous laissera pas respirer et vous en redemanderez.


https://www.johnescreet.com/


  DMITRY BAEVSKY . Kid’s time

Fresh Sound New Talent

Dmitry Baevsky : saxophone alto
Clovis Nicolas contrebasse
Jason Brown : batterie

Invité :

Stéphane Belmondo : trompette et bugle

Déjà vingt ans que le saxophoniste russe s’est installé aux États-Unis. Avec le temps et les collaborations multiples, son jeu a pris de l’ampleur et une belle profondeur. Avec ses comparses Clovis Nicolas et Jason Brown, tout est naturel (ils se connaissent depuis un bon bout de temps). L’invité, Stéphane Belmondo, trouve sa place en toute tranquillité. La musique ? Un jazz d’aujourd’hui assis sur de solides bases faisant référence sans complexe aux anciens. C’est toujours d’une grande précision, ce qui ne les empêche pas de rester décontractés, un privilège à la portée des musiciens de ce rang. Les quatre quatre sont de sortie bien sûr, nous ne sommes pas là dans l’avant-garde. Nous sommes dans jazz qui a de la mémoire et qui s’en sert de belle façon. Entre les compositions originales du leader et les reprises (Van Heusen, Dexter Gordon, Jimmy McHugh), une même esthétique dévouée à un swing efficace. Sans instrument harmonique, la place est libre pour Dmitry Baevsky et il ne se prive pas de monter l’étendue de sa technique et une véritable inspiration. Beau disque.


https://www.dmitrybaevsky.com/


  JOE MCCARTHY’S NEW YORK AFRO BOP ALLIANCE BIG BAND . The pan american nutcracker suite

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Joe McCarthy : batterie, arrangements
Vince norman : arrangements
Nick Marcione, John Chudoba, Brandon Lee, Alex Norris : trompette
Andrew Gould, Alejandro Aviles : saxophone alto
Ben Kono, Luis Hernadez : saxophone ténor
Frank Basile : saxophone baryton
Mark Patterson, Ryan Keberle, John Yao : trombone
Jamems Borowski : trombone basse
Luis Perdomo : piano
Vinny Valentino : guitare
Boris Kozlov : basse
Samuel Torres : percussions

En réinventant le Casse noisette de Tchaïkovski, Joe McCarthy ne devrait pas vous les briser. Dans son big band au nom sans fin, on croise Ryan Keberle, Luis Perdomo, entre autres, ce qui vous donne un bon aperçu de niveau. Et de fait, c’est très très bien foutu et plein d’allant. Avec une musique comme celle-là, on fait danser les culs de jatte. Les solistes sont au top, le groove latino est là, et rien n’enrayent la machine à faire gigoter les foules. Ce n’est pas un disque de Noël, mais cela collera au poil avec un 31 décembre endiablé. Musicalement, c’est au bas mot un tour de force que Piotr Illich lui-même trouverait impeccable (s’il était encore de ce monde). Ca fuse dans tous les coins et c’est carré. Surtout, on entend clairement le plaisir que prennent les musiciens à jouer cette musique festive. Un disque joyeux, ça ne fait pas de mal par les temps qui trottinent. Non ?


https://www.joemccarthymusic.com/