De tout un peu, histoire de varier les plaisirs d’écoute.
Steeplechase records
Max Light : guitare
Noah Preminger : saxophone
Kim Cass : contrebasse
Dan Weiss : batterie
Nous ne connaissions pas Max Light avant de l’écouter dans le disque chronique ci-dessous. Et comme les choses sont bien faites, il sort un disque et nous permet de le découvrir plus avant. En quartet, au sein duquel nous ne connaissions que l’excellent batteur Dan Weiss, il propose une musique qui se démarque par sa capacité à construire un univers personnel, très sinueux dans l’expression, qui offre des angles d’écoute multiples. Dan Weiss à la batterie fait dans la polyrythmie instantanée, le saxophoniste aime à sortir du cadre et le contrebassiste tend vers la répétitivité. Avec eux Max Light déroule des thèmes qui savent se perdre pour mieux se retrouver. Pas de virtuosité gratuite, juste de la musique, du jazz contemporain, qui aime l’aventure. Ce que nous aimons aussi. On sent ici et là chez Max Light l’influence de Kurt Rosenwinkel et de quelques grands anciens, ce qui n’est pas pour nous déplaire aussi. A découvrir donc.
https://www.maxlightguitar.com/
Greenlaef Music
Tivon Pennicott : saxophone tenor (2.3.5.8.11)
Sasha Berliner : vibraphone (3.4)
Max Light : guitare
Eden Ladin ; piano (sauf 4)
Kaisa Mäenvisu : contrebasse
Joe Peri : batterie
Contrebassiste finlandaise installée à New-York, Kaisa Mäenvisu a fondé son quartet en 2015. La musique qu’elle écrit est à écouter absolument car elle est d’une fraîcheur qui convaincra le plus rude des auditeurs. Ceci dit, on n’atterrit pas chez Greenleaf par hasard, n’est-ce pas ? Lisible en toute circonstance, son jazz est plein d’énergie communicative toute entière au service d’une infaillible musicalité. Dans cet album ou le quartet est augmenté d’un saxophone sur cinq morceaux et d’un vibraphone sur deux autres, la musique serpente de ligne en ligne, de vision en vision, soutenue par une rythmique redoutable d’efficacité. L’inspiration est rendez-vous dans chacun des thèmes joués et l’écoute du disque est en soi un pur moment de plaisir. C’est à l’évidence une musicienne sur qui il faut d’ores et déjà compter. Hélas, en parcourant son site, l’on s’aperçoit qu’elle n’a aucune date en France (comme d’autres tout aussi remarquables). A croire que les programmateurs de l’hexagone n’ont pas d’oreilles et aucune curiosité. Ce qui nous énerve grandement mais ça, vous le saviez déjà…
Autoproduction
Le moins que l’on puisse dire de Joel Goodman, c’est qu’il sait s’entourer des meilleurs. Dans ce disque très personnel, on croise la fine fleur du jazz actuel et ils sont si nombreux que l’on pas eu le courage de tous les nommer ci-dessus. En vrac, il y a Donny McCaslin, John Patitucci, Eric Harland, Mino Cinelu, Adam Rogers, Philippe Saisse, Scott Colley, Randy Brecker et bien d’autres. Quant à la musique du leader et compositeur, elle est mélodique et se nourrit de paysages très cinématographiques. Ce n’est pas un hasard puisque Joel Goodman est très réputé et reconnu dans le domaine de la bande originale aux États-Unis. Et comme il ne manque pas d’idée et d’imagination, il plaque sur ses compositions des arrangements d’une grande richesse et d’un grand raffinement. Lyrique de bout en bout, voire même épique, ce voyage musical permet à chaque soliste de prendre ses aises (épatant Donny McCaslin entre autres) et d’emmener l’auditeur dans des contrées variées où s’exprime remarquablement le talent créatif de Joel Goodman.Un disque aux frontières du jazz à découvrir.
https://joelgoodman.bandcamp.com/album/an-exquisite-moment
Doxie Records
Robin mcKelle : voix
Kenny Barron piano
Peter Washington : contrebasse
Kenny Washington : batterie
Accompagnée par un pianiste de légende et une rythmique redoutable, Robin McKelle relève le gant, celui qui consiste à rendre hommage à Ella Fitzgerald tout en restant soi-même. C’est un défi, assurément, et il faut un peu de bouteille avant de s’aventurer dans une telle entreprise. Robin McKelle le fait avec un brio démontrant (s’il le fallait encore) qu’elle est capable d’aborder ce répertoire qui a nourri sa jeunesse avec une réelle finesse. Les années d’expérience n’y sont pas pour rien et la personnalité de ses accompagnateurs, tout trois en phase avec cette musique, la soutiennent avec une efficacité évidente. Le swing est bien là, les nuances aussi. C’est parfaitement musical de la première à la dernière note. Bref, c’est un beau disque à écouter et écoute encore pour en saisir toute la subtilité, notamment pour celles et ceux qui apprécient de retrouver le jazz inspiré de cette époque.