JOHAN FARJOT & FRIENDS . Caravan Party II

Klarthe Records

Hgh Coltman, naissam Jalal, MJ Williams : chant
Daniel Humair, Timon Imbert, Anne Pacéo, Joe Quizke : batterie
Jean Jacques Elangué, Raphael imbert : saxophone
Naissam Jalal : flûte, ney
Mattéo Pastorino : clarinette
Louis Sclavis, Raphael imbert : clarinette basse
Raphael merlin : violoncelle
Felipe Cabrera, Damien Varaillon : contrebasse
Vincent Peirani : accordéon
Johan Farjot : piano

Suite de la Caravan Party sortie en janvier de cette année, la Caravan Party II est tout aussi intéressante que la première. Entre improvisations collectives et titres emblématiques du jazz (Coltrane, Carla Bley, entre autres) ou de la chanson française (en l’occurrence le mythique San Francisco de Maxime Le Forestier), la formation à géométrie variable déploie une belle inventivité. Chaque intervenant (la liste des musiciens est pléthorique et ce ne sont pas les moindres) a le loisir d’exprimer pleinement son talent dans un ensemble où la liberté prime. C’est un disque vivant, au premier sens du terme, qui évolue entre moments de tension, introspection et lâcher prise (la version d’Ida Lupino en solo est épatante). Si les ambiances changent au gré des titres, des improvisations et des acteurs convoqués, l’homogénéité de l’ensemble est toujours conservée, ce qui démontre, s’il le fallait encore, la qualité globale du groupe. Il serait dommage de passer à côté de ce petit bijou de créativité enregistré face à un public partie prenante de l’aventure et qui transmet aux musiciens son énergie positive.


https://www.johanfarjot.fr/


  YONATHAN PELED . Everything’s for the best

Autoproduction

Yonathan Peled : trombone
Alexander Levin : saxophone ténor
Dotan Bergman : guitare
Edo Gur : trompette
Elam Friedlander : contrebasse
Eviatar Slivnik : batterie
Julia Chen : claviers
Nir Graff : basse
Yonatan Guedj : saxophone alto

Invités :

Omar Avital contrebasse
Sam Yahel : orgue

Et voici un disque parfaitement groovy qui devrait faire gigoter les hanches sans effort. Bien réalisé avec une bande de musiciens en place et prêt à en découdre, l’album ne manque pas de jus. Par moment, cela nous a rappelé le Roy Hargrove de « Strasbourg Saint Denis », mais aussi l’ambiance West-Coast des années quatre-vingt et, d’une manière générale, tous les genres de jazz qui donnent aux corps un irrépressible désir de mouvement. L’enregistrement a dû être joyeux ! Le leader n’est pas omniprésent, il sait laisser de l’espace à son collectif qui d’ailleurs ne se gêne pas pour enchaîner les soli avec à-propos. Seul l’avant dernier morceau ralentit un peu et, à vrai dire, c’est une ballade assez convaincante avec un beau crescendo s’étirant lentement. Le dernier morceau, celui qui donne au disque son titre va chercher le rythme sur des côtes ensoleillées et conclut avec un bel aplomb une somme de titre originaux quine manque pas de sel. Faites-vous une idée par vous-même.


www.yonathanpeled.com


  JOSHUA REDMAN . Where we are

Blue note Records

Joshua Redman : saxophone ténor
Gabrielle Cavassa : chant
Aaron Parks : piano
Joe Sanders : contrebasse
Brian Blade : batterie

Invités :

Kurt Rosenwinkel : guitare
Peter Bernstein : guitare
Nicholas Payton : trompette
Joel Ross : vibraphone

Il y a bien longtemps que nous n’avions écouté Joshua Redman. Dans ce disque, son premier pour Blue note, il offre à l’auditeur un disque de jazz très roots et fait découvrir à celles et ceux qui ne la connaissaient pas encore la fort talentueuse Gabrielle Cavassa, chanteuse américaine aux racines italiennes, (voire son disque éponyme paru en 2020). Avec une équipe de costauds pris sur le haut du panier (voire sur la anse) et des invités du même acabit, le fils de Dewey déploie une thématique basée sur la géographie américaine et utilise des titres se référant à tel ou tel lieu (Going to Chicago, Alabama, etc.). L’ensemble est d’un classicisme à toute épreuve, si l’on excepte une ou deux digressions plus contemporaines à la marge, et si chacun fait le boulot avec une réelle inspiration, c’est bien Gabrielle Cavassa qui fait la différence avec un phrasé magnifique, une élocution parfaite et une aptitude naturelle à habiter les textes qui fait mouche en toute occasion. On remercie donc Joshua Redman qui, vu son statut, lui donne la possibilité d’être découverte par le grand nombre.


https://www.joshuaredman.com/


  ART BLAKEY & THE JAZZ MESSENGERS . 13 mai 1961

Frémeaux et associés

Art Blakey :batterie
Wayne Shorter : saxophone
Lee Morgan : trompette
Bobby Timmons : piano
Jymie Merritt : contrebasse

Voilà la recension complète d’une soirée à l’Olympia déjà partiellement parue en 1993 d’un concert d’Art Blakey et de ses Jazz Messengers. Et même si Blue Note a sorti en 2021 un concert de janvier 1961 avec la même équipe de furieux, ce disque possède le mérite de l’exhaustivité. Deux sets, 20 titres en trois Cd, avec un son d’époque. C’est l’âge d’or de la formation. Le saxophoniste s’appelle Wayne Shorter et le batteur le définit comme l’étoile montante du jazz, le trompettiste se nomme Lee Morgan, le pianiste Bobby Timmons et le contrebassiste n’est autre Jymie Merritt. La musique est fiévreuse, cela ne joue pas à l’économie, et le public est en folie, pire qu’à un concert de rock ! Les soli fusent de toutes parts et Blakey ne fait rien pour calmer sa troupe, bien au contraire. Naturellement, les morceaux emblématiques du groupe (et de l’époque) sont présents : Moaning, Blues March, Night in Tunisia, etc. De quoi satisfaire les nostalgiques mais aussi, faire découvrir aux plus jeunes un âge du jazz où ce dernier était à son apogée. Ce disque est donc un témoignage, un moment d’histoire, et cela justifie sa parution.


https://www.fremeaux.com/fr/7036-art-blakey-the-jazz-messengers-live-in-paris-3561302586229-fa5862.html