c’est la rentrée et les nouveautés s’accumulent dans la boîte aux lettres comme dans la boîte mail. Et on ne peut pas tout chroniquer.
Artworks Records
Micah thomas : piano
Adam O’Farrill : trompette
Immanuel Wilkins : saxophone alto
Nicole Glover : saxophone ténor
Caleb Smith : trombone
Kanoa Mendenhall : basse
Kweku Sumbry : batterie
Micah Thomas est l’une des nouvelles sensations du jazz américain, avec Emmanuel Wilkins que l’on retrouve dans cet enregistrement, et ce n’est pas usurpé. Nous l’avions écouté en solo, en trio, et le voilà maintenant, dans ce disque, à la tête d’un septet de jeunes loups capté en public. Pour le pianiste et compositeur, il s’est agi de représenter les paysages naturels (un paysage artificiel est-il un paysage ?) dans leur diversité. Nourrie d’influences musicales diverses, sa musique emprunte des chemins sinueux, fruit d’une écriture riche et complexe, qui permettent au groupe dans son ensemble de porter une voix assez originale. Le pianiste affirme : « je voulais créer une collection de morceaux offrant une expérience cathartique et massive à la fois pour les interprètes et le public. Il s’agit de capturer la camaraderie et le débordement d’idées que procure la rencontre d’un grand groupe de musiciens entre eux. » On ne dira pas mieux. Néanmoins, nous avons trouvé l’ensemble un peu trop intellectuel à notre goût et, si nous avons apprécié la finesse et la fertilité des idées musicales mises en place, nous n’avons adhéré que du bout des oreilles. A vous de voir.
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Mack Avenue
Mike Stern : guitare, choeurs (9)
Chris Potter : saxophone ténor
Jim beard : piano, claviers
Christian McBride : basse (1.2.3.6.8), contrebasse (7.10.11)
Antonio Sanchez : batterie
Leni Stern : ngoni ‘1.5.8)
Richard Bona : basse (4.5.9) , chant (5.9)
Dennis Chambers : batterie (4.5.9)
Bob Franceschini : saxophone soprano (5), saxophone ténor (4.9)
Quand Mike Stern (1953-) fait un disque, il appelle ses potes et cela fait un combo de luxe (voir ci-dessus) dont on est sûr qu’ils feront de la musique de qualité. Le guitariste du Massachusetts étant de son époque, il fait aujourd’hui encore une musique de son époque, une forme de jazz rock fusion mélodique à souhait. On aime ou on n’aime pas. Ce que l’on peut dire, c’est que la musique proposée dans cet album est tirée au cordeau. Là-dessus, aucun problème, c’est du lourd porté des musiciens XXL que l’on n’imagine même pas prendre en défaut. On peut également certifier que cela nous rappelle notre jeunesse (enfuie). Cela suffit-il à faire de cet enregistrement un marqueur dans la discographie pléthorique de Mike Stern un marqueur indélébile ? On en doute un peu bien que la diversité des genres parcourus par le guitariste soit plus ouverte que par le passé. C’est naturellement virtuose (vu les lascars convoqués, c’est normal nous direz-vous), parfaitement en place, le spectre de Miles dernière période plane ici ou là, et l’on sent que les musiciens présents ont pris plaisir à jouer ensemble. On vous laisse vous faire une idée.
LA C.A.D.
Guillaume De Chassy : piano
André Minvielle : voix
Géraldine Laurent : saxophone alto
Un hommage à Charles Trenet ? Pourquoi pas, après tout, le fou chantant est présent dans l’imaginaire collectif, notamment grâce à quelques chansons qui ont traversé le temps. On sait aussi que Guillaume De Chassy ne rate jamais ses projets. L’idée de rappeler à notre mémoire avec une formation réduite à sa plus simple expression le débit de l’eau ou l’âme des poètes, et j’en passe, est à coup sûr une excellente idée. André Minvielle, tout en retenue et en assurance, s’approprie les textes du narbonnais, Géraldine Laurent, dans un souffle redoutable de précision, le poétise en douceur et Guillaume De Chassy lie l’ensemble avec l’aisance pianistique déconcertante qui le caractérise. Le minimalisme musical mis en place par le trio (le duo piano saxophone aussi) nous a rendu Charles Trenet agréable car, avouons-le ici, l’individu nous a toujours débecté. Il n’en demeure pas moins que ses chansons faussement naïves font sens dans ce contexte grâce au travail d’appropriation remarquable effectué par Guillaume De Chassy et ses acolytes. Un pari réussi haut la main.