MATT WILSON’S CHRISTMAS TREE-O . The Shape of Christmas to Come

Palmetto Records

Jeff Lederer : saxophone
Paul Sikivie : contrebasse
Matt Wilson : batterie
invités :
The Treedom sisters : Mary LaRose, Audrey Wilson and Gregory Rodriguez : voix
Dawn Clement : piano (9)

Il semblerait que Nils Landgren n’ait pas fait de disque de Noël avec ses amis cette année. Rassurez-vous, on vous a trouvé la pépite jazz qu’il vous faut, loin de Tino R. et des P’tits Loups et autres machins bidules bien sirupeux. C’est le batteur Matt Wilson qui vous la propose. Avec Jeff Lederer et Jerome Jennings, ils se produisent depuis une quinzaine d’années mais ce n’est que leur deuxième enregistrement « spécial Christmas » et il vaut son pesant de cacahuètes. Entre deux chants idoines, on trouve le « Under Pressure » de Bowie Mercury et, sachez-le, ces joyeux lutins adorent Ornette Coleman, même si Jeff Lederer s’inspire de Yoko Ono pour écrire un nouveau chant de Noël. Il s’agit, malgré l’emballage du Cd à la hauteur de l’événement annuel, d’un disque de pur jazz réalisé par des costauds qui par le passé ont invité dans leur trio des petits rigolos comme Bill Frisell, Jason Moran, Joe Lovano, Kurt Elling, Christian McBride, Esperanza Spalding, Nels Cline, Cecile McLorin Salvant et on en passe. Vous l’avez compris, c’est très beau cadeau pour les fêtes. On dira même que l’offrir aux enfants est une bonne œuvre sinon une obligation (leurs oreilles sont plus ouvertes que celles de bien des adultes).


https://www.mattwilsonjazz.com/


  GEORGE CABLES . I hear echoes

Highnote Records

George Cables : piano
Essiet Essiet : contrebasse
Jerome Jennings : batterie

Octogénaire depuis peu, George Cables poursuit une carrière trop discrète à notre goût. C’est hélas ce qui arrive souvent à des musiciens considérés comme sideman même quand il publie des disques sous leur nom ; si l’on considère l’ensemble des Cds où il apparaît, on voit soudain que l’on a affaire à un cador qui n’a fréquenté que le gratin : les Jazz Messengers, Sonny Rollins, Dexter Gordon, Art Pepper et on en passe quelques dizaines… Et cela paraît bien normal. George Cables possède un toucher d’une finesse exceptionnelle, un art du discours d’une rare élégance et un groove si naturel qu’il n’a pas besoin de forcer son jeu pour le faire passer. Comme en sus il est toujours bien accompagné, ces disques en trio sont des petites merveilles et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Entre standards et compositions originales (qui ressemblent à s’y méprendre à des standards…), le pianiste distille un art musical parfaitement intemporel que l’on écoutera encore quand toutes les modes auront passé.


https://georgecables.com/


  DEVIN GRAY . Melt all the guns II

Rataplan Records

Devin Gray : batterie
Ralph Alessi : trompette
Myslaure Augustin piano

Nous connaissons tous Ralph Alessi, n’est-ce pas ? Nous sommes moins nombreux à savoir qui est Devin Gray, leader de ce disque, et on découvre Myslaure Augustin, jeune pianiste basée à Strasbourg, promise selon nous à un grand avenir. Comme beaucoup de musiciens de nos jours, le batteur compose autour de ses préoccupations, traduisant ainsi une sorte d’engagement dans la société qui l’entoure (ou le cerne). Sa musique est emplie d’une tension qui prend l’auditeur à la gorge dès le premier morceau. Construite pour déborder des cadres, à la recherche d’une forme de vérité musicale individuelle remarquablement partagée avec le trompettiste et la pianiste, sa musique développe une énergie quasi primale qui fait du bien aux oreilles. Les trois musiciens sont juste épatants et l’alchimie évidente qui les lie est un vrai cadeau. C’est inventif et intrépide, grand ouvert sur tous les possibles, et furieusement vivant. Bref, il serait dommage d’ignorer cette nouveauté, surtout que Noël approche…


https://devingraymusic.bandcamp.com/album/melt-all-the-guns-ii


  DMITRY BAEVSKY . Rollercoaster

Fresh Sound New Talent

Dmitry Baevsky : saxophone alto
Peter Bernstein : guitare
David Wong : contrebasse
Jason Brown : batterie

Dmitry Baevsky a choisi son camp depuis longtemps. Il baigne ses auditeurs dans un jazz qui mêle classicisme et contemporanéité. L’une de ses particularités est d’être toujours bien accompagné. Ici, en lieu et place du piano, c’est l’immense Peter Bernstein qui apporte avec sa classe guitaristique un autre mood. Autour de standards et de compositions personnelles, le quartet développe avec une autorité paisible un jazz aisément lisible, ce qui n’est pas un reproche. L’album s’ouvre et se ferme par un duo avec le guitariste. Entre les deux, des atmosphères contrastées satisferont les plus exigeants car elles dénotent, à tout moment, d’une écoute attentive de l’autre, une forme de modestie complice entre musiciens qui fait merveille et dévoile une réelle profondeur et une musicalité affirmée, la rythmique impeccable étant pour les autres thèmes un atout non négligeable ; c’est d’autant plus étonnant que l’enregistrement s’est déroulé sans préparation en une seule séance de six heures.

https://www.dmitrybaevsky.com/