Dans le Vaucluse, à Pernes-les-Fontaines, Gérard de Haro a mis sa passion en musique.
Il en est des lieux comme des gens avec lesquels le "courant" passe tout de suite.
Nous savions depuis déjà bien longtemps que les studios " La Buissonne " à Pernes-les-Fontaines ( Vaucluse) faisaient partie de ceux-là mais n’avions pas encore eu l’opportunité de nous y rendre.
C’est chose faite depuis une belle journée de septembre 2012 où nous avons assisté à l’enregistrement du futur album du sextet franco-américain "Constellation" réuni par Christophe Marguet (lire ici !).
Nous avons ainsi pu vérifier les dires des musiciens qui nous parlent de "La Buissonne" comme d’un "confortable cocon" dans lequel ils peuvent exprimer leur musique "en toute sérénité".
Venir enregistrer à Pernes-les-Fontaines, c’est une parenthèse dans le rythme trépidant auquel ils sont soumis la plupart du temps. C’est une "mise au vert" qui leur permet de se concentrer uniquement sur leur musique.
A l’origine, il y a la passion de l’homme qui a créé ces studios en 1987 avec deux amis d’enfance. Pour Gérard de Haro, c’était un rêve, comme une évidence pour le musicien qu’il est, formé aux techniques du son.
Et cela fait bientôt 26 ans que cela dure !
Aujourd’hui, un millier d’albums comporte la mention "enregistré aux studios la Buissonne à Pernes les Fontaines".
De renommée internationale, spécialisés dans la prise de son acoustique, les studios bénéficient de la reconnaissance des professionnels dans tous les domaines : jazz et classique, bien sûr, mais aussi rock, world, variété, musique contemporaine et musiques de film !
L’envie de partager, de transmettre, étant la clé de voûte de cette aventure, et après avoir travaillé pendant plus de quinze ans pour les plus grands labels, la production est devenue incontournable et "La Buissonne" a créé sa propre collection.
Le label, distribué par Harmonia Mundi a vu le jour en 2003.
Rêve, passion, il faut bien plus que cela pour qu’une entreprise comme "La Buissonne" fasse parler d’elle comme elle le fait aujourd’hui.
> Il faut d’abord des oreilles en or et une culture musicale qui dépasse "l’entendement".
Gérard a su s’entourer de formidables ingénieurs du son qui, outre leurs compétences techniques, adhèrent à l’esprit de la maison.
C’est Nicolas Baillard qui était aux commandes de la console lors de notre visite et nous l’avons vu ciseler comme un orfèvre la matière précieuse que lui confiaient les musiciens.
La "technique" du son, même si elle est au plus haut niveau, semble un mot impropre aux studios "La Buissonne" ; on a plutôt à faire à la "vie" du son.
> Il faut de la patience, beaucoup de patience, une capacité d’écoute pour la musique mais aussi pour les doutes des artistes. Et puis, des neurones branchés en permanence sur la sensibilité musicale de chaque soliste, comme pour anticiper ses désirs.
Les échanges à mi-mots, à mi-notes entre le génie du son et les musiciens, finissaient de nous convaincre que l’homme de l’ombre de la salle de régie peut être un membre à part entière de la formation qu’il enregistre.
> Il faut un matériel époustouflant, il y est mais on y trouve aussi des instruments de "caractère" qui font sa réputation, comme le magnifique piano Steinway Grand Concert et la "vieille" batterie Ludwig.
> Il faut une puissance de travail au-delà des bornes du "raisonnable" et de l’énergie, beaucoup d’énergie pour gérer cette entreprise qui ne permet guère aux ingénieurs du son de reprendre leur souffle.
En plus de l’essentiel lié à la musique, Gérard de Haro, Nicolas Baillard et Mohn Pincemin ( le nouveau de l’équipe) assurent aussi tout le reste : accueil, courriers, entretien du lieu, comptabilité, communication...et plus encore.
> Il faut une volonté de rendre les musiciens heureux et ça, ce n’est pas dans la fiche technique du studio mais à les entendre en parler et à écouter les disques qui en sortent, il faut croire que la magie opère.
Gérard de Haro, met l’Humain en tête de gondole et s’applique au partage d’émotions et de rêve à travers la musique.
Éthique et esthétique sont les maîtres mots de cette entreprise qui ne se laisse pas dominer par des concessions économiques ou commerciales.
On ajoutera à tout cela qu’à "La Buissonne" :
> dedans, le paradis de la technique s’allie à une déco "comme à la maison", où on se sent bien : canapés, photos, instruments d’ici et d’ailleurs, petites lampes qui créent l’ambiance "cocooning".
> dehors, il y a le ciel, le soleil et... pas la mer... mais un petit village de Provence, la cité aux quarante fontaines, où l’eau coule sur toutes les places.
Il faut avouer qu’entre les prises, faire la pause repas sur une terrasse provençale ressource sans doute mieux les musiciens que sur celle d’un boulevard parisien.
Si les studios "La Buissonne" nous interpellent ainsi, c’est que même s’ils sont ouverts à d’autres musiques que le jazz, ils font "jaser" dans le milieu du jazz tant ils en ont l’esprit.
Un groupe de rock atypique, PHOSPHENE y a enregistré en 2010 un album intitulé "L’essentiel est invisible" et c’est exactement ce que nous ressentions en quittant La Buissonne.
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Les disques du label La Buissonne sont distribués par Harmonia Mundi.
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