et non impro à gogos

Ce soir, le Triton économise sur les frais généraux : pas besoin de pupitres ni de papier musique. Louis SCLAVIS, clarinettes et sax soprano, Hasse POULSEN, guitares et bidouilles électroniques et Edward PERRAUD, batterie et autres bidouilles, nous la jouent « wireless et wifi » entre eux. Nul besoin, pour eux, de se concerter et se demander « on leur joue quoi ? ». C’est improvisation ad libitum ( pléonasme, non ? ).

Ils sont simplement les instruments résonateurs de flux de musique venus on ne sait d’où et qui leur coulent du bout des doigts. Peu importe qui commence : leur musique a l’air d’être toujours là, disponible. On dirait des sourciers dont la baguette de coudrier est l’instrument de musique.

Hasse Poulsen
© Culturejazz 2008

Un set d’une heure où ils co-construisent un quelque chose de beau et prenant. Un observateur curieux pourrait remarquer que se jouent entre eux des ressemblances, des confluences, des prolongements, des éloignements, des séparations, des frottis irritants, des boucles insistantes et lancinantes, des idées lancées, abandonnées puis reprises, des mises en retrait, des ruptures, des harmonies ponctuelles en forme de blues avorté, des silences.

Le second set, plus électronique, aussi magnifique, nous emmène jusqu’à ce moment particulier où il faut en finir. L’un peut avoir accompli son parcours quand l’autre a encore un petit quelque chose à raconter qui stimule le troisième et relance le premier et tous s’y retrouvent dans une attention et une patience partagées.

C’est comme une invitation à un long voyage imaginaire ( chamanique ? ) qui nous emporte, et chacun trouvera ses images personnelles, d’un long panoramique en Mongolie à une rue achalandée et animée en passant par un atelier bruyant et animé, un jardin calme et recueilli, un bal en plein air, un piétinement rituel pour faire venir la pluie, etc....
Quelle incroyable liberté et inventivité chez ces musiciens.

Prochaine soirée de cette carte blanche à SCLAVIS : en trio avec BEARZATTI et CHEVILLON. Ça va déchirer grave !


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