...Ça c’est Palace !

J’aimerais revenir sur un événement d’importance. Dans le cadre du Festival de jazz annuel de Monte Carlo, la soirée très prometteuse à l’Opéra.. Pensez, un hommage au grand John Coltrane rendu par l’immense pianiste de toute une carrière, McCoy Tyner, et par un autre qui a peut-être failli l’être, Steve Kuhn.

Steve Kuhn possède un style assez original qui n’est pas sans appeler quelque interrogation. Sa musique se pose-t-elle en évidence ou bien faut-il la creuser ? Nous avons pour cela le disque avec Joe Lovano et la réponse est oui, il faut la creuser, le concert va trop vite.

Du reste, lorsque Steve Grossman vint se joindre au trio, la fluidité du jeu de Kuhn reprit ses droits. Grossman ! Quel son , quelle verdeur ! Miles Davis ne s’y était pas trompé, qui l’avait engagé.

C’est un fait, McCoy Tyner est plus que très fatigué. Le seul rescapé du quartet mythique de Coltrane ne redevient lui-même que devant son clavier, tel Rollins pointant son sax vers le ciel.
Il joue toujours avec une grande vigueur, même s’il faut oublier le phrasé main droite et les accords main gauche qu’il prodiguait à Trane. Tyner n’est plus un accompagnateur, il est devenu un concertiste.

Et quand Gary Bartz entra dans la danse, de beaux thèmes puissants dans le style de Passion dance donnèrent tout le bonheur que l’on peut demander d’une telle soirée.

Pour ce qui est du Tribute au maître, Kuhn and Co terminèrent par Impressions et la McCoy Inc joua un thème du sublime Blue train, probablement Moment’s notice.

Grande qualité de l’accueil, on se sent bien chez Mme SBM. Et quel plaisir de retrouver les amis,
salut Ronan.

Un vœu pour la prochaine édition, voire avant : le double quartet de Wayne Shorter/Lee Konitz, à la manière du Free jazz d’Ornette Coleman. Ou Archie Shepp jouant les ballades d’Ellington devant le big band de Laurent Mignard.


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