Le pianiste israélien Omri Mor se produisait à Marseille avec son trio le 18 novembre. Un musicien plus que prometteur selon Michel Delorme.
Mesdames et Messieurs ( et enfants s’il y en a ), je viens d’assister à l’émergence d’un pianiste et musicien de très très haut niveau.
Dans la très agréable petite salle de l’Atelier des Arts en ce 18 novembre, le pianiste se présente en compagnie de Gilad ABRO, bassiste, et de Noam DAVID, batteur.
Suivront des morceaux puisés dans le patrimoine du bassin méditerranéen et arrangés par Omri, Farhat al cid pour le Maroc, Ramel al maya pour l’Algérie, Samai pour l’Égypte, Zidan ( sans e ! ) pour l’arabo-andalou. Il faut dire que le trio se nomme l’ANDALOUJAZZ PROJECT.
Des musiques prenantes, lancinantes, tournoyantes comme mille derviches, et si chères à nos coeurs méditerranéens.
D’autre part, dans les festivals, concerts ou club gigs, il serait bon d’inclure des originaux connus, comme A night in Tunisia de Dizzy, Billie’s bounce de Parker ou le titre de celui-ci qu’il joua à la balance, Flamenco sketches de Miles, Olé ou India de Coltrane. Et surtout des ballades, il en existe des sublimes comme It never entered my mind, Skylark, A portrait of Jenny, My one and only love, Moonlight in Vermont, et qui ne sont pas rabâchées. C’est précisément sur les ballades que le talent d’un jazzman prend toute sa dimension... ou non. Car si l’ouverture aux musiques que présente Omri Mor est extrêmement bien perçue en ce moment, ( Joachim Kühn, Bojan Z .....), il conviendrait de ne pas en faire un unique fonds de commerce.
Mon copain Jean-Pierre, déjà fort pertinent dans le bon coup du concert Wayne Shorter, a été impressionné à juste titre par l’aisance qu’a Omri d’opérer des ruptures de tempo dans la douceur,
En la personne de Noam David, on tient un batteur d’une grande sobriété attentive qui n’est jamais meilleur que lorsqu’il se déchaîne comme dans le rappel Atlas (at last ! ). Il fut gravement handicapé par une installation technique défaillante mais assura cependant.
Grand moment d’émotion pour les intimes, Gilad jouait sur la contrebasse du regretté Roger Luccioni, qu’avait prêtée sa veuve Anne-Marie dont la présence honora symboliquement cette soirée. Présences « notables » également de Mme Peri-Probstein, Consul d’Israël à Marseille, de Pascale Nataf, Attachée Culturelle du Consulat, de Daniel Herman, Adjoint à la Culture du 9eme, d’Anne-Marie d’Estienne D’Orves, citée plus haut, Conseillère Municipale déléguée au Festival de Jazz des 5 Continents, entre autre, festival dont le Directeur Artistique Bernard Souroque était également présent. Il avait du reste programmé le trio au cours de l’édition 2010 du festival de l’enchanteur Palais Longchamp, et tenez-vous bien, en ouverture du faramineux quartet de Chick Corea. Enfin, présence de Kate Krasuski, de la nouvelle Agence Go Between, qui veille aux destinées d’Omri Mor.
Pour le moment, le trio s’est également produit avec succès au Sunset en juillet, au festival de la Côte d’Opale et au New Morning ce novembre.
D’omri Mor, Avishai Cohen dit « il pourrait bien devenir une des stars montantes du jazz ».
J’ajouterai pour ma part que le sommet n’est plus très loin.
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Je dédie cet article à la mémoire de mon ami Roger Luccioni (Michel Delorme)
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