Un livre bourguignon et quatre disques pour clore 2011...

Une fois n’est pas coutume, nous commencerons par un livre avant de revenir aux disques !

# sommaire :
Michel PULH : "Au fil du jazz - Bourgogne 1945-1980" | Maria Laura BACCARINI : "Furrow - A Cole Porter tribute" | Dave LIEBMAN - BRUSSELS JAZZ ORCHESTRA : "Guided dream" | MAHIEUX "FAMILY LIFE" QUARTET : "Peaux d’âmes" | Marc PERRENOUD Trio : "Two lost churches" |

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  Michel PULH : "Au fil du jazz - Bourgogne 1945-1980"

Michel PULH : "Au fil du jazz - Bourgogne 1945-1980"
Éditions du Murmure & CRJ Bourgogne / sept. 2011

> Éditions du Murmure - septembre 2011

Ceux qui ignorent encore que le Bourgogne est aussi une terre de jazz (lequel s’accommode fort bien avec la bonne chère et les vins fins) devront ouvrir (et lire) ce bel et volumineux ouvrage écrit par Michel Pulh. On y découvre que, depuis la Libération, les musiciens de jazz (et pas les moindres !) se sont produits dans une région française qui a su accueillir et cultiver cette musique. Là se sont développés des lieux pépinières qui ont permis (et permettent toujours) à nombre de jeunes talents de se faire une place dans l’univers du jazz.
Au delà qu’un travail d’historien, Michel Pulh, journaliste et militant de la culture, propose le regard (et l’écoute) d’un passionné qui vit au rythme du jazz dans toute sa diversité au cœur de sa région.
L’édition de cet ouvrage "capitalise" le travail de recherche effectué par l’auteur pour la rubrique "Carnets d’époque 1945/1980" publiée depuis 2006 dans le magazine Tempo du Centre Régional du Jazz en Bourgogne. C’est tout naturellement Roger Fontanel, directeur du CRJ Bourgogne, qui en a signé la préface.

.::Thierry Giard: :.

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  Maria Laura BACCARINI : "Furrow - A Cole Porter tribute"

Maria Laura Baccarini - Furrow
Abalone productions, 2011

> Abalone Productions AB007 - Distribution Musea

Maria Laura Baccarini : voix / Régis Huby : Violon, violon électrique, violon tenor electro-acoustique, électronique / Roland Pinsard : clarinette, clarinette basse / Olivier Benoit : guitare électrique / Guillaume Séguron : guitare basse, contrebasse / Éric Échampard : batterie

01. Anything Goes / 02. I Get a Kick Out of You / 03. Just One of Those Things / 04. So in Love / 05. What Is This Thing Called Love / 06. My Heart Belongs to Daddy / 07. I’ve Got You Under My Skin / 08. Too Darn Hot / 09. It’s De-Lovely / 10. Night and Day / 11. Ev’ry Time We Say Goodbye / 12. Love for Sale - Compositions de Cole Porter, arrangements de Régis Huby

Si vous êtes un fan absolu de Cole Porter et des comédies musicales de Broadway, si vous marquez un penchant notable pour le be-bop, si vous fondez en écoutant June Christy, vous détesterez ce disque.
Non pas qu’il soit mauvais, loin de nous l’idée de le descendre. Seulement plus qu’un tribut, c’est une re-création des standards immortels que vous connaissez si bien. Régis Huby les arrange à sa manière, très contemporaine, et l’on sent même une filiation avec le projet d’Yves Rousseau sur Ferré, ce qui ne doit étonner personne. Maria Laura Baccarini possède un bel organe, très expressif, voire assez éruptif, qui sied comme un gant aux mélanges électro-acoustiques mis en place par le violoniste.
Disque aux climats changeants ne ménageant pas les surprises, il intéressera les auditeurs sans à priori, par ses qualités musicales évidentes. Par moments quelque peu emphatique (j’ai songé par instant au groupe Kansas de mon adolescence...), il brille plus à notre sens dans le traitement rythmique novateur choisi par un Régis Huby, très présent, qui dirige les débats musicaux avec le talent qu’on lui connait.

.: : Yves Dorison: :.

> Les avis sont partagés dans la rédaction de CultureJazz : lire ici l’avis de Thierry Giard ! ( OUI , on aime !)

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  Dave LIEBMAN - BRUSSELS JAZZ ORCHESTRA : "Guided dream"

BRUSSELS JAZZ ORCHESTRA DAVE LIEBMAN - Guided dream
Prova records, 2011

> Prova Records 1102 CD15 - disponible sur www.provarecords.com

Dave Liebman : saxophones soprano et ténor / Brussels Jazz Orchestra

01. Gazelle / 02. M.D. / 03 Off Flow / 04. Papoose / 05. Off a Bird / 06. Picture of Dorian / 07. Move on Some / 08. In a Sentimental Mood

Allez ! Vous prenez l’un des meilleurs big-bands en exercice sur la planète, un ensemble vraiment énergisant et bourré de talents individuels, vous ajoutez un saxophoniste aussi puissant que cultissime, Dave Liebman, vous mettez le tout sur une scène et vous lâchez les chevaux.
Les arrangements vont du plus classique et au plus original. On note tout au long du disque, l’osmose entre l’invité et la formation, l’envie d’en découdre qui habite chaque musicien. C’est un vrai bonheur que ce disque qui donne à écouter une musique savamment simple au groove terriblement efficace. Juste une remarque au passage : l’enregistrement date de 2006, il sort en 2011, à croire que pendant plus de quatre ans on a cherché quelle portion d’autoroute mettre en photo sur la pochette. Dommage.

.: : Yves Dorison: :.

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  MAHIEUX "FAMILY LIFE" QUARTET : "Peaux d’âmes"

MAHIEUX "FAMILY LIFE" QUARTET : "Peaux d’âmes"
Circum-Disc / Anticraft / MVS & Les Allumés du Jazz

> Circum-Disc CIDI1001 - distribution Anticraft / MVS et Les Allumés du Jazz

Géraldine Laurent : saxophone alto / Olivier Benoit : guitare / Nicolas Mahieux : contrebasse / Jacques Mahieux : batterie et voix / +/ Jérémie Ternoy : Fender Rhodes sur 4, 6, 8

01. Flip (Shelly Manne) / 02. 45° angle (Denzil Best) / 03. Mank de Monk (J. Mahieux) / 04. Be Serious (Robert Wyatt) / 05. Mirrors (Joe Chambers) / 06. Station debout pénible (Manuel Denizet) / 07. PeeWee (Tony Williams) / 08. Punt (Joe Baron) / 09. Jack’s Blues (Robert Creeley / Jacques Mahieux) – Enregistré à Malakoff en mai 2011 -

Après Franche Musique, paru en 1999 (label Hopi), on retrouve le même trio de base avec les Mahieux père et fils (Jacques et Nicolas) et le guitariste Olivier Benoit. Cette fois, la saxophoniste alto Géraldine Laurent succède à Vincent Mascart (autre saxophoniste de talent) pour impulser un souffle neuf, une énergie féminine sans faiblesses à un quartet éblouissant.
En bon chef de famille, Jacques Mahieux fixe un cadre : saluer ses batteurs-compositeurs favoris. Il a rassemblé sa famille en veillant bien à ce que chacun puisse trouver les espaces nécessaires pour s’exprimer avec sa personnalité sur des compositions aux climats diversifiés. Derrière ses fûts et ses cymbales, il ordonnance la structure musicale, impulse le rythme et fait fructifier les riches idées émises par l’un et l’autre. Volontiers tranchant et musclé dès que s’exprime la guitare très libre d’Olivier Benoit, le jeu du batteur devient plus souple, swinguant avec élégance pour soutenir les propos d’une Géraldine Laurent qui illumine ce disque.
"Papa" Jacques n’a pas perdu son goût pour le chant et à deux reprises, il pose ses baguettes pour laisser s’exprimer sa voix de bluesman au timbre inimitable. Un vrai régal.
"Peaux d’Âmes", un bien joli titre de conte de fée pour ce superbe disque d’un grand conteur qui vit l’histoire du jazz sans aucun passéisme, en prise avec son époque et l’énergie du présent incarnée par sa jeune famille. De notre point de vue, un des disques les plus réussis de cette année 2011.

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  Marc PERRENOUD Trio : "Two lost churches"

Marc Perrenoud Trio - Two lost churches
Double moon records, 2011

> Double Moon Records DMCHR 71095 - distribution Intégral Musique

Marc Perrenoud : piano / Marco Muller : contrebasse / Cyril Regamey : batterie

01 Big Pope / 02. Autumn Leaves / 03. Two Lost Churches / 04. Gospel / 05. Swisswalk / 06. Mantas Playground / 07. Corbin Drive / 08. You’d be so nice to come home to

Nous avions aimé le premier enregistrement du trio, Logo, il en va de même avec ce Two lost churches. Alors que dire de plus ? Simplement que Marc Perrenoud et sa rythmique excellent toujours autant dans les ballades, qu’il y a toujours dans les tempi les plus rapides cette énergie si particulière à son trio, que les compositions développent plus les vues originales de leur auteur que celles des références que l’on entrevoyait dans le premier CD, qu’inévitablement le binaire est présent, qu’enfin, le standard qui clôt le disque nous laisse espérer qu’ils en jouent plus systématiquement.
Bref, c’est un beau disque, pétri de qualités, par un trio qui tourne depuis 2007, et cela s’entend, croyez-moi. Du mordant et de la finesse pour un jazz contemporain qui ose encore faire référence au jazz.

.: : Yves Dorison: :.

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