Noah Preminger quartet (24/08/2012)

Le musée Guggenheim de Bilbao organise pendant les fêtes de la ville, l’Aste Nagusia (la grande Semaine) plusieurs concerts de jazz. Je n’ai pu assister qu’au dernier, celui du quartet de Noah Preminger.
Il a eu lieu dans l’Atrium du musée, d’une hauteur de plafond de 55 m, ce qui donne un bel écho. La scène est sous un plafond raisonnable et les chaises sont disposées dans le vaste espace de circulation. Placé au 2ème rang, le son était correct et le public, d’une moyenne d’âge cinquantenaire, a été très sage. L’horaire était espagnol, début du concert à 23.15 (après le feu d’artifice) pour un set de 1h30.

Noah Preminger Quartet au musée Guggenheim de Bilbao.
© Philippe Paschel

Comme souvent de nos jours, les musiciens ont joué des arrangements écrits, sur un répertoire varié qui mélangeait des standards (All the things you are, Body and Soul, Trane’ s blues, Until the real thing comes along), des thèmes modernes (The host de Paul Motian) et des originaux (The Morgentown, K., 5000 ft).

Ben Monder à Bilbao - Naoh Preminger quartet
© Philippe Paschel

On connait Ben Monder, qui est venu en France récemment avec Tony Malaby (Sunset, mai 2012). Ce guitariste mêle dans la même phrase un jeu en note simple et en accord, utilisant la saturation et divers effets. Il a été naturellement le principal soliste avec le lideur. Son premier solo avait été extrêmement “sale” et le saxophoniste lui a demandé d’être plus “clair”, sans doute en observant le public. Son solo sur Body and Soul a été très curieux, une succession d’accords, sur un rythme régulier, indépendamment de la structure rythmique du thème.
Le bassiste a assuré une rythmique régulière et a joué son rôle dans les passages d’improvisation hors tempo.
Le batteur joue les coudes au corps, ce qui entraîne un manque d’amplitude du mouvement de frappe sur les cymbales et, par conséquent, de la sonorité de l’instrument, joint à un abus de la caisse claire, un peu agaçant.
Noah Preminger (Brooklyn, 2 juin 1986) est un saxophoniste au son large qui devient plus suave dans l’aigu, comme tous les saxophonistes post-coltraniens. Ses improvisations ont été souvent des égrènements d’accords montants et descendants, donnant une musique plus agréable qu’originale. Plusieurs pièces étaient sur un tempo lent, comme des hymnes, avec des passages d’exaspération en improvisation collective, où ressortaient les duos avec Ben Monder.
Le groupe semble très cohérent. À suivre.

Noah Preminger quartet - vendredi 24 août 2012, Musée Guggenheim de Bilbao - avec Noah Preminger (saxophone ténor), Ben Monder (guitare) , Masao Kamaguchi (contrebasse) et Colin Stranahan (batterie) -


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