Sylvain Cathala en trio pour un enregistrement live au Périscope.

> Le Périscope, Lyon le 20 décembre 2012

Nous avons vu et écouté le trio de Sylvain Cathala au Hot Club, il y a plus d’un an je crois. Franck Vaillant remplaçait Christophe Lavergne et la musique était à la hauteur des exigences de ce trio connu pour la richesse complexe de son écriture. Hélas, ce soir-là, la salle était vide, oui, vide, et l’ambiance morose.

Sylvain Cathala Trio
Périscope, Lyon le 20 décembre 2012

Cette année, le 20 décembre précisément, à l’issue d’une résidence de quelques jours au Périscope, le trio a enregistré, en public, un album. L’auditoire, prévenu à l’avance, a eu quelque peine à se dérider, ce qui donna une ambiance étrange de recueillement certes complice mais tout de même un peu coincé du c... Christophe Lavergne était cette fois derrière les fûts. Sarah Murcia, comme à l’habitude, était derrière sa contrebasse, aussi pugnace que chantante, et Sylvain Cathala en maître de cérémonie comme il se doit.

De musique écrite il fut beaucoup question, ce qui est une des marques de fabrique du trio ; exposés à cet univers touffu, quasi-abscons pour certains, le public a peiné pour partie à adhérer d’emblée avant de se laisser prendre par l’expressive sincérité des musiciens.
De complexité rythmique, il fut également question avec un Christophe Lavergne au caractère tempétueux qui impose un cadre aux recoins multiples, source de surprises. Sarah Murcia, quant à elle, toute de caractère et d’inventivité, sembla pousser dans ses retranchements son instrument avec une précision diabolique, précision qui est aussi une autre des marques de fabrique de ce trio.
Face à la salle, Sylvain Cathala et sa présence toujours très pondérée donna le la. Bien qu’on le connaisse depuis longtemps, son jeu étonne encore par l’aisance technique qu’il dégage à tout instant.

À n’en pas douter, ces trois-là sont faits pour s’entendre autant que pour s’écouter.

Ils livrent (et délivrent) une musique de défricheurs qui savent s’aventurer sur les terrains délaissés par nombre d’autres, tous emberlificotés dans les lianes de la pensée unique, une musique disions-nous, qui, aussi ardue soit-elle, sait séduire celles et ceux qui aiment encore se laisser malmener, promener, par l’inconnu.
La richesse de ce trio a un prix : l’auditeur est obligé de l’écouter et de ne rien faire d’autre en même temps, sous peine d’être débarqué du navire !
Mais cette richesse est une promesse d’avenir pour la musique, les musiciens et ceux qui, répétons-le, osent l’exigence. L’exigence... vous savez, ce truc invraisemblable qui laisse croire que la connerie n’est pas forcément l’épine dorsale du genre humain.


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