14 décembre, le Triton (93) : salle archi comble pour le concert du trio Journal Intime augmenté de deux invités : Marc Ducret et Vincent Peirani.
Salle archi comble pour le concert du trio Journal Intime augmenté de deux invités. L’écran domestique à décerveler et à contrôler n’a pu endiguer la réputation de ces musiciens :
Frédéric GASTARD au saxophone basse et compositions , Sylvain BARDIAU à la trompette, Matthias MAHLER au trombone, Marc DUCRET à la guitare et Vincent PEIRANI à l’accordéon.
La première pièce, Orage à Tonnerre, s’avère un coup bas à l’industrie pharmaceutique : inutile d’augmenter les doses d’antidépresseur, d’anticrise permanente, d’antimorosité, d’antitout : écoutez Journal Intime !!!
Ça ressemble à la BO d’une nouvelle noire, tiens, pas au hasard : La Mauvaise graine de Jibé POUY [1]. Un père flippe, son fils traîne dans la rue, il le cherche et le sauve d’une baston avec les flics. La suite à lire.
Écriture dense, serrée, jeu au pied à coulisse, sensation oppressante. Comment se détendre et laisser aller-c’est-pas-une-valse ?
Comme dans la nouvelle ci-dessus, tout semble normal, ordinaire, as usual. Ben non. Le grain de sable, le fameux grain de sable y va de son cri de cristal de plage. Et banzaï !! Ça dérape sauvage. Ducret envoie du son qui accroche, les souffleurs poussent et poussent, jusqu’où s’arrêteront-ils ?
Puis Les 38 lunes. Histoire de ne pas relâcher la pression. Silence d’une écoute totale. Jeux de regards entre les musiciens. Impro accordéon-sax basse, Ducret s’en mêle puis les deux cuivres. Qui va tuer qui ?
Quitter Jibé POUY pour Pascal GARNIER : Lune captive dans un oeil mort [2]. Des retraités s’installent dans un quartier sécurisé. En France. L’anecdotique dérape, le routinier s’éclabousse de sang frais. Vie et mort.
Jeu tendu, âpre, collectif, solidaire, ça envoie grave !!!
La pause est bienvenue pour se refaire une santé, débloquer les épaules, souffler.
Le second set débute par une délicieuse intro qu’on dirait que ce trio fait aussi fanfare de poche. Qu’on aimerait inviter un dimanche à la maison. Un Brass Band discret. Oublie : les voisins vont te haïr et croire à l’Extension des feux. Voire même appeler la police ?
Et vient le moment choc, comme un coup de poing à l’estomac qui s’arrêterait à l’os du dos. Un morceau venu d’avant, "quand on était jeunes" ( l’époque des "dentelles à Mamie" ) : Qwartsch. Qui nous révèle que Frédéric GASTARD, s’il n’est pas un extraterrestre, est un humain augmenté : il dispose d’un exo-poumon supplémentaire d’un volume digne d’un apnéiste forcené. Dans un solo ahurissant et propre à disperser son appareil phonatoire ici et là, il nous emmène dans une histoire qui déjante sévère, roule sur le moyeu et fait des étincelles.
La devise de ces mecs généreux : on se reposera quand on sera morts !!
Bien sûr, on les rappelle, on en veut encore, on ne veut pas se quitter.
Ils ajoutent une courte pièce tout en harmonie et douceur : Angels de Jimi Hendrix.
Quelques groupies attendent la sortie des héros, d’autres s’intoxiquent les poumons, les oreilles vibrent encore.
.::Alain Gauthier: :.
Photos de Florence Ducommun.
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Journal Intime + invités - Le Triton, Les Lilas (93) - samedi 14 décembre 2013.
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