Du Mor-Bihan au Mor-Braz ou de la petite mer à l’océan, la musique se moque pas mal des frontières... Jazz à Vannes 2014 le prouve.
Du Mor-Bihan au Mor-Braz ou de la petite mer à l’océan, la musique se moque pas mal des frontières. De l’Afrique à l’Amérique, de New York à la cité des Vénètes en passant par Saint-Germain-des-Prés, il y a les notes partagées, qu’elles soient bleu marine, rouges ou sable. Du bateau nous pourrions alors nous rendre de Conleau à Corcovado ou à Macao. Peu importe l’endroit, notre destin nous le connaissons. Reste l’esprit du jazz et son incertitude qui fait sa beauté ; nous avons fait quelques pas sur la Lune mais personne n’a pu encore marcher sur l’eau.
Lundi 28 juillet
20h30 – Le Port
Le Bal de l’Afrique enchantée avec les Mercenaires de l’Ambiance.
Pour cette soirée d’ouverture l’équipe du festival a choisi de nous emmener là où toute cette histoire a commencé, je veux parler bien sur de l’Afrique, terre de contrastes, matrice de la transe, de la danse, des claves, des rythmes chaloupés qui dans un de ces mouvements que l’histoire nous a donné s’est rependue à travers le Nouveau Monde, des Caraïbes au Congo Square de la Nouvelle-Orléans. Les conteurs Soro Solo, Vladimir Cagnolari, les chanteurs Kandy Guira, Ballou Canta et leur big band nous ont entrainé dans un bal où toutes les musiques populaires africaines se sont donné la main. Bal multicolore, le festival commence sous les meilleurs auspices et nous rappellent les liens qui unissent l’Afrique et le jazz. Pas une musique méli-mélo-monde moite et mollassonne mais une chaleur garantie !
Christophe Cagnolari et Florent Briqué – direction
Florent Briqué - trompette / Christophe Cagnolari - saxophone / Ballou Canta - chant / Bious Bass - basse / Kandy Guira - chant / JB Gbadoe –percussions / Florian de Junnemann - guitare / Philippe Monange - claviers / Michel Pinheiro - trombone et chant / Christian Templet - batterie / Abdoulaye Traore - guitare.
Mardi 29 juillet
17h30 – Auditorium des Carmes
Sandra N’kaké, Shadow of a Doubt
Jeux d’ombres et de lumières, nouveau spectacle de Sandra qui allie en un tout musique électronique, danse et gestuelle. Sandra utilise là toute sa voix, sa plastique, son corps, l’ombre de son ombre pour nous faire partager un univers. Et si on peut se demander si on a bien ici du jazz (ce spectacle pourrait tout aussi bien être envisagé dans un autre cadre musical) l’utilisation de l’électronique apporte en tout état de cause une touche New Age, la flûte de Jérôme Dru évoquant une modalité presque médiévale. Il nous faut attendre alors le saxophone de Thomas de Pourquery pour nous faire entrer dans l’univers de l’improvisation proprement jazzistique. Quelques inflexions, un phrasé et l’ombre des maîtres passe. La force du jazz est à la fois son implacable certitude et le doute qui le remet éternellement en question, c’est peut-être là que se trouve son esprit. Comme dans un thriller amoureux et ambigu d’Alfred Hitchcock, le meurtre fût parfait.
Sandra N’kaké - voix, machines / Jérôme Dru - flûtes, machines / Thomas de Pourquery – saxophone alto
20h30 – Jardin de Limur
Joachim Kühn avec Majid Bekkas et Ramon Lopez, invité spécial Archie Shepp
Joachim est habité. Dès son apparition sur scène. Sa démarche. Son sens du propos. Son sens du piano. Sans afféteries. On plonge dans son univers ou alors on reste à quai au port. Pas de vannes douteuses chez Kühn, on joue en équipe. Avec un sérieux que rien ne dément, le trio s’amuse et muse, alors on embarque Archie qui joue comme il l’a toujours fait avec un son désincarné rude et fragile, comme pour tous les blues, sans concessions. Le blues d’où vient il ? Si l’on en croit J.K. il vient de là, de cette partie de l’Afrique, de l’erg et du reg. Et peu importe après tout. Du blues marocain à la ballade dans le plus pur style Tin Pan Alley on se sent libre de jouer comme on le veut et à peine a-t-on commencé à se trouver qu’il faut déjà partir. Cette musique, cet esprit musical demande du temps, de la maturation. La soirée ne faisant que commencer place à la seconde partie…
Joachim Kühn - piano / Majid Bekkas - gembri et voix / Ramon Lopez – batterie / Archie Shepp - saxophone
22h15 – Jardin de Limur
Joshua Redman quartet avec Aaron Goldberg, Reuben Rogers et Gregory Hutchinson
Nous avions gardé en tête le souvenir mitigé de la prestation du quartet à Marciac l’an passé et le jazz a cette propension à redonner sa chance à chacun quelle que soit sa notoriété car il reste le talent, la créativité qui peut surgir à tout instant. Et il faut bien dire que la musique du quartet commençait sous de meilleurs auspices du moins en terme d’engagement. Hélas au fil du temps ce que nous a proposé Joshua Redman (qui ne manque pas de talent) retombait dans les même travers, ceux d’une musique que nous trouvons pour notre part trop lisse et prévisible malgré la qualité de jeu de l’ensemble du quartet. On avait envie d’appeler Shepp pour qu’il montre à tout ce beau monde comment on s’y prend pour souffler sur les braises du blues... Holà Joshua, c’est pas si grave si tu loupes une note. Largue les amarres !!!
Joshua Redman - saxophone / Reuben Rogers - contrebasse / Gregory Hutchinson - batterie / Aaron Goldberg - piano
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Mercredi 30 juillet
12h – Auditorium des Carmes
Autour de René Urtreger
À Vannes, cette année, l’invité d’honneur c’est le roi René. Une rencontre à l’Auditorium des Carmes sans fard et sans chichis comme il le dirait lui-même, un échange parsemé de quelques solos de piano. Questionné par le journaliste Pascal Anquetil qui l’a longuement interviewé pour Jazz Magazine c’est avec beaucoup de verve, de gouaille parisienne qu’il évoque pour nous son parcours de vie chaotique mais aussi l’âge d’or qu’a vécu le jazz à Paris dans les années 50-60 avec entre autre Bud Powell, Miles Davis. Musicalement ça donne l’eau à la bouche mais c’est aujourd’hui fini, il nous faut bien l’accepter, regarder les photos et surtout écouter les disques pour humer ce parfum, non par nostalgie béate mais pour prendre appui sur l’héritage que porte René.
Reste alors comme une évidence monkienne l’esprit jazz qui se fiche du cadre mais pas de l’humain. C’est ça la grande leçon de cette rencontre.
On pourrait appeler René "père" mais moi je préfère l’appeler "frère"...
Avec la participation de Pascal Anquetil (journaliste) et du photographe Christian Ducasse (frère de CultureJazz) qui exposait à Vannes ses plus belles photos de René Urtreger mais aussi des autres musiciens programmés durant le festival.
17h30 – Auditorium des Carmes
Théo Ceccaldi trio
Un ensemble à cordes, un univers chambriste, des compositions raffinées et complexes jamais ennuyeuses qui vont chercher leurs origines dans les musiques classiques occidentales des XIXème et XXème siècles voire du XXIème. Sans oublier bien sûr les rythmes forts qui font danser, une pulsation de chez Bartók, une autre de chez les rockeurs ou encore une autre de chez les jazzeurs. Une maitrise instrumentale à toute épreuve, on sent chez nos amis cette curiosité qui en fait des touche-à-tout dans le meilleur sens du terme. Pas d’électronique superflue, d’effets qui font "moderne" mais une recherche profonde et jubilatoire des pratiques instrumentales.
Le résultat est immédiat, cette musique vient vous capter vous saisir et vous ne pouvez rien faire d’autre que de la prendre à votre propre compte. On sort de là empli de cet espoir que le jazz fait vivre et à encore toutes ses dents…
Théo Ceccaldi - violon, alto / Guillaume Aknine - guitares / Valentin Ceccaldi – violoncelle
20h30 – Jardin de Limur
John Scofield - "Überjam"
Ah Sco ! Tu nous en as fait voir de belles avec Miles, avec tes amis entre autre Swallow, Nussbaum, Lovano ou avec tes propres formations. On a écouté tes disques, tes phrases anguleuses aux rythmes complexes. On t’a vu en duo, trio ou plus encore, parfois même en solo. On a tout de suite accroché à ton coté blues, ton son sale, ta virtuosité jamais gratuite, on t’a aimé pour tout ça et on t’aime encore. Je sais bien qu’il faut gagner sa vie mais de toi j’attends beaucoup mais alors beaucoup plus. Pas dans les décibels ou dans les effets simplistes des ordinateurs aux sons industriels sans âme. Je ne doute pas de ta sincérité et je sais bien qu’il te faut vendre une tournée, promettre de remplir les salles et autres arènes, toucher un public toujours plus large. Mais la musique que tu nous as joué ici, espèce de folk-rock-blues mâtiné de boucles électroniques, m’a laissé de marbre.
Les réactions dans le public vont de l’enthousiasme à la perplexité. Je me sens moins seul, et pour ma part, je te pardonne... Je t’aime trop pour ce que tu as été et le seras pour toujours.
John Scofield - guitare / Avi Bortnick - guitare rythmique, samplers / Andy Hess - basse / Terence Higgins - batterie
22h15 – Jardin de Limur
Grégory Porter quintet
> Toi Véronique (Pinon), tu en penses quoi de Grégory Porter ?
Be good ?! Indeed you are, Mr Porter.
Une voix envoûtante, une présence apaisante. Comment ne pas chavirer à l’écoute de ce chanteur au timbre profond irradiant d’humanité. Chatoiement d’émotions tout au long de ce concert, la palette du répertoire (essentiellement issu des derniers disques) s’étend du jazz à la soul. Notamment, le lyrisme du Wolfcry prend aux tripes, 1960 What ? fait vibrer à l’intérieur et Worksong frapper des mains. Il faut dire que dès son plus jeune âge, dans sa ville natale à Bakersfield (Ca), Gregory s’est imprégné de gospel. À présent lorsqu’il n’est pas en tournée on le retrouve souvent dans le quartier de Harlem, un des lieux cultes du jazz. Ce soir, quatre musiciens au jeu élégant l’accompagnent. Le saxophoniste cisèle judicieusement le texte et nous livre par moments des solos de prouesse. Enfin, pour moi, G. Porter illustre fidèlement ce qu’il déclare dans la préface de Water : "The full color of jazz is love, its songs of redemption, its power to the people." Pas étonnant qu’il soit devenu un des chanteurs les plus plébiscités et plaise à la gente féminine.
> Le parole à toi Martine (Quénet) : ton verdict ?
Il y avait un très bel équilibre des timbres, les instrumentistes réussissant parfaitement à mettre en valeur la voix suave et profonde de Grégory Porter. Une belle connivence entre le pianiste et le chanteur, doublée d’une grande virtuosité du saxophoniste. Rien de très novateur cependant dans cette musique qui se laisse entendre ou réentendre sans ennui, une belle manière de découvrir la soul-music, des ballades à couper le souffle. J’ai craqué…
> À propos, Pierre, partages-tu nos avis ?
Comment la gente féminine pourrait-elle résister à cette voix suave, au crooner et soul-man qu’est Grégory Porter. À mon avis, il s’inscrit plus dans la tradition américaine de la chanson que dans celle du jazz pur et dur. Et puis cela nous change des sempiternelles chanteuses (heureusement il y a Cécile McLorin Salvant). Petit bémol pour ma part devant le déchaînement des foules : le souffle continu peut certes impressionner mais n’est pour moi que l’écran de fumée derrière lequel se cache Yosuke Sato…
Grégory porter - voix / Yosuke Sato - saxophone / Chip Crawford - piano / Aaron James – basse / Emanuel Harold - batterie
Jeudi 31 juillet ou la soirée à ne pas manquer
Jardin de Limur - 20h30
Trio René Urtreger
On connaît à présent sa vie, ses hauts et ses bas. Ses difficultés à passer outre les à-côtés de la vie de jazzman des années be-bop et post-bop. On peut même dire qu’il a eu cette chance d’avoir joué avec nos héros les plus chers, d’avoir partagé leur pain quotidien pour le meilleur et pour le pire, une histoire vécue de l’intérieur. Aujourd’hui nous sommes venus à Vannes dans ce cadre merveilleux du jardin de Limur, écouter cette voix qui joue comme elle a été. C’est ce parcours sensible auquel nous avons eu droit, ces entre-notes indicibles évoqués sur des standards de Gillespie, Monk ou sur ses propres compositions. Ce moment empli à la fois de fragilité et de clarté, partagé avec superbe par Yves Torchinsky, phare, ancre du trio à la contrebasse et Eric Dervieu à la batterie, jamais on ne voudrait qu’il s’arrête. René tu portes cet esprit qui fait le jazz.
René Urtreger - piano / Yves Torchinsky - contrebasse / Eric Dervieu – batterie
On s’en doutait, mais dans les coulisses une oreille attentive était là, à l’affût…
Entr’eux deux un cadeau des dieux – aux environs de 22h
À peine René descendu qu’ils sont revenus tous les deux sur scène, eux les deux pianistes de Miles. Un océan les sépare mais ils sont du même monde. C’est le miracle du jazz, l’art du partage. On improvise à quatre mains sur un blues de Charlie Parker, un simple chase tout en plaisir. Un moment comme on les aime. À tu à toi à nous, on s’amuse. Le public est heureux alors ils sont heureux.
À toi la parole Chick…
Jardin de Limur - 22h15
Chick Corea & Stanley Clarke
De la simplicité revendiquée on passe en deux temps trois mouvements à la complexité assumée. Ébouriffante virtuosité technique et musicale. Science de la composition et de l’improvisation. Deux heures ou presque de concert sans une once d’ennui, captivés. On peut se demander ce que cache cette profusion, ce maillage, est-ce pour masquer un manque d’inspiration ? En tout état de cause non, nous avons tout simplement ici deux musiciens exceptionnels, d’un niveau rarement vu ou égalé. Et pourtant un simple duo, des reprises de Return To Forever à Waltz for Debby, de l’hommage à Paco de Lucia à la chanson d’amour, il n’y a finalement qu’un pas car rien ne change quand on a de telles personnalités. Éternels adolescents en baskets (à eux deux 135 ans tout de même), ils s’amusent à nous séduire et le public, dans un bel ensemble, les ovationne.
Chick Corea - piano / Stanley Clarke - basse, contrebasse
René et Chick, un océan maritime les sépare, la passion les réunit et les maintient à flot.
Vendredi 1er Août
20h30 – Jardin de Limur
Céline Bonacina trio
De Céline on connaît son sens de la scène et des riffs. Ce soir le trio qui l’a fait connaître s’inscrit comme une évidence dans la lignée de celle de Sonny Rollins, histoire oblige. Céline semble cependant s’être enfermée dans une formule qui a du mal à se renouveler d’où une utilisation de loops, de vocaux qui semblent combler un vide. La répétition de ces artefacts peut lasser à la longue. Céline est en recherche comme nous l’avions vu en janvier dernier (lire ici) ; sa carrière ne fait, somme toute, que commencer. Ne la brusquons pas, la musique demande du temps, de la maturation, ne gâchons pas trop vite ce talent manifeste. Respire, Céline, respire pour paraphraser mon collègue et ami Michel Delorme : Blow, Céline, blow !!!
Céline Bonacina - saxophones / Hary Ratsimbazafy - batterie / Olivier Carole - basse électrique
22h15 – Jardin de Limur
Ahmad Jamal quartet
De la maturation, du vécu, du recul, Ahmad Jamal en a à revendre. Le lieu l’a-t-il inspiré comme avant lui René Urtreger et Chick Corea ? Il faut dire que le jardin de Limur et son tilleul vieux de 200 ans ont de quoi amadouer le plus exigeant des musiciens. L’acoustique du lieu est remarquable et la contrebasse de Reginal Veal sonnait à faire pâlir les plus nobles séquoias du grand ouest américain, des graves à faire rugir de plaisir le vieux lion. L’animal se met en scène et peut se laisser aller à regarder ce formidable moteur à swing qu’est sa rythmique. Les groove et autres beats peuvent tourner presque indéfiniment, qu’ils vivent encore. Le drumming d’Herlin Riley a cette incroyable force et le percussionniste Manolo Badrena apporte ce supplément d’âme, d’humour et d’imagination qui équilibre le quartet. On est subjugué et Ahmad peut alors se poser sur la vague comme on surfe sur un feu de joie, il en oublie même un tantinet son ego que l’on sait, comment dire, un peu fort.
Quand même, un rappel puis le trio magique s’éclipse et Jamal de recueillir enfin seul les dernières ovations… comme la marée, le naturel revient au galop.
Ahmad Jamal - piano / Herlin Riley - batterie / Reginald Veal – contrebasse / Manolo Badrena - percussion
Avant de quitter le jardin de Limur pour un autre lieu de culte, évoquons l’antre des accords et des notes, la scénographie florale et aquatique de So. Sur les musiques, en peintures murales, un habillage tout en légèreté, négatifs photographiques des paysages de la région : eaux, reflets marins, végétaux, rythmes du vent et des ondes. Poséidon et Eole. Pas une seule fois le visuel n’a fait oublier ou n’a pris le pas sur la musique. Une improvisatrice, poésie des images, qui a épousé le jeu des musiciens, sans une vague de trop.
So Beau Blache – Scénographie, voir son site internet !
Samedi 2 Août
19h30 – Chapelle du lycée Saint François Xavier
Andy Emler : "Histoires d’orgue"
invite Laurent Dehors et André Le Meut
Peut-être Jimmy Smith en rêvait : pouvoir jouer de l’orgue. Je veux parler du grand bien entendu celui avec les tuyaux, les pédaliers et les tirettes. Eh bien Andy le fait avec une décontraction et une facilité déconcertante. On connaît le lien qui unit le jazz et les églises, nombre des musiciens furent fils de pasteurs, d’organistes alors peut-être est-ce pour cette raison que cela fonctionne si bien. On connaît aussi l’extraordinaire cerveau élastique d’Andy et il faut dire aussi qu’avec Laurent Dehors comme compagnon on peut jouer sans appréhension. Ça rassure et ça assure, en particulier, avec la clarinette dont le son boisé se marie à merveille avec celui de l’orgue. On improvise librement et on finit par un Blue In Green qui permet de profiter de la science harmonique d’Andy et des basses profondes de l’énorme instrument. Certes quelques rares personnes affolées ou aigries, en colère même et qui s’attendaient à entendre du folklore celtique quittent ostensiblement le lieu... À tort : André Le Meut arrive, sort sa bombarde et on improvise à trois sur un thème breton. Saint Esprit du jazz es-tu là ?
Andy Emler – Grand Orgue / Laurent Dehors – Saxophones et clarinettes / André Le Meut – sonneur de bombarde et chant
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On peut toujours prendre son bateau pour aller jusqu’à Corcovado écouter Joa Gilberto ou Bosco, aller en paquebot à Kyoto entendre le koto au nô ; on peut aussi marcher sur les coteaux, jouer staccato ou piano au piano ou crescendo au loto, jeu moins ballot que le bento, sans aller jusqu’aux casinos de Macao dépenser un seul peso ou jouer du couteau, aller voir le bonobo de Bolobo bien plus rigolo que le varan de Komodo, se balader sur les bords de l’Escaut ou du Pô en vélo comme Jannie Longo ou en rando de Vannes à Conleau pêcher le cachalot ou faire comme le plongeur de Paestum au plot du port du Bono. Alors concerto ou impro ça se vaut et le jazz n’a pas de frontières autres que celles de son cogito, autres que celles de nos peurs qu’il nous faut bien franchir, c’est toute la question de l’art, sans parler de la libido. Saint Esprit du jazz était là grâce à l’équipe du festival au boulot pour assurer ces moments incomparables, l’exigence du beau. Merci à Vincent Mahey et à l’équipe de Jazz à Vannes pour leur accueil, de nous avoir laissés libres pour vous faire partager ces quelques moments musicaux.
Bientôt d’un saut nous irons sur la Lune, comme en écho, mano à mano, nous marcherons sur l’ô.
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