Le bassisteThomas Laffont et son groupe présentaient le 8 novembre dernier à Aubagne leur premier album intitulé « The House by the Sea »...
> Théatre Comoedia à Aubagne - 8 novembre 2018
Thomas Laffont (basse électrique, compositions), Jules Lapébie (guitare électrique), Franck Lamiet (orgue Hammond, moog), Arthur Billès (batterie)
invité : MC Sirop (slam)
Thomas Laffont et son groupe présentaient le 8 novembre dernier à Aubagne leur premier album intitulé « The House by the Sea », titre inspiré par un rêve de nuit angoissante dans une grande maison en bord de mer. Le visuel de la jaquette sied bien à cette période d’Halloween, il ne manque que la citrouille pour nous coller... la trouille. La musique distillée au long de ce concert fort plaisant n’a pourtant rien d’angoissant et l’auditeur n’est pas convié... au bagne. Oublions le boulet et les rayures, laissons nous conter cet album enregistré à Marseille qui sortira officiellement le 8 février 2019 et sera distribué par InOuïe distribution.
Aucune référence non plus au morceau « Home by the Sea » dans l’album du groupe de rock progressif Genesis de 1983 (intitulé sobrement « Genesis »), malgré une ressemblance troublante des visuels et de l’idée générale. Thomas Laffont ne connaissait pas ce morceau, c’est très curieux.
Le concert nous plonge d’emblée dans des sonorités électriques bien rodées non seulement par l’enregistrement récent de l’album mais aussi par une résidence sur le lieu même, le groupe étant lauréat d’un concours organisé par la pépinière d’artistes Nomades Kultur avec un an d’accompagnement dans le processus créatif. Pas tout à fait au bord de la grande bleue, Aubagne n’en est guère éloignée et cela semble jouer en faveur du projet.
Saluons la mise en avant de la basse électrique comme instrument lead tout comme la combinaison un peu vintage de l’orgue Hammond et du Moog aux sonorités si particulières, typiques des années 1970. Ça démarre d’ailleurs avec des structures rythmiques qui pourraient faire penser à des groupes anglais comme National Health, et pourtant le leader nous dit tout ignorer de la so called école de Canterbury. Curieux, là encore. Il va falloir rebaptiser un panneau de l’autoroute voisine « Aubagne and the North »...
Quittons les brumes d’outre Manche pour nous retrouver dans le désert à la vitesse d’une hirondelle africaine, non sans comparaison possible avec un certain Swallow qui a bien contribué à donner à la basse ses lettres de noblesse, sans être speed pour autant (les fans des Monty Python apprécieront). La guitare et la basse tressent des frontières floues qui nous changent des schémas habituels, c’est très convaincant. On navigue ensuite entre dirigeable lesté (réminiscences de Led Zeppelin, même à l’endroit) et « dub » jamaïcain savamment dosé. Intervient ensuite le jeune slammer MC Sirop qui vient nous conter une histoire de chasseur au bord d’un lac, un texte puissant parfaitement articulé avec la musique, un très bon moment.
Oublions l’angoisse passagère qui prévalait au titre de ce recueil pour une reprise réussie de Don’t Worry, Be Happy de Bobby Mc Ferrin que Thomas Laffont désespère de voir un jour en chair en en os, ayant déjà raté trois de ses concerts. Gageons que la quatrième occasion, la prochaine, sera la bonne !
Un détour par l’Afrique noire, des relents de Fela Kuti, ce groupe est décidément à l’aise avec des formats très variés, toujours avec élégance et groove omniprésent. Changement de basse pour terminer, une basse rouge comme les falaises Soubeyranes de Cassis toutes proches quand le soleil de fin de journée donne à voir leur splendeur et toute la complexité de leur relief, un peu comme cette musique finalement.
Bonne chance à Thomas Laffont Group dans cette belle entreprise !