Deux jazz en un

Carsten Lindholm trio
Foyer du Théâtre de Caen 2O novembre, 15 h 30

Théâtre, littérature, danse…sont le lot quotidien du festival « Les Boréales », dix jours durant, sans oublier le jazz toujours au rendez-vous. Pays invité d’honneur pour cette édition 2021 : le Danemark. Place donc à deux formations danoises. D’abord le Carsten Linholm trio dans les foyers du Théâtre de Caen ce samedi 20 novembre suivi du Koppel Colley Blade Collective au Théâtre d’Hérouville Saint -Clair, le mardi 23 suivant.

« Les Boréales » et Jazz dans les Foyers sont deux institutions chevronnées ; le succès était donc une nouvelle fois au rendez-vous. Bien sûr, la bonne surprise est surtout venue des musiciens. Le batteur Carsten Linholm avait déjà fait l’objet d’une invitation dans ces mêmes Foyers en novembre 2018, le contrebassiste américain Reggie Washington a eu depuis longtemps, quant à lui, l’occasion de se faire connaître aux côtés de Brandford Marsalis, de Roy Hargrove, etc, avant de fonder son propre quartet Vintage New Acoustic. C’est donc un pianiste inspiré et au jeu multicolore, au nom de Jon Gunnar Hoff que le public a découvert. Rompu à diverses traditions musicales (funk, rock, jazz), le pianiste déploie une palette à large spectre qui va de l’intimisme subtil aux envolées les plus lyriques. Il procède en outre à des ruptures rythmiques et stylistiques impromptues tout en prenant toujours garde de conserver un fil conducteur mélodique. Le jeu tout en finesse de ces deux associés lui tissent une toile aussi discrète qu’efficace au service d’une musique extravertie qui ne pouvait que séduire le public présent.


Koppel Colley Blade Collective
Théâtre d’Hérouville Saint-Clair, 23 novembre 20 h 00

Changement de décor pour ce second concert de jazz des « Boréales », avec la place faite, à un autre musicien danois, le saxophoniste Benjamin Koppel. Même si l’enceinte du Théâtre d’Hérouville est plus vaste ; sans remplir bien sûr la salle, près de deux cent spectateurs sont venus à la découverte de ce trio à l’affiche. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’ont pas été déçus.
Le calme des premiers accords du saxophone du danois Benjamin Koppel laissait entrevoir une musique intimiste et introvertie. C’était sans compter sur un dialogue avec une rythmique de haut vol composée du formidable batteur américain Brian Blade (Chick Corea, Wayne Shorter…) et du non moins étonnant bassiste new-yorkais Scott Colley (Herbie Hancock, Pat Metheny….) qui allait faire rapidement décoller le concert et réjouir les spectateurs. Embarcation immédiate était faite pour ce voyage immobile en jazz. lls n’ont pas été déçus. Une belle découverte, de trois musiciens aussi exigeants que talentueux et pour qui l’invention, la création d’un univers musical va de soi alors qu’il est tout sauf évident. A quoi cette magie tient-elle ? D’abord au sein du trio à une complicité dans l ‘écriture à six mains décuplée par un évident goût pour l’improvisation à trois (et non chacun pour soi ou chacun son tour). A chaque intervention de l’un d’entre eux, une réplique - comme dans les séismes - s’ensuit qui en amène une autre, reprise puis relancée dans un jeu incessant et dont la légèreté et la fantaisie font le reste. Koppel Colley Blade Collective, dans tous les cas, ce nom là, ils ne l’ont pas volé.


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