Sélène Saint-Aimé
© Marc Criado

La contrebasse est à l’honneur dans la programmation du Moulin à jazz de Vitrolles (près de Marseille). Après l’excellent concert que nous a offert Michel Bénita au mois de janvier, c’est Sélène Saint-Aimé en trio qui était invitée dans une salle comble vendredi 25 février.

Sélène Saint-Aimé fait partie de cette jeune vague de musiciens français que les passionnés de jazz ont repérée et suivent de près. Récompensée aux Victoires du jazz 2021 dans la catégorie « Révélation », la contrebassiste, chanteuse et poétesse fascine par son univers qui fait une grande part aux racines noires d’Afrique, de la Caraïbe ou du sud des États unis. Celle qui avoue être tombée amoureuse de la contrebasse en voyant Avishai Cohen a placé sa carrière sous le double signe du voyage et des rencontres. Pour les voyages, elle a même opté pour une contrebasse « pliable* » quant aux rencontres, elle a croisé Steve Colemen, Lonnie Plaxico ou Ron Carter…

Sélène Saint-Aimé ne joue pas seulement de la contrebasse. Elle chante, elle déclame ses poèmes et crée des mélopées sur des mots issus d’une langue qu’elle invente. Si la tentation est forte de voir en elle une nouvelle Esperanza Spalding, le résultat est entièrement différent, la musique est plus profonde et apparaît davantage comme une recherche personnelle dans une tradition qu’elle invente sur scène. Elle était entourée lors de son passage à Vitrolles de ses fidèles musiciens : Irving Acao, un saxophoniste cubain qui a joué entre autres avec Chucho Valdès et Boris Rein-Adélaïde un percussionniste martiniquais au tambour bèlè.

Sur scène, Sélène Saint-Aimé a proposé des titres de son premier album «  Mare Undarum » (nom d’un cratère de la lune) et elle a dévoilé certains morceaux de son prochain disque « Potomitan » qui est attendu pour le 25 mars.

Sélène Saint-Aimé : contrebasse, chant
Irving Acao : Saxophone ténor
Boris Rein-Adélaïde : tambour bèlè


www.selenesaintaime.com


* voir Travel bass routine sur le site de la musicienne.

Marc CRIADO