Il y a donc les pommes du festival, celles de la discorde (ce n’est pas ici le cas) ; il doit bien y avoir celles de concorde (non plus) et celles de la réflexion : nous y voilà.

Pierrick Pédron Quartet
Coutances, 18 mai 2007 - Photo © Culturejazz

Tout cela m’est venu suite à un courriel d’une charmante personne (en l’occurrence une charmante chargée de promotion) me confiant trouver le festival Jazz Sous Les Pommiers, sympathique. Ce n’est déjà pas si mal en fonction du sens dictionnairique du terme : sympathie = part que l’on prend aux peines et plaisirs d’autrui.

Alors la question et la réflexion se posent, s’imposent : est-il suffisant qu’un festival de jazz soit sympathique pour être réussi ? Oui, indéniablement pendant le temps de la fête. Mais après, ou même avant… Huit jours sur 365, la belle affaire, quand le reste du temps il n’y a plus rien ou presque ou peu, quelques concerts au public souvent restreint hormis celui des amateurs de jazz.

Cette année, pour ce que j’ai entendu, bonne récolte de quelques variétés de pommes bien calibrées, certaines un peu blettes (le groupe de Carla Bley The Lost Chords), d’autres en pleine évolution vers la maturité (le quartette de Pierrick Pedron meilleur qu’en studio, c’est peu dire) ou au goût très fruité (The Benjamin Herman quartet), des fruits le cul entre deux branches (Gianluigi Trovesi/Umberto Petrin/Fulvio Maras), la superbe corbeille offerte par Louis Sclavis et Charles Vanel (ciné concert Dans la nuit), le mélange des saveurs avec le beau duo François Corneloup/Dominique Pifarély…

La cueillette est maintenant terminée, les pommiers se mettent en repos et bientôt il faudra les nourrir pour une prochaine saison… Et si l’an prochain les pommes se conjuguaient un peu plus au féminin : c’est qu’il y a de bien belles fleurs sur les pommiers… En perspective de fruits bien goûteux. On en connaît tout plein.