Un trio de jeunes pour finir l’année.
Samedi 17 décembre 2022
Les trois bambins du concert de l’autre soir sur les bords de la Saône beaujolaise, un trio dano-batavo-sud-coréen, devraient se faire un futur pas piqué des vers, si tant est qu’ils partagent la même route suffisamment longtemps. Ceci dit et n’étant pas devin, je m’en tiendrai, c’est un fait, aux faits de la fête. Le guitariste Teis Semey et ses acolytes, le contrebassiste Jort Terwijn et la batteuse Sun Mi Hong, se sont trouvé un pré carré bien à eux et c’est à l’évidence la raison pour laquelle ils sont encensés par la critique. Je l’ai vérifié sur la scène du Pêle-mêle café de Montmerle sur Saône ce samedi 17 décembre 2022, jour qui vit naître en 1903 Erskine Caldwell, l’un des écrivains américains les plus censurés dans son pays et l’un des plus lus aussi. Je me demande d’ailleurs si les temps qui avaient bien changés ne sont pas en train de changer à nouveau, et pas dans le sens qui me satisferait. Mais je reviens à la jeunesse internationale qui s’exprima devant une salle relativement pleine. Si les trois musiciens eurent un discours jazz, ils le prononcèrent avec une énergie rock underground et un désir patent de bousculer l’auditeur. Je vous rassure, quels que soient leurs envies musicales et l’expression qu’ils en donnèrent, cela resta pour mes oreilles habituées une soirée tranquille parce qu’essentiellement mélodique et ce, quel que soit le raffut plus ou moins avant-gardiste imposé à certains moments. Il fut également clair qu’ils ne boudèrent pas leur plaisir devant un public rapidement conquis. Et bien que l’ensemble fut ici et là un peu brouillon, leur franche camaraderie et leurs qualités musicales réunies firent monter une sauce assez relevée pour titiller et ravir les spectateurs. Je notai au passage d’intéressantes capacités dynamiques chez la batteuse et une robustesse de bon aloi chez le contrebassiste. Le guitariste quant à lui, par sa présence scénique et l’éclectisme encore incertain de son jeu, tint en haleine le public. Pour tout dire, j’aimai bien cette jeunesse musicalement déjà rodée et légèrement foutraque à la fois. Ils eurent le mérite d’être vrais, sans afféterie. L’avenir leur appartient. Quant à moi, ce fut une bonne pioche pour conclure une année supplémentaire de concerts et attendre la suivante.