7 disques pour un bel automne...

Une sélection d’octobre 2008 :

> STEFANO BOLLANI : "Carioca"
> LAURE DONNAT 5 : "Straight Ahead"
> CAROLYN HUME : "Gravity and Grace"
> JADE : "Analogic"
> BENJAMIN KOPPEL : "The poetic principle"
> LOCOMOTIV KANARONE : "Lk2"
> JEFF NEVE : "Soul in a picture"


  Stefano Bollani : "Carioca"

Stefano Bollani : "Carioca"
Emarcy _ 2008 - distribution Universal Music

> Emarcy 177 481-7 distribution Universal

Stefano Bollano (piano), Zé Nogueira, Mirko Guerrini (saxophones), Nico Gori (clarinette), Marco Pereira (guitare), Jorge Helger (contrebasse), Jurim Moreira (batterie), Armando Marçal (percussion). Monica Salmaso (9) & Zé Renato (6) (chant)

1/ Luz negra. 2/ Ao romper da aurora. 3/ Choro sim. 4/ Valsa brasileira.
5/ A voz no morro. 6/ Hora da razão. 7/ Segura ele. 8/ Doce de coco.
9/ Folhas secas. 10/ Il domatore di pulci. 11/ Samba E amor. 12/ Tico tico no fubà. 13/ Caprichos do destino. 14/ Na Baixa do sapateiro. 15/ Apanhei te cavaquinho. 16. Trem das onze

Enregistrement décembre 2007

Autre musicien prolifique et prolixe (son hommage aux standards I’m in the mood for love chroniqué le mois dernier), le transalpin se tourne vers et retourne sur les sambas et choros composés par des maîtres légendaires dans leur pays, le Brésil tels que le plus ancien Pixinguinha, (Segura ele), Zequinha de Abreu (Tico tico no fubà), Ismael Siva (Choro sim) ou Pedro Caetano, tous décédés. C’est donc dans la samba dites des racines que le pianiste a puisé et qu’il revisite avec une joie communicative (un Tico tico décoiffant, le tout brillament réharmonisé, la giutare fiévreuse dans Na Baixa do sapateiro) et/ou avec un profond respect teinté de nostalgie (Folhas secas en duo avec Monica Salmaso à la superbe voix un peu voilée, le duo piano-saxo dans Caprichos do destino). Choix judicieux de partenaires ayant accompagné les plus grands créateurs de bossa nova.

Connexion parfaite, réussite totale, une belle rencontre entre deux univers jazz & samba que tout rapprochait et rapproche encore aujourd’hui.

::::JC::: :

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  Laure Donnat 5 : "Straight Ahead"

Laure Donnat 5 : "Straight Ahead"
LD - distribution Mozaïc

> LD02/ Mosaïc-2008

1. Moonlight 2. CQFD 3. Une certaine idée du marriage 4. Silas 5. J’ai perdu la clé 6. That’s all 7. Le vampire 8 Sur le fil 9. Black is 10 Droit devant

Laure Donnat, découverte au sein de l’Orchestre National de Jazz de Paolo Damiani, 2ème du Tremplin Jazz Vocal de Crest en août 2005, participe depuis quelques années à des projets métis qui incluent le jazz (ou l’inverse). Son disque propose une forme de jazz contemporain hybride allié à un groove marqué. La plus grande partie des textes est écrite en français, ce qui est assez rare pour être signalé. La voix est chaude et et ne manque pas de puissance. L’ensemble est soigné, original et assez indescriptible, ce qui est plutôt bon signe.

A écouter donc pour être ou non séduit.

::::YD::: :

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  Carolyn Hume : "Gravity and Grace"

Carolyn Hume : "Gravity and Grace"
Leo Records - 2008 - Dist. Orkhêstra

> Leo Records LR 515 - distribution Orkhêstra

Carolyn Hume (p), Oliver Coates (cello), Sonja Galsworthy (voc).

Pas de date.

Sixième disque de cette intrigante pianiste anglaise et sixième voyage vers d’infinis lointains, qui semblent s’assombrir de plus en plus et flirtent avec le néant ou l’abîme. Avec une dominante mélancolique, sinon emprunte de tristesse, Carolyn Hume continue inlassablement, mais en toute lucidité et en prenant le temps — les tempos sont tous très lents —, d’explorer les paysages, attirée par quelque horizon inaccessible. Qu’elle ne soit pas de son époque, c’est une évidence, et pourtant sa musique, sombre et profonde, est d’une réelle présence. Insaisissable mais proche et ouverte, elle se situe totalement hors du temps, donc des modes, des écoles, très loin des jazz actuels (notez qu’il n’y a pas de date d’enregistrement). Et pourtant le jeu de piano, économe, sobre, sans effet, trouve la note juste, voulue, appuyée et résonnante sans la moindre lourdeur. Après quatre disques en duo avec le batteur Paul May, son précédent opus se jouait en solo. Un violoncelle ajoute ici une tonalité “classique“ tandis qu’une voix très pure, parfois lointaine, parfois diaphane, tire quatre des huit pièces vers la mélodie. Un drame est en attente, sublimé dans une atmosphère musicale dont il est bien difficile de se détacher après l’écoute.

::::JB::: :

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  JADE : Analogic

Jade "Analogic"
2008

> Z production, 2008

1. Carroussel 2. Ready 3. Voodoo love 4. Woman beat box 5. Keep waiting 6. Mama 7. She’s real 8. Butterfly 9. Seven mondays 10. Silly girl 11. Amazing feeling 12. Woman’s medecine 13. Ignition 14. Sacrifice.

Un album de trip hop, si je ne me trompe pas. Cela s’écoute certes, mais je me dois d’avouer mon incompétence en la matière. C’est agréablement construit, parfaitement travaillé (c’est du moins l’impression que cela donne). La chanteuse a une voix sympa et les ambiances sont assez variées. Sur certains morceaux, je crois pouvoir dire que cela me rappelle un peu Morcheeba, enfin je pense.

Mes excuses renouvellées à ce quatuor lyonnais qui démarre bientôt une tournée en France et aux Etats-Unis et mes bons voeux de succès.

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  Benjamin Koppel : "The poetic principle"

Benjamin Koppel : "The poetic principle"
Cowbell Music - dist. Nocturne

> CowbellMusic 41 - distribution Nocturne

Benjamin Koppel (saxophones soprano, alto & baryton, tubax), Miroslav Vitous (contrebasse), Anders Koppel (orgue Hammond), Carsten Dahl (piano), Stefan Pasborg (batterie), Thommy Andersson (contrebasse), Jacob Andersen (percussion)

1/ A Dream within a Dream. 2/ The Ballroom Hoax. 3/ An Enigma. 4/ The Valley of Unrest. 5/ Bridal Ballad. 6/ Listenerss Lure. 7/ The Man of the Crowd. 8/ What is Poetry ?. 9/ The Sleeper. 10/ The Purloined Letter. 11/ The City in the Sea. 12/ The Tell-Tale Heart. 13/ Metzengerstein. 14/ A Dream. Compositions de B.Koppel sauf 7 & 12 de A.Koppel

Après ses collaborations avec Paul Bley et Marilyn Mazur (Contemplation, 2006) et avec Charlie Mariano (Blues & Ballads, 2007), le multisaxophoniste danois, décidément fort prolifique (un disque annuel) fait appel à un géant de la contrebasse, Miroslav Vitous (né à Prague en 1947, notamment membre fondateur du groupe mythique Weather Report en 1971) pour cette suite musicale au titre dérivée du texte homonyme de l’écrivain, dramaturge et poète américan Edgar Allen Poe (1809-1849) : The Poetic Principle, essai écrit à la fin de sa vie et publié un an plus tard. Dans ce texte, l’auteur se (nous) posait des questions sur la poésie qu’il définissait en quelques mots : Création rythmique de la Beauté ; son seul juge, le Goût ; précision, concentration, intensité.

Ces termes sont donc le point de départ des compositions et improvisations qui se présentent comme de une sorte de séquence élégiaque dans un style à la fois très "libre" et contrôlé, un condensé de rêverie évanescente (les titres 1 et 14) au cours de laquelle le soprano de B.K. rappelle (parfois un peu trop) les clichés d’un Jan Garbarek ; plus rares, plus convaincantes sont ses interventions au "tubax" (greffe d’un baryton et d’un tuba ?) en ce qui concerne M.V., il nous rappelle ici qu’il est toujours l’un des plus grands contrebassistes de cette génération (sonorité, inventivité, improvisation)

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  Locomotiv Kanarone : "Lk2"

Locomotiv Kanarone : "Lk2"
CMC records

> CMC 2007-2

Marco Rigoletti (tp, flh), Gianpiero Malfatto (tb), Andrea Buffa (ts), Fiorenzo Bodrato (b), Antonio Stizzoli (dm).

Enregistré en août 2007.

Second disque, le premier était paru en 2003, d’un quintette dirigé par Fiorenzo Bodrato dont nous avons récemment apprécié le disque "Act No Strange" en trio avec Carlo Actis Dato. Le contrebassiste signe les onze compositions, dont deux, en particulier le très beau Denmark Versey, étaient déjà jouées par le ci-devant trio. La musique est forte, charpentée, puissamment rythmée par la basse “lourde“ mais mouvante, presque funky, et une batterie non moins solide et insistante. Sur cette rythmique intraitable naviguent, en se croisant et en se superposant, un trio de vents qui ne fait pas semblant de souffler. Les solos s’appuient sur les riffs, les discours s’entremêlent avec bonheur. Le drive est constant, la musique généreuse, cohérente et stimulante, vigoureuse et tonique, accrocheuse et réjouissante pour l’auditeur.

Un moment que nous aimerions partager avec le groupe sur scène.

::::JB::: :

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  Jeff Neve Trio : "Soul in a picture"

Jeff Neve Trio
Soul in a picture, Universal, 2008.

Universal - Belgique

Jef Neve, piano, hammond organ / Piet Verbist, double bass / Teun Verbruggen, drums, electronics / Piet van Bockstal, hobo (on track 9) / Vera Van Eyndhoven, flute (on track 9) / Erwin Scheltjens, clarinet (on track 9)

1. Remorse 2. Lay Down, Deep Down 3. Intro to Sehnsucht 4. Sehnsucht 5. Lacrimosa 6. A Waterfall Never Comes Alone 7. How Blue Can I Get ? 8. Für Lize 9. Soul In A Picture

Voilà un jeune pianiste (31 ans) qui suscite l’intérêt de par la richesse de son expression et la diversité de ses activités. Tout à tour soliste d’un orchestre symphonique ou membre d’un groupe de pop music, actif dans le théâtre, il n’a pas moins suivi les masters class de Martial Solal, Brad Meldhau, Bill Carrothers et Kenny Werner, entre autres.

Son quatrième album, "Soul in a picture" est une réussite. Des mélodies fortes, entre minimalisme et expressivité véloce, souvent exaltées (sans a priori), nous dévoile l’univers de ce pianiste hors norme qui, bien souvent, déclenche des torrents d’applaudissements lors de ses concerts. Certes, l’influence de Brad Meldhau. est sensible mais Jeff Neve à une réelle personnalité et un son. Teun Verbreugen, à la batterie, et Piet Verbiest, à la contrebasse, compagnons fidèles, sont également responsables de la cohésion du trio auquel se joignent quelques invités sur une pièce.

On reste pas indifférent devant l’énergie et l’inventivité déployées dans cet album.

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Le site de Jeff Neve : http://jefneve.be