En août, tout est plus calme.
| 00- GOLIA / SANTACRUZ / CALCAGNILE . To live and breathe - OUI !
| 01- KIM MYHR . Sympathetic Magic- OUI !
| 02- D.MORONI / J.LUNDGAARD / L.PEARSON . There is nogreater love
Darktree Records
Vinny Golia : saxophone soprano, piccolo
Bernard Santacruz : contrebasse
Cristiano Calcagnile : batterie
Enregistré en public le 05 février 2017 en Italie, ce trio devait à l’origine être un quartet avec le trompettiste Bobby Bradford. Ce dernier, alors âgé de 82 ans, se désista et la tournée se fit sans lui. D’un commun accord, les trois musiciens restants décidèrent d’improviser et c’est le huitième concert des dix dates qui fait la matière de ce disque envoûtant. Le trio, fort d’une humanité exploratrice féconde, avance les oreilles grandes ouvertes vers l’inconnu en confiance. Cela se sent d’emblée. Que leur musique soit brute et agitée ou qu’elle soit apaisée, elle s’étire dans des régions que seuls arpentent les amoureux du défi, les contemplatifs actifs (ce qui n’est pas un oxymore pour le coup), ceux qui ne se satisfont pas d’être dans la moyenne, ceux qui vont de l’avant et appliquent sur les toiles qu’ils tissent des couleurs inaccoutumées, des reliefs ouvragés entre lesquels serpentent le souffle, le rythme, la rondeur ou la rugosité de sonorités qui affirment et questionnent dans le même temps. Pas une once d’ennui à l’écoute de ce disque, par ailleurs fort bien enregistré, qui va son chemin dans l’instant long, entre chatoiements circulaires souples et rudesse primale. Vivement recommandé.
Hubro
Kim Myhr : guitares électriques (6 & 12 cordes), orgue, basse, synthétiseurs, voix, drum machine
Hans Hulbaekmmo : batterie, percussions
Michaela Antolova : batterie, percussions
Ingar Zach : gran cassa, timpani, percussions, vibrating speakers
Adrian Myhr : basse, guitares électriques (6 & 12 cordes) additionnelles
Anja Lauvdal : orgue et synthétiseurs
Havard Volden : guitares électriques (6 & 12 cordes) additionnelles
David Stackenas : guitares électriques (6 & 12 cordes) additionnelles
Si vous jetez un œil au line-up ci-dessus, vous noterez d’entrée que les guitares électriques et les percussions sont étonnamment surreprésentées. Il restait à voir ce qu’à l’écoute nous ressentirions. De fait, ce sont les orgues de Kim Myhr qui tiennent une place prépondérante. Et c’est autour d’elles que les nappes électriques des guitares évoluent, comme les percussions d’ailleurs. Il émerge de cette somme instrumentale des courants fluides qui s’enroulent autour d’une atemporalité cosmique qui engendrent une continuité riveraine du rêve sous sa forme la plus absconse, quand tout s’avère diffus, incertain, et que la part du réel peine à s’affirmer. A tout le moins, l’ambiance de ce disque porte en son sein une originalité qui flirte allègrement avec la fantasmagorie. S’ajoutent à cela, ici et là, quelques voix floydiennes qui articulent des mélodies simples sur des rythmiques souvent obsédantes qui nous ramène vers la richesse des expériences musicales seventies qui ont bercées notre jeunesse. De temps à autre le caractère évanescent de l’ensemble sonore s’alourdit grandement, comme pour souligner le corpus idéique du compositeur. Nous nous sommes laissés happer sans effort par le travail de Kim Myhr. En un mot : surprenant.
Storyville
Dado Moroni : piano
Jesper Lundgaard : contrebasse
Lee Pearson : batterie
Enregistré en public en 2016 dans le célébrissime Jazzhus Montmartre de Copenhague, le trio mené par le pianiste italien Dado Moroni, avec le vétéran Jesper Lundgaard à la contrebasse et le versatile batteur américain Lee Pearson, propose un jazz classico-classique, avec quatre quatre et tout et tout, qui s’avère être pour le moins plaisant. Le jeu du pianiste qui inclut des tournures plus contemporaines rehausse l’ensemble, histoire de signaler à tous les auditeurs que nous sommes bien au XXIème siècle. Cinq belles relectures de standards et une composition du leader, jouées avec l’énergie du live, forment un ensemble cohérent qui ne manque pas de jus. Nous aurions passé une bonne soirée entre potes au Jazzhus, à coup sûr. De là à mettre le disque sur nos étagères, c’est moins sûr. Non pas qu’il démérite, mais il y en a tant… A vous de voir.
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