| 00- TRONDHEIM JAZZ ORCHESTRA & GURLS . Oui
| 01- PLUME . Holding on- OUI !
| 02- JESPER THILO . 80, live at the Jazzcup
| 03- KANSAS SMITTY’S . We’re not in Kansas anymore


  TRONDHEIM JAZZ ORCHESTRA & GURLS . Oui

Grappa Records

Hanna Paulsberg : saxophone ténor, chant
Ellen Andrea Wang : contrebasse, chant
Marianna Sangita
Eirik Hegdal : saxophones
Sissel Vera Pettersen : saxophones, chant
Trine Knutsen : flûtes
Erik JJohannessen : trombone
Heida Karine Johannesdottir : tuba
Håvard Aufles : claviers
Amund Storløkken Åse : Vibraphone
Håkon Mjåset Johansen : batterie
Ola Øverby

Le Trondheim Jazz Orchestra a été créé en 2000. Depuis, il a multiplié les projets avec des jazzmen du cru ou des pointures internationales (Chick Corea, Jason Moran, Pat Metheny, Joshua Redman…). Géré avec un pool de musiciens à disposition, l’orchestre change d’instrumentation à chaque projet. Ce nouveau disque fait la part belle au chant avec l’ajout des Gurls (Hanna Paulsberg, Ellen Andrea Wang, Marianna Sangita). Toujours empreint d’un éclectisme bon teint et d’une créativité débordante, la musique ici proposée s’affiche sous divers angles. La chanson demeure prédominante et Hanna Paulsberg (à qui la commande a été faite) n’imaginait pas autre chose qu’une extension de son groupe « Gurls ». Une chose est sûre, la greffe prend parfaitement et le plaisir de jouer est audible. Un peu moins fou que d’autres enregistrements, les compositions, de prime abord plutôt tranquilles, recèlent quelques surprises qui les sortent du lot commun. C’est donc une affaire de finesse et de virtuosité paisible mise en scène par des musiciens irréprochables déroulant en live des chansons loin d’être anodines. Et comme le disque s’appelle Oui, on n’en rajoute pas.


https://www.trondheimjazzorchestra.no/


  PLUME . Holding on

Jazz&people

Plume : saxophone alto
Leonardo Montana : piano
Geraud Portal : contrebasse
Gregory Hutchinson : batterie
Matt Chalk : saxophone alto (9)

C’est qui Plume ? Il serait franco-américain, à peine quarantenaire, et doit son surnom à des boucles d’oreilles offertes par sa frangine (merci Libé). Une chose est certaine, il s’inscrit dans la lignée des souffleurs exigeants qui ont des choses à raconter et n’économisent pas leur souffle. Mélodique en diable, aussi lyrique qu’un océan qui pousse ses rouleaux dans l’inconnu, avec une esthétique jazz qui rappelle de grands noms, il bouscule sur son passage celles et ceux qui ne supportent pas d’être frappés par un discours clair, virtuose et habité. Tout dans son jeu est porté par une inspiration dont la densité se traduit en chapelet de notes irrépressibles obligeant ses acolytes à donner le meilleur d’eux-mêmes. Plus que talentueux, Plume sait concevoir des morceaux qui captent l’auditeur à tous les coups. Brillamment accompagné dans ce disque, avec pour invité le puissant Greg Hutchinson à la batterie, il déroule un jazz intemporel non dénué d’urgence sous l’ombre tutélaire de Coltrane sans toutefois atteindre son niveau, ce qui n’est pas un reproche vu que jamais personne n’a fait mieux. D’ailleurs, le titre inaugural du cd est Naïma. Un beau disque à découvrir.


https://www.plume-altosaxophonist.com/


  JESPER THILO . 80 live at Jazzcup

Stunt Records

Jesper Thilo : saxophone ténor & clarinette
Søren Kristiansen : piano
Daniel Franck : contrebasse
Frands Rifbjerg : batterie

Jesper Thilo, incontournable saxophone ténor de la scène jazz danoise, a eu 80 balais en 2021. Et comme il se porte à merveille, autant en faire un disque. Et comme on le compare à Ben Webster ou Coleman Hawkins, autant faire un disque de jazz plus que jazz. De toutes les façons, à son âge, il doit s’en foutre un peu qu’on le trouve tanké dans une des formes du jazz qui n’a plus souvent cours de nos jours. D’ailleurs, nous aussi on s’en fout et, bien que l’on ne passe pas nos journées à écouter cet idiome quasi ancestral, on apprécie d’en prendre une louche de temps à autre, mais seulement quand c’est bien fait. En l’occurrence, c’est pain béni (comme dit Oui Oui) et le quartet s’en donne à cœur joie dans ce genre qui faisait hurler de bonheur les auditeurs des clubs enfumés à l’orée des années cinquante. Alors quand il vous balance un « Body and soul » avec de la sueur plein le saxophone et la rythmique swinguante qui va bien, le frisson est garanti, surtout si le pianiste (adepte du grand Oscar) en rajoute une couche dans le lyrique bluesy. A l’évidence, ce cd enregistré en concert a été fait entre potes (just friends) et cela s’entend. Pas une faute de goût dans le genre et des recettes de grand-mère qui ont fait leurs preuves. Pour peu qu’il prenne la clarinette (If I had you), le film passe en noir et blanc et le bourbon est épais sur la langue. Goûteux.


https://en.wikipedia.org/wiki/Jesper_Thilo


  KANSAS SMITTY’S . We’re not in Kansas anymore

 !K7

Giacomo Smith : saxophone alto & clarinette basse
Dave Archer : guitare
Ferg Ireland contrebasse
Will Cleansby : batterie
Joe Webb : piano
Alec Harper : saxophone ténor
Laura Jurd : trompette
Dylan Jones : trompette

Après dix années d’existence, le groupe de Giacomo Smith se renouvelle musicalement et change d’esthétique. Plus actuelle, sa musique se frotte à des alliages sonores qui l’éloignent de sa source pur jazz sans pour autant la délaisser complètement. Le blues est toujours là, le jazz aussi, mais de manière plus subtile car ils sont mêlés à d’autres influences, notamment africaines. Le kaléidoscope musical qui en sort n’est pas inintéressant, loin s’en faut, mais ne nous pas vraiment enthousiasmés pour autant. Attachant dans sa diversité comme dans la qualité des compositions, il n’en demeure pas moins que nous avons trouvé cet album un peu trop lisse et sage. A vous de voir.


https://kansassmittys.bandcamp.com/album/were-not-in-kansas-anymore