| 00- DAN WEISS . Dedication
| 01- GIOVANNI MIRABASSI QUARTET . The swan and the storm
| 02- POSSIBLE(S) QUARTET . No work songs
| 03- JIGGS WHIGHAM COPENHAGEN TRIO . Jiggs’ back in town- OUI !


  DAN WEISS Trio. Dedication

Cygnus Recordings

Dan Weiss : batterie
Jacob Sacks : piano
Thomas Morgan : contrebasse

Dans ce bel album, le batteur Dan Weiss rend hommage à des personnes qui l’ont influence ou simplement touché. En trio avec ses collègues de longue date, le pianiste Jacob Sacks et le contrebassiste Thomas Morgan, il propose un jazz contemporain qui ne dédaigne pas d’être mélodique. Riches de brisures rythmiques, toujours ouverts sur l’espace improvisé, dissonants si besoin est, les titres se succèdent en créant une atmosphère qui oscille entre le cérébral et le lâcher prise sans vraiment choisir un camp plus que l’autre. C’est un monde en soi, complexe, qui ose dévier de ses chemins successifs sans jamais se défaire de son but ultime : créer une musique atypique, lyrique sans excès, qui sait raconter les histoires. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Dan Weiss et ses collègues y parviennent parfaitement, notamment grâce à des climats, variés et complémentaires, qui reflètent magnifiquement la vision musicale du trio. Une réussite.


https://www.danweiss.net/


  GIOVANNI MIRABASSI QUARTET . The swan and the storm

Jazz Eleven

Giovanni Mirabassi : piano
Guillaume Perret : saxophone
Clément Daldosso : contrebasse
Lukmil Perez : batterie

Pour son nouveau projet le pianiste italien Giovanni Mirabassi à décider de croiser le fer avec Guillaume Perret dont le saxophone apparait, remarquons-le, sans aucun appareillage électronique et autres machins. Soutenu par un batteur qu’il connait bien, le cubain Lukmil Perez, et le jeune Clément Daldosso à la contrebasse, le pianiste et compositeur laisse beaucoup d’espace au saxophoniste et c’est une très bonne idée. Rassurez-vous, il est présent et ses soli sont toujours animés par cette verve mélodique transalpine si caractéristique. Il n’en demeure pas moins que dans cet album ou Guillaume Perret et lui apparaissent sur le même plan, il renouvelle un peu son approche et c’est pour le meilleur. Le résultat est un jazz ample, gorgé d’une saveur riche en détails, porté par une rythmique au diapason. Cela ne devrait laisser personne indifférent. Certes, l’on reste dans l’espace mainstream mais, comme nous le disons souvent, quand c’est bien fait et inspiré, peut importe le genre. La musique et l’émotion commanderont toujours.


https://www.giovannimirabassi.com/


  POSSIBLE(S) QUARTET . No work songs

Z productions

Rémi Gaudillat : trompette
Fred Roudet : trompette
Loic Bachevillier : trombone
Laurent Vichard : clarinette basse
Sophia Domancich : piano

Dix ans déjà que le quartet des possibles officie dans cet espace discret que l’on nomme (à tort ou à raison) le jazz de chambre. Les quatre soufflants emmenés par Rémi Gaudillat continuent leur travail d’artisans du luxe suprême, c’est-à-dire qu’ils offrent à l’auditeur une musique extrêmement raffinée, si finement ciselée dans la nuance qu’elle pourrait passer inaperçue aux oreilles du plus grand nombre. C’est tout le problème de ce type de jazz frontalier de nos jours. Si ce n’est pas clinquant, c’est condamné à la confidentialité. Et c’est bien triste car la musique du quartet mérite d’être écouter avec les deux oreilles, de préférence bien nettoyées. Toute de demi-teintes, de variétés aux lueurs quasi insoupçonnables, de couleurs légères, elle se love dans les creux des chemins qu’elle parcoure et en fait ressortir les moindres aspérités, pourvu qu’elles fassent sens et musique à la fois. Il y a chez le Possible(s) Quartet tout ce qui manque à notre époque : de la sérénité, de l’empathie, de l’écoute et un désir d’humanité possiblement harmonieuse. Sont-ce de doux rêveurs que ces musiciens-là ?


https://www.possibles-quartet.com/


  JIGGS WHIGHAM COPENHAGEN TRIO . Jiggs’ back in town

Storyville Records

Jiggs Whigham : trombone
Pelle Von Bülow : guitare
Matthias Petri : contrebasse

Si vous ne connaissez pas Jiggs Whigham (1943), sachez qu’il a débuté chez le Glen Miller/Ray McKinley Orchestra en 1961, puis est passé chez Stan Kenton jusqu’en 1963 avec d’émigrer vers l’Allemagne où il vit toujours. Je vous passe la liste de ces collaborations… Dans ce trio intimiste avec le très doué Pelle Von Bülow à la guitare et l’excellent Matthias Petri à la contrebasse, il enfile les standards tout en douceur. On sent le plaisir gourmand qui anime les trois compères, ils dégustent, ils laissent fondre sous la langue chacune des notes qu’ils distillent et, entre deux bouchées, ils font résonner le silence. Le swing est discret mais bien là où on l’attend dans ces titres iconiques qu’ils aiment à faire durer. C’est du jazz paisible, définitivement fait pour le coin du feu ou pour le club intimiste où trainent ceux qui font l’éloge du subtil en sirotant leurs verres avec une savoureuse lenteur. C’est aussi et surtout une musique emplie de nuances, équilibrée au-delà du raisonnable, qui ne laisse rien au hasard et tout au plaisir d’un jeu serein, intemporel. Ca fait du bien.


http://jiggswhigham.com/?page_id=2