JOHAN FARJOT & FRIENDS . Caravan party

Klarthe Records

Johan Farjot - piano, direction & arrangement
Ensemble Saxo Voce (2,4,5,6,8,10,11,13,14)
Julie Saury (1,2,3,5,6,7,8,10,12,14,15) et Joe Quitzke (9) : batterie
Felipe Cabrera (1,2,5,7,10,12,14,15) et Laure Sanchez (3,6,8) : contrebasse
Hugo Lippi : guitare (3)
Marion Rampal (2,7), Inès Matady (4), Hugh Coltman (1,8,15), Rosemary Standley (5) et Aude Publes Garcia (14) : voix
Ronald Baker : voix /trompette (12),
Louis Sclavis : clarinette (9)
Raphaël Imbert (3,4,6,9,10), Vincent Lê-Quang (2,5), Baptiste Herbin (8), Jeanne Michard (14) : saxophone
Fidel Fourneyron : trombone (1,7),
Humayoun Ibrahimi : tablas (10)
Dan Tepfer : piano (11)
Arnaud Thorette : alto (13)

Dans ce disque qui propose très majoritairement des titres composées par des musiciennes, Johan Farjot convoque une pléiade d’artistes, jeunes et moins jeunes, issus de tous les coins et recoins du jazz. Avec une telle diversité d’esthétiques, le pari était donc (peut-être) de réaliser un disque homogène. C’est le cas bien évidemment et c’est une réussite. Qu’il s’en prenne au Woodstock de Joni Mitchell, au Jésus Maria de Carla Bley ou au black Trombone de Gainsbourg, entre autres, une ligne unique anime ce voyage où les musiques se croisent et se mêlent, celle d’une vision parfaitement orchestrée et arrangée par le pianiste. Le swing est là, le groove aussi et des envolées plus libres initiées par les solistes qui renforcent la densité d’un ensemble où les personnalités, aussi diverses soient-elles, se fondent dans la musique, à son service. Il y a des caravanes qui passent et d’autres qui demeurent. La Caravan party de Johan Farjot est bien partie pour rester.

Sortie le 20 janvier


https://www.johanfarjot.fr/


  JOHANNA SUMMER . Resonanzen

Act Music

Johanna Summer : piano

Après avoir « kaleidoscopé » Robert Schumann en 2020 au filtre de ses improvisations (et sorti un duo épatant enregistré en public avec Jakob manz), Johanna Summer revient en solo avec une idée semblable, créer une musique originale d’après des compositeurs classiques de son choix à travers une de leurs œuvres pour chaque titre. Plus de compositeurs revenant à plus de diversité, le festin s’annonçait riche et varié. Et comme il y a deux ans, c’est plus que brillant. C’est habité par un je ne sais quoi qui fait la différence à tout instant. Nous disions par le passé qu’elle possédait un sens exceptionnel de la narration et de la dramaturgie, on le vérifie dans cet enregistrement où l’on ne se demande jamais de quelle musique il s’agit, celle d’un compositeur, la sienne, en l’occurrence un mélange plus que subtil des deux, tant il est clair qu’elle sait jouer dans son présent avec un passé qu’elle régénère de la plus belle des manières. Fluide et délié, limpide et virtuose, son jeu épouse les quatre vingt huit touches et donne cette douce impression que la pianiste s’efface à la volée devant la musique qu’elle invente. Plus dans la musique improvisée que dans le jazz à proprement parler, Johanna Summer fait preuve d’une maturité éloquente et arpente un chemin musical non dénué d’émotion. Vivement recommandé.

Sortie le 27 janvier


https://johannasummer.squarespace.com/


  LUCCHINI – PANZANI – SCHORP TRIO . Free fall

The Drops Music

Christophe Panzani : saxophone
Stefano Lucchini : batterie
Bruno Schorp : contrebasse

Voilà un bien beau trio sans instrument harmonique qui s’attaque majoritairement à des standards (une composition de Bruno Schorp) en tout genre, d’avant-hier comme d’hier (Cole Porter, Shorter, Gillespie, Henderson, Coltrane et Monk, etc). Auprès des mélodies, mais pas sans idée pour leur donner de nouveaux habits et une vision autre, les trois compères s’activent autour de modulations rythmiques et autres finesses. L’interplay est dense et chacun voit son espace s’ouvrir quand il le faut afin de délivrer des soli qui respectent l’équilibre entre les membres du trio. Pour le coup, l’auditeur voyageur navigue en première classe avec des artistes intègres dont la musicalité est impressionnante. Ils savent déjà qu’ils ne vendront pas deux cent mille disques mais ils s’en foutent un peu (même si ça rendrait bien service…) puisqu’ils font magnifiquement la musique qu’ils aiment et que nous apprécions à sa juste valeur. Il serait dommage de manquer cet album et on vous encourage vivement à l’écouter, mieux, à l’acheter.

Sortie le 20 janvier


https://www.facebook.com/LesMauvaisTemperaments/


  REINER WITZEL / RICHIE BEIRACH QUINTET . The world within

Jazzsick

Reiner Witzel : saxophone
Richie Beirach : piano, Fender Rhodes
Alex Sipiagin : trompette
Joscha Oetz : contrebasse
Tobias Frohnhöfer : batterie

Nous, quand on voit le nom de Richie Beirach sur une pochette de disque, on ne se pose pas de question. Et même si l’on ne connait pas le saxophoniste et la rythmique allemande (on ne peut pas tout connaître) avec lesquels il joue, on y va les yeux fermés : parce que Richie Beirach. S’il joue avec ces musiciens-là, sûr que ce ne sont pas des billes. Et c’est le cas. Étonnant, non ? Le jazz que le quintet produit est pour le moins inspiré et puissant. Il est également très mélodique (l’école allemande, n’est-ce pas ?) et parfaitement en place. Pour la première fois depuis longtemps, on peut même écouter le pianiste de Brooklyn au Fender Rhodes. Cela ne gâche rien. L’ensemble est vif et coloré, le swing impeccable, les chorus au top et les fougueux soli parachèvent une musique non dénué de chaleur et d’enthousiasme. On peut dire sans se tromper que ce quintet ne fait pas dans la fadeur et leur musique est de celles qui sur scène obtiennent à tous les coups une standing ovation. Un cd riche de nuances avec des musiciens évoluant en parfaite sympathie.


www.reinerwitzel.de
www.richiebeirach.com

Sortie le 20 janvier