> Souvenir d’un samedi 18 mai 2019... - Foyers du théâtre de Caen

Jusqu’au bout, l’organisation des concerts à entrée libre qui constituent la saison Jazz dans les Foyers du théâtre de Caen aura donné des sueurs froides à Michel Dubourg, le programmateur et l’équipe très investie qui l’entoure.
Qu’allait-il se passer dans les rues de Caen ce samedi 18 mai ? Fallait-il repousser le concert à 20 heures comme ce fut annoncé un temps ? Finalement, on en est resté à 17 heures, horaire habituel de ces concerts et forcément, le public un peu déboussolé fut moins nombreux qu’à l’habitude. Dommage pour les absents : la qualité musicale était au rendez-vous comme on pouvait s’y attendre.

Avec ce trio, David Patrois tient sa formation phare. Voilà 15 ans que Jean-Charles Richard (saxophones baryton et soprano), Luc Isenmann (batterie) et lui-même au vibraphone et marimba explorent les possibles d’une formule triangulaire assez singulière. David Patrois aime les sentiers d’altitude, les horizons gagnés avec l’obstination passionnée du randonneur des cimes et cette passion des grands espaces, on la retrouve dans sa musique même avec une équipe aussi restreinte que ce trio. L’expérience acquise a permis de maîtriser les combinaisons en jouant sur les couleurs et les contrastes (vibraphone / marimba ; saxophones baryton et soprano), les formes et les lignes rythmiques toujours très présentes dans cette musique souvent joyeuse et dansante qui s’enrichit des combinaisons comme un jeu de passe-passe entre le sax baryton et le marimba dans le rôle de la basse. Compte-tenu du niveau d’expertise de ces musiciens et le la longévité du trio, ils n’ont aucun mal à proposer un menu savoureux pour chacun de leurs concerts.

À Caen, David Patrois a choisi de reprendre des compositions de sa plume qui balisent la ligne de vie d’un trio qui connut un temps une extension heureuse en quintet. Il y ajoute quelques incontournables (de son point de vue) : All The Things You Are (Kern-Hammerstein), Something Sweet Something Tender (Eric Dolphy, évidemment !) et de Thelonious Monk pour bien conclure avec une interprétation subtile de In Walked Bud. Tout cela est joué avec une sensibilité et une énergie qui nous font toucher les sommets.

Voilà une formation qui transporte l’auditeur dans les lieux enchanteurs du jazz pensé comme un art du mouvement aérien, vivant, inspiré.
Belle conclusion en somme pour cette saison de Jazz dans les Foyers en attendant la prochaine. On ne change pas une formule qui a fait ses preuves malgré les aléas et les agitations d’une année particulière.


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